habite aussi dans la Méditerranée. Les anciens Grecs
l ’ont bien connu ; ils ont remarqué la grosseur de ses
jeux, qui sont très-grands relativement aux dimensions
générales de ce spare; ils ont trouvé des rapports entre
ces organes et les jeux d’un boeuf ou d’un veau, et
ils ont nommé cet osseux Somp, qui veut dire oeil de
boeuf. Cette expression grecque £oaÿ a été bientôt
métamorphosée, par erreur, par inadvertance, ou par
quelque faute de copiste, en celle de ou de Goxf
ün a cru que cette dernière dénomination venoit
de ëoaa, je crie; et en conséquence, des poètes se
sont empressés d’écrire que le bogue faisoit entendre
une sorte de cri, quoiqu’aucun véritable poisson ne
puisse avoir de voix proprement dite, et que le spare
dont nous parlons, ne paroisse même pas jouir de la
faculté de produire un bruissement semblable à celui
que font naître les opercules vivement froissés de
quelques trigles, d’autres osseux, et de certains cartilagineux
*.
L’ensemble du bogue est long, et un peu cjlindrique.
La couleur générale de son dos varie depuis l’olivâtre
jusqu’au jaune brillant,' selon l’asp^rt sous lequel on
le regarde. Son ventre est argenté; ses pectorales sont
rougeâtres. Plusieurs cæcums sont placés auprès du
pylore. Sa chair est ordinairement succulente et facile
* Voyez ce que Schneider a écrit sur le bogue, dans l’excellent ouvrage
qu’il a publié au sujet de la synonymie d’Artédi, p. q5.
h digérer; et la nourriture qu’il préfère consiste en
algues, en très-petits poissons, et en débris de corps
organisés qu’il cherche dans la vase.
Le canthère * que l’on pêche dans la Méditerranée ,
présente dans sjj partie supérieure un fond noirâtre
qui fait paroître plus agréables les raies jaunes dont
nous avons parlé dans le tableau générique des spares.
lise plaît dans les ports, aux embouchures des rivières,
et dans toutes les parties de la mer voisines des
rivages, où les flots apportent du limon , et où les
fleuves et les eaux de pluie entraînent de la vase. Sa
chair est ordinairement peu recherchée, comme n’étant
ni assez succulente, ni assez sèche, ni assez ferme.
Celle de la saupe est peut-être moins estimée encore,
parce qu’elle est molle et difficile à digérer, et parce
que, de plus, elle répand souvent une mauvaise
odeur. Ce spare saupe a l’ouverture- de la bouche
petite; les mâchoires égales; la langue lisse; l’opercule
composé de trois lames, et garni de très-petites
-écailles; la ligne latérale presque droite; les écailles
du dos et de la queue, grandes et unies; le dos noirâtre
; les côtés -et le ventre argentés ; les nageoires
grises èt bordées de brunâtre ; le péritoine noir ; la
vésicule du fiel très-longue; l’estomac grand; le pjlore
entouré de quatre cæcums ; et le canal intestinal trois
ou quatre fois plus long que la tête, le corps, la queue
et la caudale pris ensemble.
Au reste, les dimensions de la saupe varient suivant