même à placer dans ccLle classe quelques végétaux (loin l'embryon n'offre aucune
trace de cotylédon.
Les organes élémentaires, c'est-Wiro, les tiihes et les cellules, forment îles
organes composés, que nous allons examiner dans les dicotyledons seulement,
parce que les plantes de cette classe les contiennent tous. Ces organes composés
sont la moelle, le bois et l'écorce.
ARTICLE VI. De la Moelle.
Si l'on coupe en travers une jeune tige de dieotjlédons, on voit au centre
un canal rempli de tissu cellulaire, qui a été vert et gonflé de fluide dans sa
jeunesse, et qui ensuite a pris une couleur blanche, quelquefois rousse, mais
toujours différente de celle du bois. Ce tissu cellulaire se nomme moelle. Dans
l'orignie, la moelle n'est qu'un amas de globules libres entre eux, dont les
parois deviennent ensuite anguleuses par la pression et se .soudent de manière
il représenter plus ou moins des ecllules d'abeilles. Elle envoie de nombreux
rayons vers toute la circonférence de la lige; ces rayons s'arrêtent à l'écoree
scion quelques botanistes, ou la traversent selon les autres.
La moelle, ou le tissu cellulaire, paroît être un organe indispensable à la
végétation des plantes dicotylédones; et quoique quelques savans modernes se
moquent de cet ancien adage, quim arbre ne petit vivre sans moelle, l'adage n'en
est pas moins vrai dans toute la force de l'expression. La graine n'est qu'un
amas de moelle, dans laquelle ou remarque plus ou moins facilement l'origine
des vaisseaux ligneux. Dans la germination de cette graine, la moelle s'alonge
à mesure quelle se revêt de tubes ligneux, et lorsque la jeune tige, après avoir
acquis une certaine longueur, produit, aux endroits déterminés par la puissance
créatrice, des boutons à fruit ou à bois, c'est une portion de la moelle qui
dévie de sa route et se jette sur le côté pour former ces boutons ; cliaque
feuille même est produite par une petite portion de moelle qui vient de la
masse commune. Nous parlons ici des boutons naturels, placés dans un ordre
déterminé sur chaque espèce de plante, et non de ces boutons adventifs qui
paroissent naître au hasard, et que nous ferons connoitre en traitant du
développement végétal.
Le tissu de la moelle est très-peu solide; ses cellules sont ordinairement
hexagones, inégales, plus ou moins grandes et plus ou moins irrégulières selon
les espèces de plantes : pour peu que la moelle soit âgée, on y trouve beaucoup
de lacunes. Elle n'offre pas ordinairement de tubes ligneux; quelquefois elle
contient, dit-on, des vaisseaux propres, c'est-à-dire, des vaisseaux remplis de
sues particuliers, comme on en voit dans l'écorce et même dans le bois de
certains arbres.
Quand la moelle a produit ses rayons dits médulkdres, et qu'elle a formé
les boutons naturels aux jilaees déterminées par la puissance qui a imprimé
les formes et les proportions données à tous les êtres, elle se dessèche ou se
détruit promptement : une brandie de noyer, de marronnier, formée en Mai,
a déjà sa moelle toute désoi^anisée en Juin. Dans d'autres arbres, comme dans
l'amandier, la moelle paroit vivre toute l'année; mais nulle part elle ne remplit
de fonction active dans la seconde année : sa vie .s'est concentrée dans les
boutons et aux extrémités des rayons médullaires. Quand les arbres entrent
ou sont en sève, la moelle la plus vieille même s'humecte, il est vrai, mais
ce n'est que d'une façon absolument passive. La sève, poussée ou attirée avec
force dans la longueur du tronc, en pénètre toutes les parties.
ARTICLE VII. Du ISois.
Le bois formé paroit aux yeux nus n'être composé que de fibres longitudinales,
pressées les unes contre les autres et unies par une espèce de gluten. Mais pour
connoitre l'organisation du bois, ce n'est pas dans le tronc d'un vieil arbre
qu'il faut aller l'examiner; on doit, pour ainsi dire, être présent à sa formation,
afin de le suivre dans son développement, et de pouvoir expliquer comment
ensuite le tronc d'un arbre paroit n'être forme que de fibres.
Si nous prenons une jeune tige ou un jeune rameau, et que nous eu
coupions une tranche circulaire dans l'endroit développé depuis huit ou dix
jours, nous verrous d'abord au centre de cette tranche beaucoup do cellules
transparentes : elles appartiennent à la moelle. Autour de cette moelle, on
voit un cercle de gros points opaques, très-pressés les uns contre les aulrc.s.
Ces gros points sont les sections des premiers faisceaux de tubes ligneux, les
seuls développés ou plutôt organisés jusqu'à cette époque ; l'espace compris
entre ces faisceaux et l'écorce est rempli de tissu cellulaire, beaucoup plus fin
et plus opaque que celui de la moelle. Bientôt cet espace s'agrandit, et il s'y
développe sucessivement et circulairement comme la première fois, d'autres
faisceaux de tubes qui se pre.ssent contre les anciens : chaque année ajoute
plusieurs couches de ces tubes; les plus anciens se compriment, se durci.ssent
et acquièrent successivement de la solidité et l'apparence de fibres que nous
leur trouvons dans le bois parfait. Mais le tissu cellulaire, qui était seul visible
entre le premier cercle de tubes et l'écorce, ne se détruit pas; au contraire, il
augmente en raison des nouvelles couches de tubes ligneux qui s'organisent,
en les unissant les uns aux autres. Ce ti,ssu cellulaire n'acquiert jamais la solidité
des tubes; car quand nous divisons ou séparons les tubes qui, aux yeux nus,
nous paroissent das fibres, c'est lui qui se déchire, et qui, comme on le voit!
n'oppose qu'une loible résistance. Telle est en gros la structure du bois des
dicotylédons; mais nous .allons la reprendre le microscope à la main, pour en
mieux connoitre les détails.
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