74 HI STOI RE n a t u r e l l e
fait rechercher ces osseux. Du temps d’Élien, on les
prenoit, en formant sur la grève que la haute mer
devoit couvrir, une sorte d’enceinte composée de rameaux
plantés dans la vase ou dans le sable. Les dorades
arrivoient avec le flux; et arrêtées par les rameaux
lorsque la mer baissoit et qu’elles vouloient suivre le
reflux, elles étoient retenues dans l’enceinte, où même
dés femmes et des enfans les saisissoient avec facilité.
Rondelet dit qu’on employoit, à l’époque où il écrivoit,
un moyen à peu près semblable pour se procurer des
dorades dans l’étang de Latte, sur les bords duquel on
se servoit aussi de filets pour les pêcher; et il y a peu
d’années qu’on usoit dans différentes mers, pour la
pêche des dorades, du bregin', du verveux', du tremaiP,
et de haims garnis de chair de scombre, et de crusta-
cées, ou d’animaux à coquille.
Lorsqu’on prend une très-grande quantité de dorades,
on en fait saler, pour pouvoir en envoyer au
loin ; et lorsqu’on a voulu les manger fraîches , on les
a préparées d’un très-grand nombre de manières, que
Rondelet a eu l’attention de décrire avec beaucoup
d’exactitude. 1 *3
1 On nomme bregin ou bourg in , à Marseille , un filet qui ressemble
beaucoup au petit boulier, dont nous avons parlé à l’article du scombre
thon............
& Voyez l ’article du gade colin,
3 Consultez le même article.
DE S P O I S S O N S . 7 5
Mais comme l’histoire de la Nature n’est pas celle
de l’art de la cuisine, passons aux différences qui distinguent
des dorades les autres espèces de spares,
soit que nous considérions les formes , ou que nous
examinions les couleurs , ou que nous observions les
habitudes de ces poissons *. *i
* 6 rayons à la membrane branchiale du spare dorade.
16 rayons à chaque nageoire pectorale.
i rayon aiguillonné et 5 rayons articulés à chaque thoracine.
17 rayons à la caudale.