mes; sa dorsale est reçue dans un sillon longitudinal*
lorsque l’animal l’incline et la couche en arrière.
Le pagel a deux rangées de dents petites et pointues
placées derrière les dents antérieures. La langue et le
palais de ce spare sont lisses. Chaque opercule est
composé de trois lames; le dos caréné, et le ventre
arrondi. La grande variété de nuances rouges dont
brillent ses écailles à teintes argentines, devroit le faire
multiplier dans nos étangs et dans nos petits lacs d’eau
douce, où il seroit très-facile de le transporter et de.
l’acclimater, et où la vivacité de ses couleurs charjne-
roit les je u x , en contrastant avec le bleu céleste ou
le blanc'un peu azuré d’une eau pure et tranquille.,
D’ailleurs il est des saisons et des parages où une
nourriture convenable donne à la chair de ce spare
une couleur blanche, une graisse abondante, et une
saveur très-délicate. Pendant l’hiver, le pagel se réfugie
dans la haute mer; mais il vient, au printemps,
déposer ou féconder ses. oeufs près des rivages, qu’il
n’abandonne pas pendant l ’été;, parce que sa voracité
le porte à se nourrir des jeunes poissons qui.pullulent*
pour ainsi dire, auprès des côtes, pendant la belle
saison, aussi-bien qu a . rechercher les. moules , les
autres testacées et les crabes, dont il écrase facilement
la croûte ou les’ coquilles entre ses molaires nombreuses’
, îfôrtes et arrondies. ,
A mesure que le pagel vieillit, la,:beauté de sa parure
diminue; l’éclat denses couleurs s’efface; ses teintes
deviennent plus blanchâtres ou plus grises ; et comme,
dans cet état de dépérissement intérieur et d’altération
extérieure, il a une plus grande ressemblance avec
plusieurs espèces de son genre, il n’est pas surprenant
que des pêcheurs peu instruits aient cru, ainsi que le
rapporte Rondelet, que ces pagels devenus très-vieux
s’étoient métamorphosés en d’autres spares, et particulièrement
en dentés, ou synagres, etc. Mais il est bien
plus étonnant qu’un aussi grand philosophe qu’Aris-
tote ait écrit que dans le temps du frai on ne trouvoit
que despagèls pleins d’oeufs, et que, par conséquent ,
il n’j avoit pas de mâles parmi ces spares. Quoique
cette erreur d’Aristote ait été adoptée par Pline et par
d’autres auteurs anciens, nous ne la réfuterons pas ;
mais nous ferons remarquer qu’elle doit être fondée
sur ce que dans l’espèce du pagel, comme dans plusieurs
autres espèces de poissons, le nombre des mâles
est inférieur à celui des femelles* et que d’ailleurs ces
mêmes femelles sont contraintes, pour réussir dans
toutes les petites opérations sans lesquelles elles ne
pourroient pas toujours se débarrasser de leurs oeufs,
de s’approcher des rivages plutôt que les mâles, et de
séjourner auprès des terres plus constamment que ces
derniers.
Au reste, le pagel parvient à la longueur de quatre
décimètres.
Le pagre pèse quelquefois cinq kilogrammes. Indépendamment
des dents molaires indiquées dans In