perche, par la dentelure de ses opercules, le nombre
et la place de ses nageoires dorsales, la dureté et la
rudesse de ses écailles : aussi presque tous les auteurs
latins qui en ont parlé, lui ont-ils donné le nom de
lucioperca (brochet-perche), que Linné lui a conservé.
La grande ouverture de sa gueule annonce d’ailleurs
sa voracité, et la ressemblance de ses habitudes avec
celles de la perche, et sur-tout avec celles du brochet.
Sa mâchoire supérieure, plus avancée que l’inférieure,
lui donne plus de facilité pour saisir la proie
sur laquelle il se jette. Elle est garnie , ainsi que cette
dernière, de quarante dents ou environ : ces dents sont
inégales et très-propres à percer, retenir et déchirer
une victime. On voit aussi de petites dents dans quelques
endroits du palais et auprès du gosier.
L’iris de ce centropome est d’un rouge brun, et
son oeil paroît très-nébuleux. La partie inférieure du
poisson est blanchâtre ; une nuance verdâtre est
répandue sur quelques portions de la tête et des
opercules; les pectorales sont jaunes; les thoracines,
l’anale et la caudale grises ; les deux dorsales grises
et tachetées d’un brun très-foncé;
Nous suivons pour le sandat la règle que nous nous
sommes imposée pour tant d’autres espèces, afin de ne
pas alonger sans nécessité l’ouvrage que nous offrons
au public. Nous avons cru ne devoir pas répéter dans
l’histoire de ces animaux ce que nous dirons de leurs
caractères extérieurs dans les tables génériques sur
lesquelles nous les avons inscrits.
L’oesophage du sandat est grand 8 ainsi que son
estomac, son foie, et sa vésicule du fiel, qui est de
plus jaune et transparente. Les organes relatifs à la
digestion sont donc ceux d’un animal qui peut beaucoup
détruire à proportion du volume de son corps ;
et si son canal intestinal proprement dit n’est pas
aussi long que l’ensemble du poisson, ce tube est garni,
auprès du pjlore , de six cæcums ou appendices.
Le péritoine est d’une couleur argentée et brillante.
Le sandat ne vient pas fréquemment auprès de la
surface de l’eau : peut-être l’apparence nébuleuse de
ses yeux indique-t-elle dans ces organes une sensibilité
ou une foiblesse qui rend le voisinage de la lumière
plus incommode ou moins nécessaire pour ce centropome.
Quoi qu’il en soit, il vit ordinairement dans
les profondeurs des lacs qu il habité ; et comme il a
besoin d’un fluide assez pur, on ne le trouve communément
que dans les lacs qui renferment beaucoup
d’eau, dont le fond est de sable ou de glaise, et qui
reçoivent cîe petites rivières, ou au moins de petits
ruisseaux. Il se plaît dans les étangs où vivent les poissons
qui aiment, comme lui, à se tenir au fond de
l’eau; et voilà pourquoi il préfère ceux qui nourrissent
des éperlans. Il croît très-vîte, lorsqu il trouve facilement
la quantité de nourriture dont il a besoin. Il
dévore un grand nombre de petits poissons, meme de