LA RAIE MUSEAU- POIN TU- ,
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L A RAIE C O U C O U ’,
C ’est d’après des notes très-,bien faites, des dessins
très-exacts, ou des: individus bien conservés, envoyés
par le savant et zélé citoyen Noël de Rôüen, que nous
faisons connoître les sept raies dont nous venons de
donner le tableau.
La raie museau-pointu a beaucoup de rapports avec
l’oxyrinque ; mais, indépendamment des traits véritablement
distinctifs de.ces deux-poissons, la première
ne parvient guère qu’au poids de deux ou trois kilogrammes,
pendant que l’oxyrinque pèse souvent jusqu’à
douze ou treize myriagrammes. La couleur de cette
même raie à museau pointu est d’un gris léger. J’ai
reçu du citoyen Noël deux individus de cette espèce,
l’un mâle, et l’autre femelle. La femelle différoit du
mâle par de petits aiguillons qu’elle avoit au-dessous
du museau , et à la circonférence du corps.
> Raja rostrata.
Petite raie à bec.
? Raja cuculus.
La partie supérieure de la raie coucou est bleuâtre,
<ou d un brun fauve, et l’inférieure d’un blanc sale.
L’ouverture de la bouche est petite; mais les orifices
des narines sont grands , et l’animal peut les dilater
d’une manière remarquable. On voit dans l’intérieur
de la gueule, au-delà des dents de la mâchoire supérieure,
une sorte de cartilage dentelé, placé transversalement.
Les raies coucous sont moins rares vers les
côtes de Cherbourg qu’auprès de l’embouchure de la
Seine. On en pêche du poids de quinze kilogrammes.
Le tissu de leur chair est très-serré. La forme de leurs
dents, qui sont aiguës, ne permet pas de lés confondre
avec les raies aigles, ni avec les pastenaques, malgré
les grandes ressemblances qui les en rapprochent.
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