Ofe. «ons avons décrit ces aiffcreiucs grcllts dune manière très-concise,
parce que les ligures que nous en donnons sont plus intelligibles que tout eé
<lu'on pourroit dire.
ARTICLE VIII, Des soins qu'exigent les greffes et les sujets greffés.
Les sujets grcfles en lente doivent être visites souvent quaud la sève commence
à travailler, afin de supprimer toutes les pousses qui pourroient se développer
au pied ou le long de la tige; sans ce soin, les greffes se dessèchent souvent et
meurent, parce que ]a sève, étani arrêtée en route, ne peut monter jusqu'à
elles pour les alimenter : si le printemps est sec, les greffes se desséchent encore
quelquefois avant l'arrivée de la sève. Mouiller le pied de l'arbre en pareil cas,
est un secours efficace.
Les sujets greffiîs près de terre en écusson, à oeil dormant, en aoùl de l'année
précédente, se visitent en mars : tous ceux dont Técusson est bon, se coupent
a deux, trois et même quatre pouces au-dessus. Quand la sève travaille, c'est^
à-dirc, à la fin d'avril ou au commencement de mai, il se développe ordinairement
beaucoup de bourgeons sur le sujet, au-dessus et au-dessous de l'écusson;
alors c'est le moment de visiter encore ses greffes et de supprimer tous les
bourgeons qu. se trouvent au-dessous, et de n'en laisser qu'un ou deux audessus
pour appeler la sève dans l'écusson. Quand la sève a enfin bien pris
son cours dans l'écusson. et qu'il a dej;. poussé un bourgeon de six à douze
pouces de longueur, on coupe obliquement l'ergot du sujet qui le débordoit
Je plus près possible, afin que la plaie se recouvre promptement, et on attaché
le bourgeon de l'écusson à un échalas pour lui faire prendre la direction verticale,
et pour le maintenir contre la violence des vents, Les pépiniéristes qui
ménagent l'ergot pour y attacher la pous,se de l'écusson, ont le plus grand tonds
sont obligés ensuite, pour le supprimer, de l'aire une plaie considérable'
qui met deux ou trois ans à se recouvrir, et qui très-souvent cause la mort dei
arbres gommeux.
S. l'écusson est placé sur une haute tige, il ne faut pas supprimer entièrement
les bourgeons qui peuvent se développer sur cette tige; il convient d'en
ôter seulement les plus gros, et d'en laisser par-ci par-là quelques petits qui
•servent a amuser la sève en même temps qu'ils l'attirent dans la tige • ce que
l'écusson, encore trop foible, ne pourroit pas faire tout seul. Quant à ce qui
est de nettoyer, sarcler, d'arrêter le bourgeon de la greffe à une certaine longueur,
pour lui faire former sa tète, de détruire les insectes qui mangent les
feuilles et les (eunes pousses, etc., il n'est aucun jardinier qui ne regarde comme
absolument oiseux tout ce que nous pourrions lui dire sur ces différens objets;
mais nous devons prévenir ici les propriétaires que la plupart des pépiniériste.s
ont la mauvaise habitude, en formant des quenouilles ou pwamidcs, <Ie lai.sser
le premier scion de la greffe dans toute sa longueur, afin d'avoir une quenouille
plus tôt formée; dans ce cas, plusieurs yeux latéraux s'éteignent ou se mettent à
fruit, et la quenouille est dégarnie de branches latérales, ce qui est un grand
défaut. Pour qu'une quenouille se garnisse bien de branches latérales <Ians toute
sa longueur, il faut rabattre le premier jet de sa greffe à la longueur de quinze
pouces à la taille d'hiver; rabattre encore la pousse terminale de la seconde année
à la longueur de quinze ou dix-huit pouces, et en faire autant sur la pousse
de la troisième année: par ce moyen, tous les yeux latéraux se développeront
en branches, et on aura une quenouille bien garnie.
CHAPITRE VI.
De la Plantation des arhres fruitiers.
ARTICLE I." Préparation du terrain.
Lorsqu'on se dispose à planter, on se trouve nécessairement dans l'un des
quatre cas suivans : i." ou l'on veut remplacer des arbres morts ou usés; ou
l'on veut planter un terrain neuf; 3." ou la terre est bonne; 4.° ou enfin elle
est mauvaise.
Premier cas. Pour peu qu'un arbre ait vécu dans un endroit, il faut absolument
en renouveler la terre, si on veut lui donner un successeur de la même
espèce ou du même genre : ce renouvellement n'est pas autant de rigueur quand
le remplaçant est d'un genre très-différent de l'autre; il suffit alors d'une partie
de terre neuve mêlée à l'ancienne. Mais s'il s'agit de mettre un poirier à la
place d'un poirier, on doit creuser la place jusqu'à quatre pieds de profondeur
sur six de largeur, et remplir le trou avec une terre neuve appropriée à respcce
d'arbre. Il vaudroit encore mieux, si, par exemple, on vouloit replanter un
espalier ou la plate-bande d'un carré de potager, ouvrir une tranchée tout du
long, de même profondeur et largeur que le trou dont nous venons de parler,
en jeter la terre dehors, le dessus d'un côté et celle du fond de l'autre; faire
cette tranchée l'automne, afin que l'hiver en mûrisse bien le fond; an printemps,
mêler un tiers de terre nem'C avec la meilleure de la tranchée, et la ^emplir
avec ce mélange. Il suffira ensuite de faire des petits trous de deux pieds carrés,
dans lesquels on mettra suffi.saminent de terre neuve et bien meuble, pour
asseoir et entourer les racines des arbres.
Deuxième et troisième cas. Si l'on vouloit planter où il n'y avoit pas d'arbre,
du moins depuis long-temps, des trous de trois pieds carrés sufiiroicnt: dans une
terre ordinaire. En remplissant les trous, on ineltroit la terre de dessus dans