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T R A I T É D E S A R B R E S F R U I T I E R S.
Dans les automnes chmicls el humides, la plupart de ces fruits se fondent
sm' l'arbre, dans le sillon qui les divise eu deux lobesj alors on voit que
leur chair est très-épaisse, quelle est à-peu-près de la couleur de la peau,
excepté auj)rès du noyau où elle devient ordinairement violette. Quant à
la qualité de celte cliair, elle varie en raison des années plus ou moins favorables
à la coction des sucs : souvent elle ne vaut rien du tout, (juelquefois
clic se rapproche assez de nos pêches de viync des cnvii'ons tle Paris,
et alors elle a atteint la plus grande perfection qu'il lui soit possible
d'acquéi'ir sous notre climat.
Le noyau se détache aisément de la chair de toute part dans la maturité.
Il est très-gros, très-tlur el très-épaisj sa surface est garnie de trous, do sillons
moins grands et moins nombreux que ceux des noyaux de péchcs, mais
plus que ceux des amandiers ordinaires. On trouve dans répaisseur de sa
substance des conduits ([ui contiennent un i^ésoau de fibres desséchées.
L'amande (jue ce noyau contient est douce, mais moins douce cependant
(pie celle du commerce 5 ce qui, avec d'autres observations, nous
rappelle que le passage des amandes douces aux amandes amcres, est gradué
assez insensiblement par des variétés intermédiaires.
Celle-ci mûrit à la fin d'octobre.
OBS. Duhamel dit que la fleur de cet arbre est presque blanche, et qn'olle
ressemble plus à celle de ramaiidier fju'à celle du pécher. Nous assurons au
contraire quelle est très-rouge et qu'on la distingue à peine de celle de
quelques pêchers. Notre auteur dit encore qu'on trouve sur le même arbre,
et souvent sur la même branche , deux sortes de fruits; les uns charnus
et succulens comme la pèche, les autres secs et diu-s connue raniandc.
JNOUS ne nions point celte singularité <p]oi(|ne nous layons toujours chcrchéc
en vain. Jus({u"ici ces fruits nous ont paru à-peu-près semblables sur le
même arbre, c'est-à-dire (pie tous étaient moins charnus (juc la p(khc ci
moins secs que ramandc.
PECHER.
P E R S I C A . W
GENRE de la famille des rosacées, composé d'un très-petit nombre d'espèces,
mais de beaucoup de variétés d'arbres à suc gonimeux, à feuilles
alternes, simples, et dont le caractère commun est d'avoir,
1,® Un calice en cloche, divisé en son bord en cinq découpures arrondies
;
2." Cinq pétales ovales, attachés à l'orifice du calice 5
5." Une vhigtaine d'étamincs, attachées également à l'orifice du cahcej
4.° Un o\aire libre, surmonté d'un style simple de la hauteur des étamines,
et terminé par un stigmate échancrc lat('ralement. L'ovaire se
change en un fruit pubescent arrondi, très-gros, charnu, succulent, au
centre ducj^uel on trouve un novau profondément rusli(jué à une seule
loge, contenant un grand embryon à deux lobes, à radicule supérieure,
et dépourvu de péris])crme.
H I S T O I R E , U S A G E S E T C U L T U R E .
Le pécher est originaire de l'Asie et de la Perse, d'où il passa dans
toute l'Europe tempérée où il a produit un grand nombre de variétés,
dont qucl([ues-unes se perpétuent de graines. La plupart de ces variétés
donnent des fruits dc'licieux sous le climat de Paris, où leur culture est
fort étendue et portée dans ipiehpies endroits à un grand point de perfection.
Ce sont particulièrement les pcches fondantes que nous cultivons
en espalier le long de nos murs : elles y trouvent une température douce,
convenable au parfait développement de leurs cpialités, puisqu'elles sont
aussi bonnes et même meilleures citez nous ([ue dans les pro^inces méridionales
de la France, on, en revanche, les j)avies ou pêches à chair
ferme, qui no peuvent mûrir complètement ici, sont d'unesa\cur exquise.
Le pêclicr a besoin d'un abri naturel ou artificiel sous le climat :1e
Paris, pour que son fruit atteigne la perfeclion dont, il est susceplible :
il y a même des \ariélés, telles que plusieurs pavies, la pèche de Pau,
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