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moyens den distinguer les différentes varicUés avec plus de certitude. Les glandes,
que la plupart ont sur les bords supérieurs de leur pétiole ou sur les premières
dents de leurs feuilles, et dont personne n'avoit jamais parlé, le frappèrent; il
(étudia leur forme, leur constance, et parvint à s'assurer que certains pêchers
n'avoient jamais de glandes, que d'autres en avoient toujours en forme de
cupule, et d'autres toujours en forme de rein. 11 nous fit part de ses remarques;
nous les vérifuimes, reconnûmes leur exactitude, et devînmes un peu honteux
de ce que nous, qui nous occupions alors exclusivement des arbres fruitiers,
n'ayons pas encore pensé à tirer parti de ces glandes pour nous aider à caractériser
les différentes variétés de pèclier, si difficiles à distinguer jusqu'alors.
De suite nous étudiâmes les glandes avec soin, et parvînmes à nous assurer
que, par leurs deux formes et par leur absence, elles donnoient le moyen de
diviser nettement tous nos pêchers en trois classes, c'est-à-dire, en glandes
nulles, en glandes globuleuses, et en glandes réniformcs. Notre Madeleine est
un type de la première, notre Ghevreuse un type de la seconde, et notre
Violette un type de la troisième. Et en combinant ces trois caractères avec
les trois fournis par la grandeur des fleurs, et avec ceux fournis par la peau
duvetée ou lisse des fruits, avec l'adhérence ou la non-adhcrence de la chair
au noyau, nous pûmes établir 14 divisions parmi tous nos pêchers; ce qui
facilite singulièrement le moyen de les reconnoître avec certitude.
Depuis lors, nous avons toujours indiqué l'absence ou la forme des glandes
dans toutes nos descriptions; on nous a imité dans les bons ouvrages jusqu'en
Angleterre, et maintenant toute description de pêcher qui n'indiqueroit pas
l'absence ou la forme des glandes, seroit considérée comme très-défectueuse
puisqu'elle ne donncroit pas le moyen de placer l'arbre dans la section qui
lui appartient.
M. Desprez n'a rien écrit sur les glandes des pêchers; il s'est contenté de nous
mettre sur la voie. C'est à nous à lui rendre la justice qui lui est duc, et nous
remplissons ce devoir en constatant ici sa découverte et notre reconnoissance.
IS." GALLESIO, Traité du citrus. Un volume in-S.", 1 8 1 1.
1.11 1 8 1 0 , M. Gallesio, habitant de Savone, en Ligurie, est venu à Paris
lire à l'Institut un Mémoire sur l'origine des orangers et sur quelques idées
physiologiques. L'Institut a nommé MM. Thouin, Bosc et Mirbol, pour lui en
faire un rapport; mais ces commissaires ne lui en ont pas fait par ménagement
pour l'auteur, parce qu'ils n'ont pu adopter les idées physiologiques exposées
dans son Mémoire.
M. Gallesio donnoit comme une vérité, que la nature a créé d'abord 4 espèces
d'orangers, et que de ces espèces sont nées, par In suite des temps, toutes
les variétés ou hybrides d'oratigcr, citronnier, etc., que nous connoi.ssons.
Si M. Gallcsit) eiit présenté son idée comme une hypothèse, comme une
manière artificielle de grouper les orangers pour pouvoir mieux les étudier,
il auroit obtenu l'approbation de l'Institut; mais ce corps savant n'a pas pu
attribuer à la nature cc qui lui paroissoit le fruit de l'imagination.
Une autre hypothèse, que l'Institut a également repoussée, étoit celle-ci :
M. Gallesio prétendoit que la fécondation pouvoit influer directement sur la
forme de l'ovaire, et par conséquent changer la figure d'un fruit déjà existant.
La science étoit assez avancée alors pour que le contraire ne fût pas déj^i prouvé,
et les commissaires laissèrent tomber cette seconde hypothèse comme la première.
M. Gallesio ne se prit pourtant pas pour battu; pendant son séjour à Paris,
il a recueilli assez de matériaux pour grossir son Mémoire au point d'en faire
un volume in-S.", qu'il a publié avant son départ, et dans lequel il a conservé
SCS idées et les a fait imprimer comme bonnes, nonobstant l'opinion contraire
de l'Institut impérial de France.
Quant à la classification des orangers de M. Gallesio, elle est ingénieuse et
ne heurte nullement l'cncliaînement que les botanistes admettent comme naturel
chez les végétaux. L'auteur a fait un panorama, où les espèces qu'il croit primitives
sont placées de manière que chacune d'elles a ses descendans à droite
et à gauche, se dirigeant vers les descendans des deux espèces voisines, jusqu'à
se confondre comme les couleurs de l'arc-en-ciel.
M. Gallesio a décrit assez d'oranges, mais il en a peu figurées. Ses recherches
sur l'origine, la multiplication et les migrations des orangers sont curieuses.
Nous savons qu'il travaille depuis long-temps à une Pomone italienne, que
plusieurs livraisons en sont publiées; mais ne les connoissant pas encore, nous
ne pouvons en parler.
I6.° LEUEUH DE VILLE-SCR-ARCE (IC comte), J'IFR les maladies des arbres
fruitiers. Brochure in-8.°, 1 8 1 1 . — Pomonefrançaise. Premier volume, in-8.°,
M. le comte Lclieur de Ville - su r-Arce, étant administrateur des parcs et
jardins de l'empereur, fut frappé du mauvais état de beaucoup d'arbres fruitiers
du Potager de Versailles. Alors il s'attacha à en rechercher la cause, et parvint
à leur reconnoître et à caractériser plusieurs maladies, dont les jardiniers voyoicnt
journellement les funestes résultats, sans pouvoir y remédier. Après six années
d'observations, M. Lelieur est parvenu à diviser les maladies des arbres fruitiers
en deux classes. Dans la première, il place les maladies accidentelles ou guérissables;
dans la seconde il place les maladies graves ou incurables. Celles-ci
sont bien plus nombreuses, selon M. Lclieur, qu'on ne l'avoit cru jusqu'alors,
ou plutôt on les méconnoissoit toutes, puisqu'on cherchoit à les guérir comme
celles de la première classe : ce sont, selon l'auteur, des vices héréditaires, qui