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les Quittent néanmoins pour remonter dans les rivières
et dans les ruisseaux, lorsqu’elles doivent frajer. On
ne les voit guère que dans les eaux douces. Cependant
nous lisons dans l’édition de Linné ,donnée par le
professeur Gmelin, qu’on les rencontre aussi dans la
mer Caspienne. Peut-être les individus qu’on y a
pêchés, n’étoient-ils que par accident dans cette mer,
où ils avoient pu être entraînés , par exemple, lors
de quelque grande inondation, par le courant rapide
des fleuves qui s’j jettent.
Au reste, la perche habite dans presque toute l’Europe;
et si elle est assez rare vers l’embouchure des
rivières, et notamment vers celle de la Seine’, ou
d’autres fleuves de France, elle est commune auprès
de leurs sources, dans les lacs dont elles tirent leur
^origine, particulièrement dans celui de Zurich il
Il n’est donc pas surprenant qu’elle ait été bien
connue des anciens Grecs et des anciens Romains.
Elle nage avec beaucoup de rapidité, et se tient
habituellement assez près de la surface. La vessie natatoire
qui l’aide dans ses mouvemens et dans sa su's-
pensionvau milieu des eaux, est grande, mais conformée
d’une manière particulière ; elle est composée
d’une membrane qui, dans toute la longueur de l’abdomen,
est placée contre le dos, et attachée par ses
deux bords.
? Note communiquée par le citoyen Noël.
Topographie de la Suis&e f par Nerliberger>
La perche ne fraie qu’à l’âge de trois ans. C’est au
printemps qu’elle cherche à déposer ou à féconder ses
céufs; mais ce temps est toujours retardé lorsqu’elle
vit dans des eaux profondes qui ne reçoivent que lentement
l’influence de la chaleur de l’atmosphère. La
manière dont la femelle se débarrasse des oeufs dont
le poids l’incommode, doit être rapportée. Elle se
frotte contre des roseaux, ou d’autres corps aigus; on
dit même qu’elle fait pénétrer la pointe de ces corps
jusqu’au sac qui forme son ovaire, et que c’est en
accrochant à cette pointe cette enveloppe membraneuse
, en s’écartant un peu ensuite, et en se contournant
en différens sens, 'que dans plusieurs circonstances
, elle se délivre de son faix. Mais quoi qu’il
en soit à -cet égard, cette peau très-souple qui renferme
les oeufs, a quelquefois une longueur de deux
ou trois mètres; et dès le temps d’Aristote, on savoit
que les oeufs de la perche retenus les uns contre les
autres, soit par une membrane commune , soit par
une grande viscosité, formoient dans l’eau une sorte
de chaîne semblable à celle des oeufs des grenouilles,
et pouvoient être facilement rapprochés, réunis, et
retirés de l’eau par le mojen d’un bâton, ou d’une
branche d’arbre. •
Ces oeufs sont souvent de l'a grosseur des graines de
pavot; mais lorsqu’ils sont encore renfermés dans le
corps de la femelle, ils n’ont que le très- petit volume
de la poudre fine à tirer. Le npmbre de ces oeufs