1° Mouvemens attribués d l'élasticité. Quand le calicc des Pariétaires s'ouvre,
les filets dos étamines, qui dtaient plies en deux, se débandent brusquement,
se dressent et forment une croix à quatre bras plus longs que le calice. Lorsque
les fruits des balsamines sont raûrs, ils s'ouvrent avec clasticité, et toutes leurs
parties s'élancent à de giandcs distances. Les fruits du Momordica elaterium
ne se brisent pas dans la maturité, mais ils lancent leurs graines par un
petit trou, à dix ou douze pieds de distance. VHura crépitons porte un fruit
appelé sablier, parce qu'en effet il forme un joli sablier de bureau; souvent,
au moment où on s'y attend le moins, ce fruit éclate avec un bruit considérable,
brise la carafe et casse les glaces qui se trouvent sur le passage de ses
éclats, qui volent au loin.
3.° Mouvemens attribués aux impressions hygrométriques. Tous les corps
organisés, et beaucoup de ceux qui ne le sotit pas, se resserrent par la sécheresse
et s'étendent ou se gonflent par l'humidité : le passage de l'un à l'autre de ces
étals ne peut se faire que par un mouvement dans les corps qui y sont soumis;
mais ce passage est si peu sensible dans la plupart, qu'il est considéré comme
nul. 11 y a cependant quelques plantes qui subissent de grands mouvemens
dans cette circonstance, et dont on se sert pour faire des instrumens appelés
hygromètres, qui servent à mesurer l'humidité ou la sécheresse de l'air. Ainsi
les barbes des graminées, et surtout celles d'une cspccc d'avoine, se tortillent
et se raccourcissent beaucoup par la sécheresse : une petite plante de la famille
dos crucifères, nommée Rose de Jéricho, étend W rameaux par l'humidité
et les ramasse en paquet par la sécheresse.
ARTICLE II. De la Nutt^ition.
Cest par absorption que les végétaux prennent leur nourriture. Ils absorbent
ou sont susceptibles d'absorber par toute leur surface, au moyen des pores
nombreux qui y sont répandus; mais ce n'est que par les racines qu'ils peuvent
tirer la grande quantité d'alimens nécessaire à leur entretien et à leur développement.
Il y a pourtant quelques plantes appelées fausses parasites, fixées ou
sur les arbres ou sur les rochers, qui paroissent ne se nourrir qu«i de ce qu'elles
aspirent par leur surface; mais ces plantes sont peu nombreuses en comparaison
do celles qui vivent par leurs racines. C'est par l'extrémité des racines seulement
que l'eau s'introduit dans les végétaux, et les botanistes donnent aujourd'hui
le nom de spongiole à cette extrémité. L'eau qui entre dans les végétaux, tient
ou peut tenir en dissolution beaucoup de substances dont nous parlerons dans
le chapitre suivant. Cette eau acquiert des qualités et prend le nom de sève
ou de lymphe, en entrant dans les plantes; elle monte des racines, par l'intérieur
du bois, jusqu'au sommet des rameaux, où elle arrive en assez peu de
temps, et cependant après avoir subi en route des modifications et avoir pénétré
jusqu'à l'écorce. Arrivée au sommet des rameaux, elle y dépose une matière
qui s'orçanise et prolonge les rameaux; elle descend ensuite entre le bois et
l'écorce, selahore de plus en plus, détermine ou forme en passant les nouvelles
couches ligneuses et les nouvelles couches de liber, et va enfin se terminer dans
les racines, qu'elle alonge et grossit.
La sève descendante est encore contestée par quelques physiologistes, notamment
par M. Mirbel; mais elle nous semble clairement démontrée par un
grand nombre d'expériences.
ARTICLE III. Des différentes substances contenues dans la sève des végétaux.
L'eau est le véhicule de la nourriture des végétaux; mais elle-même ne les
nourrit que peu ou point, car une plante meurt ou profite peu dans l'eau
distillée.
On peut diviser les élémens des végétaux en essentiels et en accidentels. Les
essentiels sont le carbone, les gaz hydrogène, oxigène et azote; les accidentels
sont la chaux, la silice, le carbonate et le sulfate de chaux, le carbonate de
potasse, de soude, le nitrate de potasse, l'oxide de fer, etc. C'est l'eau seule
qui charie toutes ces substances: elle les tient en dissolution et les introduit
dans les plantes; ou bien elle y introduit seulement leurs élémens, qui s'y
combinent ou s'y désunissent ensuite. Ainsi, quoique le carbone compose
presque toute la masse du végétal, l'eau n'y en cliarie pourtant pas un atome
tout formé; mais elle tient suspendu le gaz acide carbonique, qui, étant
arrivé dans la plante, dégage son oxigène et dépose son carbone. Les autres
substances sont ou plus particulières à certaines plantes, comme la silice aux
graminées, ou en dis.solution dans certaines terres seulement, et pompées par
les végétaux qui y croissent.
ARTICLE IV. Du mode d'accroissement des végétaux.
Le mode d'accroissement a été peu examiné jusqu'à présent dans les acotylédons
et dans les monocotylédons; on l'a assez suivi dans les dicotylédons,
et il est certain que dans celte dernière classe l'accroissement se fait seulement
entre le bois et l'écorce.
Les acotylédons offrent autant de variétés dans le mode de leur accroissement
que dans leur port et dans la nature de leur substance. Quelques moisissures
paroissent naître avec toutes leurs parties, et ne faire ensuite que développer
et étendre ces mêmes parties, sans jamais en ajouter de nouvelles : d'autres
ajoutent visiblement do nouvelles zones autour des anciennes, dans la même
année et dans les suivantes. Le tronc des fougères en arbre paroît croître à la
manière des raonocotylédons; mais les observations directes manquent encore
sous ce point.