agités en différens sens pour des vers marins ou flu-
viatiles, se jettent sur cës prolongations animées , et
se précipitent, pour ainsi dire, dans la gueule de leur
ennemi.
Cette conjecture est en quelque sorte confirmée par
ce que nous savons déjà de la manière de vivre du
zée rusé, que l’on trouve à Surate , comme le longs-
cheveux.
Le rusé mérite en effet, par ses petites manoeuvres,
le nom spécifique qui lui a été donné. Il offre, dans
les eaux douces de la côte de Malabar, des habitudes
très-analogues à celles du cotte insidiateur, du spare
trompèur, du chétodon soufflet, et du chétodon mu-
seau-alongé ; et cette ressemblance provient de la conformation
particulière de son museau, laquelle a
beaucoup de rapports avec celle de la bouche des
quatre poissons chasseurs que nous venons de nommer.
La mâchoire inférieure du zée rusé s’élève dans une
direction presque droite; lorsque l’animal la baisse
pour ouvrir la bouche, elle entraîne en en-bas la mâchoire
supérieure , et de museau est changé en Une
sorte de long cylindre, à l’extrémité duquel paroît
l’ouverture de la bouche, qui est très - petite, et qui
par ce mouvement se trouve descendue au-dessous du
point qu elle occupoit. Cette ouverture reprend sa
première place, lorsque l’animal retirant vers le haut
sa mâchoire supérieure , relève l’inférieure, l’applique
contre celle d en-haut, fait disparoître la forme cylin-
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drique du museau, et ferme entièrement sa bouche.
Ce cylindre alongé, que l’animal forme toutes les fois
et aussi vite qu’il le veut, lui sert de petit instrument
pour jeter de petites gouttes d’eau sur les insectès qui
volent auprès de la surface des lacs ou des rivières,
et qui, ne pouvant plus se soutenir sur des ailes mouillées,
tombent et deviennent sa proie.
Chacun des opercules du rusé est d’ailleurs^ composé
de deux pièces ; .sa dorsale peut être pliée et
cachée dans une fossette longitudinale, que bordent les
deux rangées d’aiguillons indiquées sur le tableau du
genre. Ce zée paroît revêtu, sur toute sa surface, d’une
feuille d’argent qui présente des taches noires et irrégulières
sur le dos, et de petits points noirs sur les
côtés;-sa chair est grasse ainsi qu’agréable au goût; et
lorsqu’on veut le prendre à l’hameçon , on garnit cet
instrument d’insectes ailés *.
Les peintures chinoises que l’on conserve dans la
bibliothèque du Muséum national d’histoire naturelle,
offrent la figure d’un zée qui peut-être forme une
* 7 rayons à' la membrane branchiale d 17 à chaque pectorale. u zée Jongs-cheveux. 5 a chaque thoracine.
21 à la nageoire de la queue.
176 rayonàs àc hlaaq muee mpebcrtaonrea leb.ranchiale du zée rusé. 118 rraayyoonn sa àig luai lcloanundéa leet. 5 rayons articulés à chaque thoracine.