fentes l'onncni loujonrs <1os cônes renversés, dont le sommet est sur le bois
et la base à la circonférencc de l'écorcc.
Malpighi et Duhamel ont connu et figuré ces mailles de Jccorce; ils disent
bien qu'elles se remplissent de tissu cellulaire, mais ils ne disent pas d'où
vient ce tissu. Nous présentons ici trois hypothèses à ce sujet : i." le tissu
cellulaire grandil-il ses cellules à mesure que la place qu'il occupe s'agrandit
par rdloignement progressif des Lubes corticaux? le tissu se forme-t-il de
nouvelles cellules dans la place même qu'elles doivent occuper? 3.® de nouvelles
cellules, organisées contimicllement. dans le nouveau liber, seraient - elles
repoussées de l'intérieur dans ces mailles pour le remplir? Quoi qu'il en soit,
ce tissu ccllulaire est très^abondant sous l'épiderme, où il prend une couleur
verte, et où il reçoit communément le nom de parenchyme.
On voit, par ce que nous venons de dire, que le liber et l'écorce sont une
seule et môme chose : aussi avons-nous passé sans pouvoir faire autrement de
l'un à l'autre dans cette description. Lecorce offre ordinairement beaucoup
plus de vaisseaux propres que le bois; et comme ce sont ces vaisseaux qui
contiennent les gommes, les huiles, les résines, les baumes, etc., et que c'est
dans CCS substances que résident les propriétés des plantes, ce sont aussi les
ccorces qui ont le plus d'énergie médicinale.
ARTICLE IX. De l'Epiderme.
Les auteurs ne sont pas encore tout-à-fait d'accord sur la nature de l'épiderme.
Les uns veulent que ce soit une membrane particulière, tandis que les autres
prétendent que ce n'est autre chose que la superficie du tissu cellulaire de
l'écorce desséchée et carbonisée par lair et la lumière. Ces deux opinions
paroissent également fondées sur l'observation; car il est très-naturel de regarder
répidcrme du bouleau, du cerisier, comme une membrane distincte, tandis
qu'il est évident que l'épiderme d'une jeune branche de saule n'est que la
superficie desséchée du tissu cellulaire de son écorce. Il ne scroit donc pas du
tout étonnant qu'on en vînt un jour à reconnoîtrc que certains arbres, comme
tous ceux à fruits à noyau, ont un épidcrme, et que d'autres, comme le saule,
n'en ont pas, si l'on vouloit admettre que l'épiderme doit être une membrane
particulière.
Lorsqiac l'épiderme n'est visiblement que la superficie desséchée du tissu
cellulaire, il est impossible d'en enlever la plus petite lame en long ou en
large, et cela se conçoit aisément; mais dans le cerisier et le bouleau, il
s'enlève en lanières circulaires avec la plus grande facilité, et laisse intacte la
couche de tissu cellulaire qui recouvre tout le système tubulaire de l'écorcc.
La direction circulaire de l'épiderme, dans les arbres où il est le plus manifeste,
est une chose singulière, et dont on ne connoît pas encore bien la raison.
ARTICLE X. Des dijférens liquides contenus dajis les vaisseaux des plantes.
Une plante ne seroit qu'un squelette, dit Duhamel, si les vaisseaux qui la
composent étoient dénués des liqueurs qui leur donnent, pour ainsi dire, la
vie. Ces liqueurs sont nombreuses sans doute; mais on n'en distingue parfaitement,
jus([u'à présent, que doux, qui sont la sèi>e ou lymphe, et le suc propre.
La LY.1IPHE, appelée sève par tous les jardiniers, n'est apparente ou peut-être
n'existe que quand les végétaux croissent ou sont prêts à croître. Ainsi on ne
trouve pas de sève dans les arbres de nos forèls pendant l'hiver; mai.s au
printemps toutes leurs parties s'humectent et se gonflent : alors l'écorce se
détache aisément du bois; le tissu cellulaire, les tubes ligneux ou vaisseaux
lymphatiques se trouvent pleins de sève, qui a presque toujours la fluidité
et la limpidité d'une eau pure, et qui est imprégnée de quehjue saveur légère.
Cette lymphe coule abondamment par les plaies qu'on fait à la vigne, au
bouleau et à l'érable, avant que ces arbres aient poussé des-feuilles; et l'on
sait qu'au Canada on retire une grande quantité de sucre de la lymphe d'une
espèce d'érable, qui, pour cette raison, porte le nom diérahle à sucre.
La sève contient les clémens de toute la substance végétale, comme le sang
contient ceux de toutes les parties de notre corps : elle nourrit en passant les
organes déjà formés, et va entre le bois et l'écorcc porter la matière propre à
la formation de nouvelles cellules et de nouveaux tubes,
Le suc PROPRE offre beaucoup plus de variétés que la lymphe. 11 est blanc,
jaune, rouge, huileux, gommeux, résineux, souvent odorant, et presque toujours
d'une saveur très-cxaltée ; il n'est pas répandu dans toutes les parties du
végétal, comme la lymphe, et il n'est pas nécessaire que la plante soit en
végétation pour que sa présence se manifeste. Ou le trouve enfermé dans des
vaisseaux particuliers, appelés vaisseaux propres, qui, assure M. Mirbel, ne
communiquent par aucune ouverture avec les autres parties de la plante. Ces
vaisseaux propres, assez bien connus quant à leur forme et à leur position, le
sont fort peu quant à leurs fonctions; ou peut cependant les comparer à la
rate des animaux, qui sécrète le licl sans que l'on ait encore pu savoir comment.
Au reste, la gomme du cerisier, le lait du figuier et la résine du sapin, sont
les sucs propres de ces arbres. Les vaisseaux qui les contiennent sont plus ou
moins nombreux, selon les différentes espèces de végétaux, et places assez irrégulièrement
dans l'épaisseur du bois et dans celle de l'écorce. On remarque
cependant qu'ils sont plus gros et plus nombreux dans la plupart des écorces;
et comme la vertu des plantes réside principalement dans leurs sucs propres,
il n'est pas étonnant que l'écorce du quinquina, de la cannelle, du cbcne, etc.,
ait plus de propriétés que le bois.