s’est occupé de ce poisson, et combien on a cherché
à reconnoître et à distinguer ses diverses manières
d’être.
L’estomac de la dorade est long; le pylore garni de
trois appendices ou cæcums; le canal intestinal proprement
dit, trois fois sinueux; le péritoine noir; et
la vessie natatoire placée au-dessous du dos. ■
Indépendamment du secours que ce spare tire de
cette vessie pour nager avec facilité, il reçoit de la
force de ses muscles, et de la vitesse avec laquelle il
agite ses nageoires, une grande légéreté dans ses mou-
vemens, et une grande rapidité dans ses évolutions:
aussi peut-il, dans un grand nombre de circonstances,
satisfaire la voracité qui le distingue; il le peut d’autant
plus, que la proie qu’il préfère ne lui échappe ni
par la fuite, ni par la nature de l’abri dans lequel elle
se renferme. La dorade aime à se nourrir de crusta-
cées et d’animaux à coquille, dont les uns sont constamment
attachés à la rive ou au banc de sable sur
lequel ils sont nés, et dont lès autres ne se meuvent
qu’avec une lenteur assez grande. D’ailleurs, ni le têt
des crustacées, ni même l’enveloppe dure et calcaire
des animaux à coquille, ne peuvent les garantir de la
dent de la dorade: ses mâchoires sont si fortes, qu’elles
plient les crochets des haims lorsque le fer en est doux,
et les cassent s’ils ont été fabriqués avec du fer aigre;
elle. écrase avec ses molaires les coquilles les plus
épaisses; elle les brise assez bruyamment pour que les
pêcheurs reconnoissent sa présence aux petits éclats
de ces enveloppes concassées avec violence; et afin
qu’elle ne manque d’aucun moyen d’appaiser sa faim,
on prétend qu’elle est assez industrieuse pour découvrir,
en agitant vivement sa queue, les coquillages
enfouis dans le sable ou dans la vase.
Ce goût pour les crustacées et les animaux à coquille
détermine la dorade à fréquenter souvent les
rivages comme les lieux où les coquillages et les crabes
abondent le plus. Cependant il paroît que, sous plusieurs
climats, l’habitation de ce spare varie avec les
saisons : il craint le très-grand froid ; et lorsque l’hiver
est très-rigoureux, il se retire dans les eaux profondes,
où il peut assez s’éloigner de la surface, au moins de
temps en temps, pour échapper à l’influence des gelées
très-fortes.
Les dorades ne sont pas les seuls poissons qui passent
la saison du froid dans les profondeurs de la mer,
qu’ils ne paroissent quitter, pour venir à la surface-
de l’eau, que lorsque la chaleur du printemps a commencé
de se faire sentir, et qui, bien loin d’y être
engourdis, y poursuivent leur proie, s’y agitent en
différens sens, y conservent presque toutes leurs habitudes
ordinaires, quoique séparés, par des couches
d’eau très - épaisses , de l’air de l’atmosphère , et
même de la lumière, qui ne peut du moins parvenir
jusqu’à leurs yeux qu’extrêmement affoiblie. Si ce
grand phénomène étoit entièrement constaté, il don