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P La murdjan est revêtue d’écailles larges , brillantes
et dentelées; ses : thoracines sont bordées de blanc;
les raies .saillantes et longitudinales du sommet de sa
tête se : ramifient par - derrière ; on voit autour de
chaque oeil une sorte d’anneau osseux», festonné et
même dentelé par le bas ; les dents sont petites , nombreuses
et serrées; la langue-est rouge et très-rude;
le corps est élevé et comprimé; il n’y a que des rayons
aiguillonnés à la première dorsale , et la seconde n’en
renferme qu’un.
On peut remarquer la même nature de rayons dans
les dorsales de la persèque porte-épine. Ce thoracin
présente une couleur générale d’un rouge plus ou
moins vif ; des écailles grandes et dentelées ; un cercle
osseux et garni de petits piquans autour de chaque
.oeil; une queue très-alongée. :
La korkor a beaucoup de rapports avec la persèque
porte-épine, ainsi qu’avec la murdjan; de même que
ces deux poissons , elle' ne montre que des rayons
aiguillonnés dans sa première dorsale, et n’en a qu’un
dans la seconde. Elle se nourrit de plantes marines;
et lorsqu’on la tire de l’eau, elle fait entendremu petit
bruissement semblable à celui dont nous avons déjà
parlé plusieurs fois , en traitant, par exemple , des
b ajustes, des trigles, et d’autres poissons osseux ou
cartilagineux. Nous n’avons pas vu d’individu de l’espèce
de la korkor; et nous n’avons pas besoin de dire que
si, contre notre opinion, cel.te persèque n’avoit pas la
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caudale échancrée , il faudroit la placer dans le second
gous-genre, tout comme il faudroit la retrancher du
genre des persèques, et la transporter dans celui des
cheilodiptères, ou des centropomes , ou des sciènes,
si ses opercules ne présentoient pas la dentelure et les
aiguillons que nous avons dû supposer dans les lames
qui les composent.
Le citoyen Leblond nous a envoyé de Cayenne des
individus mâles de l’espèce que l’on y nomme loubine,
et dont la description n’a encore été publiée par aucun
naturaliste. La première dorsale ne comprend que des
rayons aiguillonnés ; la seconde n’en contient qu’un.
La troisième pièce de chaque opercule est terminée
par un appendice membraneux et alongé. Les mâchoires
ne sont point armées de dents, dans l’endroit
où elles sont échancrées.; mais, sur leurs autres parties
elles sont hérissées de dents égales, très-petites, très-
nombreuses, et semblables à d’autres dents qui garnissent
une éminence de la partie antérieure du palais.
La tête, le corps.et ,1a queue sont alongés et comprimés.
La persèque que nous‘nommons praslin, a été observée
pour la première fois, et dans le port de ce nom,
par Comraerson , en juillet 1768, lors de la célèbre
expédition de notre Bougainville. Nous en avons
trouvé la description dans les manuscrits du voyageur
naturaliste qui accompngnoit notre collègue.
Ce thoracin parvient à la longueur de trois déei