d’accroître en même temps leur masse, la diminue en
se remplissant de fluides ou de gaz d’une légèreté
très-remarquable.
La queue des oiseaux leur sert de gouvernail, et
leurs ailes sont de véritables rames. Les nageoires du
dos et de l’anus peuvent être aussi comparées à une
puissance qui gouverne et dirige, pendant que la
queue proprement dite, prolongée par la nageoire
caudale, frappe l’eau comme une rame, et communiquant
à l’ensemble de l’animal l’impulsion quelle
reçoit, lui imprime le mouvement et la vitesse.
Les oiseaux précipitent ou retardent les- battemens
deJeurs ailes : mais lorsqu’ils leur laissent toute,l’étendue
qu’elles peuvent présenter, et qu’ils veulent s’en
servir pour changer de place, ils ne leur font jamais
éprouver deux mouvemens égaux de suite y ils les
relèvent avec une vitesse bien moindre que celle avec
laquelle ils les abaissent; ils donnent alternativement
un coup très-fort et une impulsion très-foiblê, afin
que lorsqu’ils montent , par exemple, les couches
supérieures de l’atmosphère, frappées moins vivement
que les inférieures, opposent moins de résistance que
ces dernières, et que 1 animal soit repousse de bas. en
haut.
Plusieurs nageoires des poissons donnent aussi tres-
souvent des coups alternativement égaux et inégaux ;
et si la queue frappe avec la même rapidité à droite
et à gauche , c’est parce que les résistances égales des
touches latérales, contre lesquelles l’animal agit obliquement,
le poussent dans une diagonale qui est la
véritable direction qu’il desire de recevoir.
On pourroit dire que les oiseaux nagent dans l’air,
et que les poissons volent dans l’eau.
L’atmosphère est la mer des premiers : la mer est
l’atmosphère des seconds. Mais les poissons jouissent
bien plus de leur domaine que les oiseaux. Ceux de
ces-derniers dont le vol est le plus hardi, les aigles et
.les frégattes, ne s’élèvent que rarement dans les hautes
régions aériennes; ils ne parviennent jamais jusqu’aux
dernières limites de ces régions éthérées, où un fluide
trop rare ne pourroit pas suffire à leur respiration, et
où une température trop froide leur donneroit bientôt
l'engourdissement et la mort. Le besoin de la nourriture,
du repos et d’un.asjle, les ramène sans cesse
vers la terre.
Les' poissons parcourent perpétuellement et traversent
dans tous les sens l’immensité de l’océan,
dont le fluide, presque également dense et également
échauffé à toutes les hauteurs, ne leur oppose d’obs-
taele ni par sa rareté, ni par sa température. Ils en
pénètrent tous les abîmes, ils en sillonnent toute la
surface; et trouvant leur nourriture dans une grande
partie de l’espace qui sépare les profondeurs des mers,
des couches aériennes qui reposent sur les eaux , si la
nécessité de suspendre tous leurs efforts et de se livrer
à un calme parfait les entraîne jusqu’au fond des