pour échapper à la mort qui le menace. S’il n’y a même
que deux ou trois brasses d’eau au-dessus du poisson,
on le harponne, pour ainsi dire, par le moyen d’une
perche dont le bout est armé de pofntes recourbées.
IL est aisé de voir que pour avoir recours avec avantage
à ces deux dernières sortes de pêche, il ne suffit
pas que le soleil brille sans nuages ; il faut encore que
la mer ne soit agitée par aucune vague autour du
bateau pêcheur. L’illustre Francklin nous a fait con-
îioître le procédé employé avec succès, pour maintenir
pendant long-temps un calme presque parfait à
une certaine distance autour de la barque. Une petite
quantité d’huile que l’on répand sur la surface de la
mer, et qui surnage autour du bâtiment, rend cette
surface unie, presque immobile, et très-propre à laisser
parvenir les rayons de la lumière jusqu’au pleuronecte
que l’on desire de distinguer.
On a d’autant plus de motifs de pêcher la sole,
qu’une saveur exquise n’est pas la seule qualité précieuse
de la chair de ce poisson. Cette même chair
présente aussi la propriété de pouvoir être gardée
pendant plusieurs jours non seulement sans se corrompre
, mais encore sans cesser d’acquérir un goût
plus fin. Voilà pourquoi, tout égal d’ailleurs, les soles
de l’Océan sont meilleures à Paris qu’auprès du Havre,
et celles de la Méditerranée à Lyon, par exemple, qu’à
Toulon ou à Montpellier,
Les écailles de la sole sont dures, raboteuses, den-
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telées, et fortement attachées à la peau, sur le côté
gauche, comme sur le côté droit. L’ouverture de la
bouche représente un croissant. On voit plusieurs
rangs de dents petites et pointues à la mâchoire inférieure
, et des barbillons blancs et très - courts au
côté gauche des deux mâchoires. Deux os arrondis et
deux os alongés, tous les quatre hérissés de petites
dents, sont placés autour du gosier. La ligne latérale
est droite. Un piquant assez fort paroît auprès de'
l’anus, qui est très-près de la gorge. De petites écailles
garnissent la base des longues nageoires de l’anus et
du dos. Le côté droit est olivâtre ; et le gauche plus
ou moins blanc.
Le canal intestinal offre plusieurs sinuosités ; il n'y
a point de coednms auprès du pylore; la colonne vertébrale
est composée de quarante-huit vertèbres.
D’après une note que le citoyen Noël a bien voulu
nous faire parvenir, on doit regarder comme une variété
de la sole , un pleuronecte que l’on pêche auprès
de l’embouchure de l’Orne, et que l’on nomme cardine.
La tête de cette cardine est beaucoup plus grande et
plus alongée que celle de la sole ; le côté droit de ce
thoracin est d’un fauve roux assez clair; et sa chair
est moins recherchée que celle du poisson que nous
venons de décrire *.
* 6 rayons à la membrane branchiale 10 à chaque pectorale. du pleuronecte sole.
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