d eau, ou faisan de mer, pendant qu’on a donné à lâ sole
le nom de'perdrix marine. Le turbot habite non seulement
dans la mer du Nord et dans la Baltique, mais
encore dans la Méditerranée. Rondelet dit avoir vu
dans cette dernière mer un individu de cette espèce
qui avoit cinq coudées de long, quatre coudées de large
et un pied d’épaisseur» Des turbots de cette taille sont
très-rares : mais on en prend quelquefois sur les côtes
de France ou d’Angleterre , qui pèsent de dix à quinze
kilogrammes; et le citoyen Noël a bien voulu nous
écrire que, vers la fin de germinal de l’an 9, on avoit
vendu dans le marché de Rouen un turbot du poids
de plus de treize kilogrammes.
Le pleuronecte que nous décrivons est très-goulu ;
sa voracité le porte souvent à se tenir auprès de l’em.
Mullery Prodrom Zoolog. Dadic, p. 45 , n. 379.
Briinn. Pisc. Aîassil. p, 35 9 n. 49.
I t. Gotl. 178.
Gronov. Mus, 2 , p. 10 , n, 15 g ; IZ'ooyh. p. ^4 9 n . ' i 5^0
Klein, Missr pisc. 4 , p. 34, n. 1 , et p. 35, n. 2 , tab. 8 , fig. t , 2$ et
fab. 9, fig* 1.
Turbot piquant. Rondelet, pYe'mïère partie, Itv. ï ï , chap. 1.
Gesner, Aqual. p. 66ï , 670 ; Icon. anttti, p. tj5) Thierb. p, 5o , b.
Aldrovand. Pisc. p. 248.
Rhombus aculeatus. Jonston, Pisc. p. 89 tab. lo^jîg. \ et p. 97»
22 j fig. 12-
Rhombus. Plih. Hist. tmàidi, ïib. 9, câp. t 5 9 %o
Id. Bellon, Aquat. p. i 3g.
Turbot. Brit. Zoolog. 3 , p. 192, n. g.
Turbot rhombe. Valmont-Bomare, THdtioftridite d’histoire tràturelle.
Rhombus. P. Artedï9 Syriolïÿmia pisciüni, duc tôt e J. G- S'ckfteiderp etç,
Vf
D E S P O I S S O N S . 6 4 7
bouchure des fleuves, ou de l’entrée des étangs qui
communiquent avec la mer, pour trouver un plus
grand nombre des jeunes poissons dont il se nourrit,
et pour les saisir avec plus de facilité lorsqu’ils pénètrent
dans ces étangs et dans ces fleuves, ou lorsqu
ils en sortent pour revenir dans la mer. Quoique
très-grand, il ne se contente pas d’employer sa force
contre sa proie : il a recours à la ruse. Il se précipite
au fond de l’océan ou des méditerranées , applique
son large corps contre le sable, se couvre en partie
de limon , trouble leau autour de lu i, et se tenant
en embuscade au milieu de cette eau agitée, vaseuse
et peu transparente, trompe ses victimes, et les dévore.
Au reste, les turbots sont très-difficiles dans le choix
de leur nourriture; ils ne touchent guère qua des
poissons vivans ou très-frais. Aussi, au lieu de garnir
uniquement de morceaux de gades, ou de dupées* et
particulièrement de harengs, les hameçons avec lesquels
on veut prendre ces pleuroneetes, les Anglois
ont-ils imaginé d’employer pour appât, de petits
poissons encore en v ie , et sur-tout de jeunes pétro-
myzons pricka, qu’ils ont achetés de pêcheurs hollan-
dois. On prétend même que les turbots ne sont point
attirés par des amorces auxquelles d’autres poissons
ont mordu. Quoi qu’il en soit, ils sont très-abondans
sur les côtes de- Suède, d’Angleterre et de France. On
en trouve notamment un très-grand nombre entre
Honfleur et l’embouchure de l’Orne, où on pêche ceux