produisent souvent des saillies et de petits enfonce-
mens irréguliers. Mais il est toujours aisé de distin-
ouer ces effets accidentels que le temps amène, d’avec
fes formes constantes que présentent ces mêmes mâ-
choires dans certaines espèces, même au moment où
l ’individu vient de sortir de l’oeuf, et qui, cqnsistant
dans des denticules plus ou moins sensibles, ont toujours
une disposition symmétrique , signe non équivoque
de leur origine naturelle.
Les scares se nourrissant de crustacées, d animaux
à coquille, ou dp plantes marines, qu’ils peuvent corn
per et brouter, pour ainsi dire, avec autant de facilité
qu’ils ont de force pour écraser des enveloppés épaisses,
tous ceux de nos lecteurs qui rappelleront ce que nous
avons dit de l’influence des alimens des poissons sur la
richesse de leur parure , s’attendront à voir les osseux
de la famille que nous examinons, parés de couleurs
variées, ou resplendissaus de nuances très-vives. Leur
attente ne sera pas trompée : les scares sont de très-
beaux poissons. Le sidjan, par exemple, est d’un
bleuâtre très-agréable à la vue, et relevé par des taches
n 9 ire s., ainsi, que .par le jaune clair ou doré de ses raies
longitudinales. L’étoilé se montre couvert presque en
entier de tâches hexagones ou de petites étoiles
* blanches ou jaunes, ou d’un beau noir, disséminées sur
un fond noirâtre qui les fait ressortir, et accompagnant
d’une manière très-gracieuse le jaunâtre des pectorales,
le jaune de la dorsale ainsi que de l’anale, et les raies
dorées que l’on voit sur la caudale de quelques individus.
Les raies pourpres et longitudinales du pourpré
se marient, par une sorte de chatoiment très-varié, avec
le verdâtre de la partie supérieure de ce poisson, le
bleu de sa partie inférieure, la tache noire et carrée
et la bordure pourprée de chaque opercule, lé croissant
noir que l’on voit sur chaque pectorale et sur la
dorsale, le verd de ces mêmes nageoires, celui de la
caudale qui d’ailleurs est tachée de pourpre, et le bleu
de l’anale ainsi que des deux thoracines. Ces tons si
diversifiés sont, au reste, l’attribut bien naturel d’animaux
qui, en s’approchant de la surface des mers,
peuvent facilement, dans le climat qu ils habitent,
être fréquemment imprégnés de rayons solaires nom'
breux et éclatans. Le sidjan, 1 étoilé et le pourpré
vivent près des côtes de 1 Arabie , ou ils ont été
observés par Forskael.
L’ennéacanthe se trouve dans une mer voisine de
celle de l’Arabie. Un individu de cette espèce a été
apporté au Muséum national d’histoire naturelle, du
grand Océan équinoxial, où il avoit été péché sous les
yeux de Commerson. Nous ignorons de quelles couleuis
' ce thoracyi a été peint par la Nature ; mais ses nuances
doivent être vives, puisque ses écadles sont très-
grandes. Comme le sidjan, l’étoilé et le pourpré, il a
des rayons aiguillonnés à la nageoire dorsale. Mais au
milieu de la petite famille que composent ces quatie
scares, le sidjan, qui parvient jusqu à une longueur de
T OME IV. 2