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cloigncc ilfl celle de cet auteur, et que sans doute cctLe nomenclalure étoil
encore usilee et Irés en vogue au Potager de Versailles. On scroiL bien aise
que Duhamel eût fait pour La Quintiuye ce que nous faisons tous aujourd'hui
pour lui avec plaisir et reconnoissanee.
Cependant il seroit possible que Duhamel n'eût pas pu trouver ou reeonlioître
tous les fruits mentionnes par La Quintinye. Nous serons sans doute
dans ce cas-là envers Duhamel; il y a quelques-uns de ses fruits que nous
commençons à désespérer de rencontrer ou de reconnoître. Mais Duhamel
ctoit riche; et il est si aisé à un savant riche d'être plus juste, plus reconnoissiint
et plus savant qu'un autre!
S." LE BERRIWS, Traîtc des jardins, on le nouveau De. La Quintinye.
Trois vohimes in-S.", troisième édition, 1789,
Le Beniaj's étoit un sage, doux, modeste, quoique fort instruit en littérature,
dans les arts et dans les sciences. Dès sa plus tendre jeunesse, il a eu un goût
décidé pour la culture des jardins, et ce goûl ne l'a quitté qu'à la mort. Pendant
long-temps il a été lié d'amitié avec Duhamel, il a beaucoup contribué à la
publication du Traité des arbres fruitiers de ce dernier, en lui fournissant des
descriptions et des dessins de fruits. Quoique très-modeste, il n'a pourtant pas
pu s'empêcher de se plaindre de l'ingratitude de Duhamel, lorsqu'il vit combien
il étoit injustement partagé dans le Traité de cc savant académicien. Mais son
indulgence reprit bientôt le dessus, et il n'est plus question de Duhamel dans
la troisième édition de son ouvrage, que nous avons sous les yeux.
Le titre de Traité des jardins convient parfaitement à cet ouvrage, puisque
lauteur embrasse la culture des arbres fruitiers, des légumes et des plantes
dagrémenl. Chaque partie est traitée, dans un volume séparé, avec méthode
et clarté : nous ne devons nous occuper ici que du premier, qui contient les
arbres fruitiers.
En lisant Le Berriays. on croît lire Fénélon, tant son style est pur, simple
et coulant. La science de l'un se montre aussi naturellement que la morale de
l'autre : point d'effort, point de prétention; la vérité, ou la conviction toute
simple, suffit à l'un comme à l'autre. En suivant Le Berriays à la lettre, on
est sûr de bien opérer, comme, en suivant les maximes de Fénélon, on est sûr
de se bien conduire.
Après ce parallèle, on peut juger du cas que nous faisons de l'ouvrage de
Le Berriays. On n'y voit ni hypothèse ni décision tranchante; l'auteur n'aborde
rien de ce qui est encore sujet à controverse : il ne présente que la vérité bien
établie, bien vérifiée, et il sera encore long-temps un guide sur dans la pratique.
Douze planches, <lessinécs par lui-même et parfaitement gravées, aident puissamment
le lecteur ,lans rintclligence de la taille et de la forme des arbres
fruitiers en espalier. La forme d'un pêcher (planche XI) nous semble le chefd'oeuvre
de l'art du jardinier, et nous avions douté qu'on pût en trouver un
exemple dans la pratique ordinaire, jusqu'en i83o, qu'un cultivateur de
Montreuil, M. Mallot, fils, nous ayant invités à aller voir ses pêchers, nous
fûmes agréablement surpris de voir 12 pêchers, de i'^ge de 10 ans, conduits
et dirigés absolument comme celui figuré dans Le Berriays. Cependant nous
sommes certains que M. Mallot n'avoit jamais connu ni Le Berriays, ni son
ouvrage, ni même aucun autre auteur. C'est que quand deux, hommes s'occupent
sérieusement d'un même objet, ils peuvent arriver à la même perfection,
sans se rien communiquer, ou étant séparés par de grandes distances ou par
des siècles. D'après le rapport que nous avons fait de l'intelligence de M. Mallot,
fils, la Société d'horticulture de Paris lui a décerné une médaille en séance
publique et solennelle.
Le Berriays, incapable de parler de ce qu'il ne connoissoit pas, ni de faire
valoir ce qui n'étoit pas bon, n'a pas décrit autant de fruits que plusieurs
autres. Son ouvrage ne contient la description que de 10 abricots, 5 amandes,
53 cerises douces, acides, merises et bigarreaux, 3 figues, 3 framboises, 8 groseillers,
3 nèfles, 33 pêches, 96 poires, 38 pommes, 36 prunes et i3 raisins.
9.° W. FORSYTH, Traité de la culture des arbres fruitiers. Un vol. in-8.°, 1802,
traduit de l'anglois en françois par J. P. Pictet-Mallet, de Genève, en 18o5.
Forsyth, jardinier du roi d'Angleterre, à Kensington, s'est fait une grande réputation
et a obtenu de son roi une récompense honorable, pour avoir imaginé
une composition qui, appliquée sur les plaies des arbres fruitiers et forestiers,
devoit les guérir plus sûrement que les autres ingrédiens jusqu'alors employés.
Ensuite il a introduit en Angleterre et perfectionné notre taille en palmette,
qui, entre ses mains, a pris le nom de taille à la Forsyth, et nous est revenue
sous cette nouvelle dénomination. Enfin Forsyth a imaginé une modification
ingénieuse dans la taille de la vigne en espalier, pour la forcer à produire un
plus grand nombre de grappes, que nous trouvons excellente, et que nous
voudrions voir adopter en France. Elle consiste, lors de la taille, à conser^-er,
dans toute leur longueur et à des distances convenables, des pousses de l'année
précédente, et à les palisser en serpenteaux dans une direction verticale. Par
ce moyen, tous les yeux de ces pousses se développent en branches à fruit,
et on en obtient une quantité considérable de grappes. A la taille suivante, on
supprime tous ces serpenteaux, et on les remplace par d'autres jeunes pousses,
que l'on fait également serpenter. Cette excellente pratique n'est cependant que
l'imitation de ce que font nos vignerons sous les noms de pleyon, plion, arceau,
sautelle, arance, etc.; mais Forsyth a le mérite de l'avoir le premier appliquée
avantageusement à la vigne cultivée en espalier dans les jardins.
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