Les rapports et,par conséquent les destinées de Lotit
ce qui existe , dqcoulent de cette force unique ‘et
irré§i,at;ibje ,que -le temps ne peut altérer, et qui dë-
e.missant par ,1a distance, mais s’accroissant avec les
ruasse^, en pénètre toutes les profondeurs , en régit
tous fes .éjémejns. Les corps immenses et innombrables
qui circulent dans les deux, les matières brutes qui
composent la planète que nous habitons, les fluides qui
l ’arrosent, l’échauffent, l’environnent ou l’éclairent,
les substances organisées qui la revêtent, lés êtres
viyans et sensibles qui la peuplent, ne montrent aucune
forme , aucune qualité , aucune modification ,
aucun attribut, aucun mouvement, qui ne dérive de
ce grand acte du pouvoir souverain et créateur.
L’étude de la Nature n’est que l’étude des lois secondaires
qui émanent de la grande loi fondamentale.
Les animaux, par leurs organes, par leurs sens,
par leur mobilité, par leurs affections , par la succession
de leurs développemens , offrent bien plus que
tous les autres produits de la création , les diverses
applications de cette loi suprême, les différens résultats
de ce principe immuable.
Parmi ces êtres animés , deux classes, très - nombreuses,
dont la première a reçu les airs pour son domaine
r et dont les eaux sont le partage de la seconde,
peuvent, par les contrastes apparens de leurs habitudes
et par les analogies secrètes qui lient leurs mouvemens,
nous dévoiler peut-être plus que toutes les autres,
quelques faces de cet ensemble de relations merveilleuses
et nécessaires qui dérivent de la première des
lois dictées par la Nature. L’une de ees classes, celle des
poissons, est d’ailleurs maintenant le sujet principal
de nos recherches. Comparons donc l’une à l’autre;
plaçons leurs principaux traits dans un même tableau ;
et qu’elles soient l’objet d’une troisième vue de cette
Nature dont la contemplation a tant de charmes et
fait naître de si utiles vérités.
Dans toutes les classes d’animaux, il est une habitude
principale qui influe sur toutes les autres, les
produit, les modifie, ou les régit de manière que
chacun des actes particuliers de l’espèce présente l’empreinte
de cet attribut général et prédominant qui
distingue la classe. La manière de se mouvoir est le
plus souvent cette habitude dominatrice à laquelle les
autres sont liées et soumises. Nous le vojons évidemment
dans la classe des oiseaux et dans celle des
poissons., que nous allons comparer l’une à l’autre ,
pour mieux juger de leurs propriétés, et sur-tout pour
mieux connoître les facultés distinctives des habitans
des rivières et des mers.
Le vol influe sur toutes les actions des oiseaux ; la
natation modifie toutes celles des poissons. Par ces
deux attributs, les uns et les autres paroissent séparer
leurs habitudes de celles des quadrupèdes et des autres
animaux qui vivent sur la surface sèche du globe,
autant que les premiers s’éloignent de l’empire des