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taillent aujmircl'lmi do manière à no pas rcculor le itioment de la jouissance,
sans cependant compromettre ni la santé, ni la fertilité, ni la durée de l'arbre.
ARTICLE I." Généralités sur la taille des arbres à fruit à pépins.
Outre la forme particulière et contre nature que l'on fait prendre au poirier
et au pommier, en les taillant, celte opération a encore pour résultat de tenir
l'arbre plus plein ou plus garni do branches dans sa partie inférieure, en faisant
développer, en branches à bois, des yeux qui n'auroient produit que des branches
à fruit, et développer, en branches à fruit, des jeux qui se seroient éteints on
n'auroient jamais rien produit. Mais cette concentration a un terme qu'il faut
attomdre et ne pas dépasser. Ce terme ne peut être reconnu que par la pratique,
l'cxpéricnee et une connoissance acquise de la vigueur naturelle de l'arbre, de
son mode de croître et de son état de santé. Tous les auteurs qui ont dit,
taillez long, taillez court, n'ont rien appris: il faut être au pied do l'arbre et
avoir de rexpéricnce pour le bien tiiiller.
La sève tendant toujours à s'élever, ou étant plus appelée par les branches
supérieures que par les inférieures, il en résulte que les supérieures deviennent
généralement plus grosses et plus longues que les inférieures. Les yeux des brandies
supérieures, dans le poirier et le pommier, se divisent assez naturellement en
trois classes : les supérieurs, étant les mieux nourris, se développent en branches
à boisj les intermédiaires, l'étant moins, se développent en branches à fruit;
et les inférieurs, no recevant que peu ou point de nourriture, s'éteignent sans
rien produire. Telle est la marche naturelle dans le poirier et le pommier livrés
à eux-mêmes, et ce qui cause le dénuement dans leur partie inférieure. Or,
pour empcchcr ce dénuement, en même temps que pour contenir l'étendue de
l'arbre et lui donner la forme voulue, on raccourcit ses branches supérieures;
alors les ycus intermédiaires, qui auroicnt produit des branches à fruit, produisent
des branches à bois, et les yeux inférieurs, qui se seroient éteints, produisent
des fruits ou des branches il fruit. Que si on nous dcmandoit ici à quelle longueur
il faut couper ou raccourcir ces branches supérieures, nous répandrions encore
qu'il nous faudroit <ître au pied de l'arljre pour pouvoir le dire
Quand un arbre est en rapport, une partie de ses branches à fruit sont des
lambourdes et des brindilles; il y a rarement quelque chose à faire aux premières,
il moins qu'elles ne développent une branche qu'il faut ou placer ou supprimer,'
les secondes ont souvent besoin detre raccourcies, soit pour favoriser le développement
de leurs boutons à fruits inférieurs, ou pour qu'elles donnent moins
de fruits, les nourrissent mieux et ne s'épuisent pas.
Un bouton à fruit se forme assez rarement (excepté au bout des branches)
eti une année sur les arbres fruitiers à pépins : il lui faut ordinairement deux,
trois et quelquefois quatre ans pour se former. L'expérience apprend à connoUre
ses progrès, et les arbres sur lesquels il se forme plus ou moins prompteuient.
C'est la circonstance que les boutons à fruit à pépins ont besoin d'environ trois
ans pour se former, et celle que les boulons à fruit à noyau se forment en un
an ou sur le nouveau bois, qui oblige à tailler les arbres à fruit à pépins
autrement que les arbres à fruit à noyau.
Eventualités. Un oeil sur lequel on eomptoit pour obtenir une branche à
bois, uue branche à fruit, peut périr ou prendre une autre destination par
une abondance ou par un défaut de sève; une branche déjà en rapport ou
utile à l'harmonie, peut devenir languissante, périr, et exiger sa suppression,
son remplacement, etc. Ne pouvant entrer ici dans des détails longs et minutieux,
qui nous mèneroient trop loin, nous renvoyons, pour tous ces cas et
pour y remédier, aux auteurs qui les ont amplement traités, et surtout au
Cours théorique et pratique de la taille des arbres fruitiers, par M. Dalbret.
ÂETICLE II. Généralités sur la taille des arbres à fruit à noyau.
Les arbres à noyau, poussant leurs boutons à fruit sur le bois de l'année,
pendant l'automne et l'Iiiver, et ces boutons fleurissant et fructifiant l'année
suivante, on se trouve dans la nécessité, à la taille, de suppriuier toutes les
branches épuisées qui ont rapporté du fruit, parce que les plus foiblcs
mourroient naturellement, et que les moins foiblcs, dégarnies du bas, occasionneroient
des vides dans le centre de l'arbre. Cette règle est rigoureuse pour
le pêcher; l'abricotier y échappe un peu, et le prunier et le cerisier encore
davantage, en ce qu'ils produisent leurs fruits partie sur le jeune bois, partie
sur de courts rameaux qui vivent et fructifient pendant quelques années. Ces
deux derniers ne doivent être que très-peu raccourcis à la taille, parce que
leurs branches à bois développent naturellement, de leurs yeux latéraux, des
lambourdes qui portent du fruit pendant plusieurs années. L'abricotier a besoin
d'être taillé plus court, pour qu'il ne se dégarnisse pas dans le bas, et pour le
forcer à produire des lambourdes et des brindilles à fruit.
Quant à la taille du pêcher, il faut beaucoup plus d'art et de raisonnement
pour la bien exécuter; car on exige que cet arbre soit étendu avec symétrie,
qu'il n'ait pas de vides dans son intérieur, que ses membres soient régulièrement
espacés entre eux, ainsi que ses branches à bois, et que ses branches à
fruit soient annuellement renouvelées par des branches de remplacement, qu'il
faut savoir faire naître d'avance au bas de celles qui doivent être supprimées.
L'espace qui nous est donné, ne nous permettant pas d'entrer dans tous les
détails nécessaires pour donner une idée suffisante de la taille et de la conduite
du pêcher, nous renvoyons le lecteur à la Pomone franqoise de M. le comte
Lclieur de Ville-sur-Arce, où cette matière est traitée avec beaucoup de
supériorité.