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11° DE CINDOLLE, Flore française. Quatre volumes iti-8.° troisième édition,
i8oS. — Physiologie végétale. Trois volumes in-8.°, iS3i.
M. Pirame De CandoIIe tient depuis plusieurs années le sceptre de la botanique
descriptive, et, du fond de sa retraite à Genève, il dicte des lois qui
sont reçues comme des oracles par la majorité des botanistes de l'Europe. Dans
la Flore françoise qu'il a publiée à Paris en i8o5, il a posé des principes tout
nouveaux en botanique, et qu'il a ensuite développés dans ses ouvrages subséqucns.
Jusqu'à lui, la botanique étoit restée une science inutile an genre humain ;
les savans qui la cultivoient ne s'oecupoient que des différences qui existent
entre les plantes, qu'à augmenter le nombre des genres et des espèces, et nullement
de leur application aux besoins des hommes. Leur science étoit absolument
stérile, inutile à la société; et le bon sens s'étonnoit toujours de voir
tant de graves et savans botanistes ne pas penser à considérer les plantes sous
le rapport des avantages qu'elles offrent à la vie, aus arts, à l'industrie et au
commerce.
M. De Candolle a donc bien mérité du bon sens, en divisant la science des
végétaux en botanique organique, descriptive et appliquée. Par là, il a levé
l'anatlième que Linné avoit lancé contre tous nos arbres fruitiers et nos fleurs
les plus aimables : les botanistes n'oseront plus rougir de s'occuper de l'utilité
des plantes; ils seront obligés de devenir tant soit peu jardiniers, tant soit peu
agriculteurs, physiciens, chimistes, mécaniciens. En retour des lumières qu'ils
puiseront chez l'humble jardinier, ils lui donneront quelques notions de leur
science, qui l'aideront à leur préparer de nouveaux sujets d'étonnement. La
distance qui les sépare diminuera, disparoîtra et sera remplacée par des liaisons,
par des rapports avantageux aux deux parties.
Honneur donc à M. De Candolle qui a rendu justice au bon sens, en détruisant
la barrière d'airain dont Linné avoit entouré la botanique, afin de la rendre
une science inutile et stérile.
1 2." FANON, Des arbres d fruit et des moyens pratiques substitués à la taille.
Un volume in-S.", 1807.
Fanon a publié ce petit ouvrage pour revendiquer l'invention de l'arqûre
à Cadet de Vaux, qui la lui disputoit. Cette arqûre consiste à incliner la
partie supérieure des rameaux d'un arbre vers la terre, et à les maintenir dans
cette position, afin qu'ils se mettent à fruit. Nous ferons observer d'abord que
ni Fanon ni Cadet de Vaux n'est l'inventeur du procédé en question, quoiqu'ils
puissent bien l'être du nom; car il est constaté que bien long-temps avant
eux il avoit été pratiqué dans le Jardin des Chartreux, à Paris. On avoit
attaché des pierres au bout des branches d'un poirier rebelle, pour les incliner
vers la terre, et ia nuit, le vent, en faisant choquer ces pierres les unes contre
les autres, causoil tant de bruit que des moines ne pouvoient donuir, et que
le jardinier Ilervy fut obligé de retirer ces pierres.
Que larqure produise de bons résultais en Teuiployant temporairement
sur quelques branches dont il faut modérer la sève pour les mettre à fruit,
c'est un fait vérifié; mais qu'on doive la substituer à la taille des arbres fruitiers,
ainsi que le prétend Fanon, c'est une idée dont André Thouin a démontré
l'absurdilé par des expériences pendant un grand nombre d'années.
D'ailleurs, Fanon nous semble un praticien instruit et modeste. Il est aussi
l'inventeur d'une taille qu'André Thouin a nommée taille Fanon.
13." DE LA BI\ETONNERIE, L'Ecole du jardin fruitier. Deux volumes in-12,
nouvelle édition, 1808.
Cet auteur étoit un grand praticien. Il obscrvoit bien la nature et connoissoit
parfaitement tout ce qui avoit été écrit avant lui sur les jardins. Fier ou sûr
de ses observations, il réfute ses prédécesseurs et ses contemporains avec une
causticité un peu dure; on est fâché de le voir quereller sans cesse le bon et
simple Le Berriays, homme si sage et d'une vertu si patriarcale. Il est vrai
que De la Brctonnerie est quelquefois supérieur à Le Berriays; mais il lui auroit
été possible de le prouver sans chercher à rabaisser un honnête homme qui
avoit fait aussi un bon ouvrage.
Si De la Brctonnerie n'avoit pas joint à son Ecole du jardin fruitier un
article sur les orangers, auxquels il n'entendoit certainement rien, son ouvrage
n'auroit aucun défaut, sauf le ton querelleur; mais nous sommes obligés de
dire que ce qu'il y a de bon dans son article Oranger, appartient à La Quintinye,
et que ce qui! y a de mauvais lui appartient.
La taille du pocher a fait un grand pas entre les mains de De la Bretonnerie :
il l'a amenée près du point de perfection où M. le comte Lelieur de Ville-sur-
Arce l'a élevée quelques années après.
De la Brctonnerie étoit très-difficile sur la qualité des fruits, et n'a en conséquence
conseillé la culture que d'un petit nombre. Ses descriptions sont
courtes, mais très-exactes.
DESPHEZ, Sur les glandes des pêchers. 1810.
Pendant le séjour que M. Desprez, juge à Alençon, fit a Paris dans les
années 181 o et 1 8 1 1 , en sa qualité de député au Corps législatif, il fréquenioit
la pépinière impériale du Luxembourg pour étudier les arbres fruitiers. Son
attention se porta plus particulièrement sur les pêchers, et il chercha les