la proie des squales, des raies, et des autres habitans de
la mer, remarquables parleurs armes ou par leur force.
Les oiseaux de proie qui vivent sur les rivages de
la mer et se nourrissent de poissons, le poursuivent
avec acharnement, lorsqu’ils le découvrent auprès de
la surface de l’Océan. Mais lorsque le flétan est gros
et fort, l’oiseau de proie périt souvent victime de son
audace; le poisson plonge avec rapidité à l’instant où
il sent la serre cruelle qui le saisit; et l’oiseau, dont
les ongles crochus sont embarrassés sous la peau et
les écailles du pleuronecte, fait en vain des efforts
violens pour se dégager; le flétan l’en traîne; ses cris
sont bientôt étouffes par l’onde; et il est précipité jusque,
dans les abîmes de l’Océan, asyle ordinaire de
l ’hippoglosse.
Il paroît que dans les différentes circonstances pù
le flétan se montre couvert d’insectes ou de vers marins
attachés à sa peau, il éprouve une maladie qui
influe sur le goût de sa chair, ainsi que sur la quantité
de sa graisse.
Il fraie au printemps ; et c’est ordinairement entre
les pierres qu’il dépose, près du rivage , des oeufs dont
la couleur est d’un rouge pâle.
Tous les individus de cette espèce sont très-voraces.
Ils dévorent non seulement les crabes, et même des
gades, mais encore des raies. Ils paroissent très-friands
des cycloptères lompes qu’ils trouvent attachés aux
rochers. Ils se tiennent plusieurs ensemble dans le
fond des mers qu’ils fréquentent; ils y forment quelquefois
plusieurs rangées; ils j attendent, la gueule
ouverte, les poissons qui ne peuvent leur résister, et
qu’ils engloutissent avec vitesse; et lorsqu’ils sont très"
affamés, ils s’attaquent les uns les autres, et se mangent
les nageoires ou la queue.
. Leur canal intestinal présente deux sinuosités; un
long appendice est situé auprès de leur estomac; leur
ovaire est double; et soixante-cinq vertèbres composent
leur épine du dos.
Les écailles qui les recouvrent sont arrondies à leur
extrémité, molles, fortement attachées, enduites d’une
liqueur visqueuse , et très-difficiles à voir avant que le
poisson ne soit mort et même desséché.
Le corps et la queue sont alongés. La tête n’est pas
grande à proportion de l’énorme étendue des autres
portions de ces pleuronectes : mais l’ouverture de la
bouche est large; et les deux mâchoires sont garnies
de plusieurs dents longues, pointues, courbées, et un
peu séparées les unes des autres. La lèvre supérieure
peut être étendue en avant. Les jeux sont gros, et
aussi rapprochés du museau l’un que l’autre. Trois
lames composent l’opercule qui cependant ne cache
pas en entier la membrane branchiale. Un piquant
tourné vers la gorge est placé au-devanf de l’anale.
L’anus est aussi éloigné de la tête que de 1« pectorale.
La ligne latérale se courbe d’abord vers le haut, et
s’étend ensuite directement jusqu’à la nageoire de la
queue.