trois de ees poches ou tuyaux membraneux; le foie est
sans division et peu étendu ; l’abdomen se prolonge
des deux côtés des apophyses inférieures des vertèbres
de la queue; une partie des intestins est placée dans
ces extensions abdominales , ainsi que la laite ou les
ovaires.
Sans ces deux prolongations , la cavité générale de
l’abdomen auroit eu des dimensions trop resserrées
pour le nombre et la grandeur des organes intérieurs
qu’elle doit renfermer.
Nous venons de dire que les deux yeux sont situés
du même côté de la tête; mais indépendamment de
ce défaut remarquable de symmétrie , relativement à
l’axe longitudinal du poisson, ils en présentent fréquemment
un second par une inégalité frappante
dans leur volume. Ces deux organes ne sont pas toujours
aussi gros l’un que l’autre; et lorsqu’ils offrent
cette inégalité si extraordinaire, c’est quelquefois l’oeil
supérieur qui l’emporte sur l’oeil inférieur, et d’autres
fois l’oeil inférieur qui surpasse le premier en grandeur.
Ces yeux, au reste , peuvent être placés de trois
manières différentes : dans plusieurs pleuronectes ,
ils sont situés sur la même ligne verticale ; mais, dans
quelques uns de ces poissons, l’oeil d’en-baut est plus
rapproché du museau que celui d’en-bas ; et dans
quelques autres, l’oeil d’en-bas est au contraire plus
avancé que celui d’en-haut.
DES POI S SONS . 607
Il est aussi des espèces de pleuronectes dans lesquelles
la nageoire pectorale,^attachée au côté sur
lequel on voit les yeux, est plus étendue que celle de
l’autre côté; et l’on seroit tenté de croire que la petitesse
de la pectorale opposée provient de ce que cette
sorte de bras ou de main appartenant à la surface de
l ’animal, qui repose très-souvent sur la vase ou sur le
sable, a été arrêtée, dans son développement, par les
frottemens qu’elle a dû éprouver contre le fond des
mers, et par la compression que lui a fait subir le
poids du corps , quelle a dû supporter en très-grande
partie.
La position des,|pleuronectes qui se reposent ou qui
nagent, est en effet bien différente de celle des autres
poissons osseux ou cartilagineux, cylindriques ou
aplatis, qui parcourent, dans le sein des eaux, un
espace plus ou moins étendu, ou appuient sur les
rochers ou sur le limon leur corps plus ou moins
fatigué. Dans l’inaction, de même que dans le mouvement,
les pleuronectes sont toujours renversés sur
le côté; et nous 11’avons pas besoin de faire remarquer
que le côté tourné vers le fond de la mer est,
dans tous les momens de leur existence, celui qui est
dénué d’yeux : lorsque leurs yeux sont à droite, le côté
gauche est l’inférieur ;• et ils voguent ou s’arrêtent ,
le côté gauche tourné vers la surface de l’eau, lorsque
leurs yeux sont à gauche.
C’est de cette manière très-particulière de nager