cru devoir le conserver, quoique ce thoracin soit très-
différent des espèces, qui vivent dans la Méditerranée,
et que les anciens ont pu connoître. Cette application
que le grand naturaliste de Suède a faite du nom de
chromis à un osseux de l’Amérique, est venue de ce
que ce poisson fait entendre une sorte de bruissement,
qui a rappelé un prétendu son produit par le chromis
des Grecs; et c’est ce même bruissement qui a fait
nommer tambour cette sciène américaine. Elle vit dans
les eaux de la Caroline et dans celles du Brésil. Ses
mâchoires sont armées de petites dents; et sa couleur
générale est argentée.
La Caroline est aussi la patrie de la sciène croker,’
Ge poisson a la gueule large; les mâchoires hérissées
de plusieurs rangées de très-petites dents; une tache
brune auprès des nageoires pectorales ; et sa longueur
est souvent de près d’un mètre.
La sciène umbre a été souvent confondue avec notre
4 Sciæna cylindrica.
Id. Blochy pl, 299 ï jïg . 1.
5 Sciæna sarnmara.
Id. Linné y édition de Gmelin.
Forskaely Faun• Arah. ^ ,4 8 , n. 53.
6 Sciæna pentadactyla.
7 Sciæna vittata.
Aspro niger, lineis albis longitudinaliter pictus. Commerson3 manuscrita
déjà cités.
8 Ouvrage déjà cité9 p» 98. ,
persèque umbre. Il est cependant très-aisé de distinguer
ces deux poissons l’un de l’autre. Indépendamment
de plusieurs autres différences, la sciène umbre
a les deux mâchoires également avancées, et la persèque
umbre a la mâchoire d’en-haut plus longue que
celle d’en-bas. On ne voit aucun barbillon auprès de
l’ouverture de la bouche de la première ; la mâchoire
inférieure de la seconde est garnie d’un barbillon.
D’ailleurs la sciène umbre a des piquans sans dentelure
aux opercules de ses branchies; la persèque
umbre présente dans ses opercules, comme la perche
et toutes les véritables persèques, une dentelure et
des piquans. Elles appartiennent donc non seulement
à deux espèces distinctes, mais même à deux genres
différens.
Nous n’avons pas cru cependant qu’il nous suffît de
montrer les grandes dissemblances qui séparent ces
deux thoracins : nous avons voulu rapporter à chacun de
ces animaux les passages des auteurs qui ont trait à ses
formes ou à ses habitudes, et qui ont été cités par
les principaux naturalistes modernes ; nous avons tache
de rectifier les erreurs qui se sont glissées dans ces
citations, particulièrement dans celles qui ont ete faites
par Artédi et par les naturalistes qui lont copié. Les
notes de cet ouvrage qui présentent la synonymie
relative à cette sciène et à cette perseque, offrent le
résultat de notre travail à cet égard. La sciène umbre
est le poisson corbeau, le coracin des Grecs, des Latins ,