v a llé e s soumarines , leurs rapports avec la lumière
les ramènent’ fréquemment vers les eaux supérieures
qu’un soleil bienfaisant inonde de ses rayons.
Les vents réguliers favorisent, retardent, arrêtent,
ou dirigent vers de nouveaux points, les voyages des
oiseaux : les courans réguliers des eaux accélèrent,
diminuent, suspendent ou détournent les courses si
variées et si souvent renouvelées des habitans des mers.
Les oiseaux que leur vol puissant a fait nommer
grands voiliers, et qu’il faudroit plutôt nommer grands
rameurs, résistent seuls aux grands mouvemens de
l ’atmosphère, bravent les orages, et sürmontent les
autans déchaînés : les poissons que leurs larges nageoires
, leur grande queue, leurs muscles vigoureux,
doivent faire appeler nageurs ou rameurs par excellence,
luttent seuls contre les flots soulevés , opposent
leur force à celle des tempêtes, et poursuivent leur
route audacieuse au travers de ces tourmentes horribles
qui bouleversent , pour ainsi dire, la masse
entière des eaux.
Les oiseaux foibles ou mal armés tremblent devant
le bec redoutable ou la serre cruelle des tyrans de
l’air : les poissons dénués d’armes, ou de grandeur, ou
de puissance, fuient devant les dents sanglantes des
squales et des autres animaux de leur classe, qui infestent
les rivières ou les mers.
Auprès de la surface de la terre, au-dessus de laquelle
s’élève son domaine aérien , l’oiseau reçoit
souvent la mort des armes du chasseur, ou la trouve
dansles pièges que tout sou instinct ne peut parvenir
à éviter.
Au plus haut de son empire aquatique, le.poisson
périt retenu par un hameçon trompeur, oti enveloppé
dans les filets que le pêcheur a tendus.
Le besoin de trouver l’aliment le plus convenable , ou
le désir d’échapper à la poursuite d’un ennemi dangereux
, déterminent les vojages irréguliers des oiseaux.
La nécessité de se dérober à la vue ou à 1 odorat
des féroces géans des mers-, ou celle dappaiser une
faim plus cruelle encore, produisent les mouvemens
irréguliers des poissons.
Lorsque la saison rigoureuse commence de; régner
dans les zones tempérées , et particulièrement dans
les portions de ces zones les moins éloignées du cercle
polaire , les oiseaux recommencent leurs voyages réguliers
et périodiques. Ils ne peuvent plus rester sur
une terre que le froid envahit, où la surface des eaux
se durcit en croûte glacée, où les insectes meurent ou
se cachent, où les champs sont dénués de moissons
et le» arbres de fruits; ils partent; ils vont chercher
vers les tropiques un séjour plus doux et plus heureux.
Ils suivent la direction des méridiens : ils parcourent,
par conséquent, la longueur des grands contineus. Us
se réunissent en troupes nombreuses ; e t , mâles ,
femelles, jeunes ou vieux, tous rassemblés sans distinction
ni de sexe ni d’âge, désertent 1 empire des