r ir
DEUXIEME SÉKIE.
Grejjes par scions. — DIVISION. Greffes en fente.
Ces gi-cfifes s'effectuent avec de jeunes rameaux détachés de leur arbre, et
que l'on insère de différentes manières (rareraent sur un même arbre) sur un
autre arbre, afin qu'ils croissent et vivent à ses dépens. Elles se font au printemps
pour les arbres de pleine terre, et en tout temps pour les plantes que l'on met
en sève quand on veut, ou qui y sont toujoiirs.
1. GREFFE EN FENTE; GREFFE ATTICVS. TH. A p r è s avoir coupé u n j e u n e sujet
à la hauteur requise, on unit la plaie, on fend la tige par le milieu, et on y
insère un bout de rameau garni de quelques boulons, après l'avoir taillé en
biseau allongé par en bas. On maintient par une ligature et on recouvre de cire
ou d'une poupée.
Cette greffe a beaucoup de variétés, auxquelles M. Tliouin donne à chacune
un nom.
2. GREFFE A DOUBLE FENTE, ou GREFFE VILMORIN. Q u a n d le s u j e t est étèté
comme dans l'exemple précédent, au lieu d'y faire une seule fente, on en fait
deux parallèlement, en divisant l'aire de la coupe en trois tiers. On amincit en
biseau la partie du milieu, sur laquelle on enfourche la greffe, dont on a fendu
en deux la partie aiguisée. Cette greffe double les chances, et devient plus solide
que la précédente; mais elle est plus longue et plus difficile à exécuter.
3. GREFFE EN COURONNE. Quand le sujet est fort gros, on y met jusqu'à
une douzaine de greffes, qui alors se trouvent à la circonférence, puisqu'il faut,
dans tous les cas, que le liber du sujet et celui de k greffe coïncident. Cette
greffe s'effectue de deux manières : i." quand le sujet n'est pas trop gros, on
le fend en deux, en quatre, six, huit, etc., et on pose les greffes dans le bois,
comme s'il n'y en avoit qu'une; 2.° mais quand le sujet est très-gros, on ne le
fend pas; an lieu de tailler les greffes en lame de couteau, on les taille en
biseau allongé d'un côté, et on les insère seulement entre le bois et l'écorce,
sans fendre cette écorce, ou en la fendant, si elle est trop dure. La première
modification s'appelle greffe Pline.
4. GREFFE ANGL/IISE. Couper en biseau très-prolongé la tète du sujet, et
pratiquer une fente dans le milieu de la longueur de la plaie. Répéter la même
opération sur le rameau de la greffe, mais en sens inverse; faire deux fentes
au milieu de celle-ci; appliquer les deux plaies l'une contre l'autre en faisant
entrer l'esquille de la greffe dans la fente du sujet, et lier le tout solidement.
Cette greffe se pratique quand le sujet et la greffe sont de même diamètre.
f>. GREFFE IIUARD. Après avoir coupé la tête du sujet, on fait une entaille
triangulaire et en coin sur l'un des côtés, en enlevant k peu près un quart
du bois. On choisit un rameau garni tic ramilles, de feuilles, de fleurs, de
fruits; on l'aiguise en triangle par le bas, de manière à remplir exactement
l'entaille du sujet, et on lie le tout solidement. Il faut ombrager et priver d'air
cette greffe, jusqu'à ce qu'elle pousse. Si le sujet est dans un pot, il est bon de
le mettre sur une couche tiède, le recouvrir d'un châssis et d'un paillasson.
C'est ainsi qu'on greffe une branche d'oranger, chargée de fleurs et de fruits, qui
continuent de croître comme s'ils étoicnt restés en place.
6. GREFFE RICHE. Elle se fait avec languette, coin et entaille, atteint le
même but que la précédente, et a plus de solidité, ainsi que le démontre la
TROISIÈME SÉRIE.
Greffes par gemme.
Cette série comprend les greffes en écusson, en flûte, en sifflet, en chalumeau,
en tuyau, en fliiteau, en anneau, etc. Nous ne rapporterons ici que celle en
écusson et celle en flûte.
1. GREFFE EN ÉCOSSON. Elle s'effectue quand les arbres sont en sève, ou depuis
juin jusqu'en septembre, mais mieux vers la fin d'aoïlt, et alors elle reçoit le
nom de greffe à oeil dormant, parce que l'oeil reprend seulement sur le sujet,
et ne pousse que l'année suivante; si on lu fait plus tôt, elle reçoit la dénomination
de greffe à oeil poussant. Cette dernière est moins pratiquée que l'autre
dans les pépinières; mais on l'emploie avec avantage à la multiplication des
rosiers : on en obtient souvent des roses dans la même année. Voici comment
on opère : on choisit sur un jeune rameau un ceil bien nourri; on l'enlève
avec le greffoir, sous la forme d'un petit coupeau, allongé à peu près comme
un écusson d'armoirie, et on a soin qu'il y ait un peu de bois en dessous, ou
qu'au moins l'oeil ne soit pas évidé; ensuite on fend l'écorce du sujet en forme
de T droit ou renversé; on en soulève les lèvres avec la spatule du greffoir, et
on place fécusson sur le bois ; il se trouve recouvert en partie par les lèvres
de fécorce, et on le lie avec de la laine. Cette greffe est la plus facile, la plus
usitée et la plus expéditive de toutes ; elle se modifie de plusieurs manières, et
reçoit alors des noms différons.
2. GREFFE EN FLÛTE. Ici, au lieu d'enlever une petite plaque qui ne supporte
qu'un oeil, comme ci-dessus, on enlève un tuyau d'écorce long de quelques
pouces, et qui porte plusieurs yeux, sur un jeune rameau de l'arbre qu'on se
propose de multiplier; on supprime sur le sujet un pareil tuyau d'écorce, qu'on
remplace par le premier. Si le sujet est un peu plus gros que la greffe, on fend
celle-ci du côté opposé aux yeux, sans nul inconvénient.