7.°,£<! Bnilurc, AilM. Lcliciir, est imo maladie commune à tous les arbres
il fruits, mais jilus particulièrement aux arbres à fruits à pcpins. Elle se manifeste
à l'extrémité des pousses de l'année, qui iloviennent plus ou moins noires,
ou simplement so dégarnissent de leurs feuilles plus tôt ou plus lard, selon
le degré de la maladie. Souvent le mal n'est visible que sur certaines parties
seulement d'un arbre, et, à moins d'avoir l'oeil très-exercé, à peine les distingueroit
on des autres, tant elles paroissent saines. La végétation d'un arbre
attaqué de brûlure est d'une grande inégalité dans toutes ses parties : aussi
les fruits s'en ressentent beaucoup. Le moyen le plus assuré de rcconnoîlre si
un individu en est attaqué, eonsisteroit dans l'examen de ses fruits : dans l'arbre
sain ils ont tous la forme et la couleur relatives à leur espèce; les fruits de l'arbre
vicié sont au contraire inégaux, remplis de cavités, et couverts de taches grises
qui deviennent noires ii mesure que le fruit approche de l'époque de maturité;
les fruits fondans deviennent amers; les fruits cassans so gercent et se crevassent.
On remarque assez généralement qne les productions d'un arbre atteint
par la briilure se colorent fortement; la moelle même de l'arbre est noire ou
altérée; son bois est spongieux et de couleur jaunatre; il perd les feuilles des
c«rémità avant celles du bas. On s'assureroit encore du bon ou mauvais otat
d'un individu par l'Inspection de la pousse de rameaux de l'année : si l'arbre est
sain, ils sont garnis de feuilles bien conformées et assez égales dans toute leur
étendue; mais si le rameau se grille à l'extrémité, concluez-en qu'il est malade;
si la pousse se dépouille des feuilles de l'extrémité, qu'elle noircisse et meure,
l'arbre est alors plus éminemment attaque. Ces observations sur les degrés dô
la maladie sont d'autant plus importantes que la taille annuelle ou le rapprochement
des arbres en déguisent momentanément les symptômes. La maladie
de la bn-ilnrc, qui est absolument incurable, reparoit tous les ans sur les individus
qui en sont frappés; elle se communique par voie de greffe et de semis;
l'arbre atteint peut vivre long-temps avec la maladie. "
8." La Gomme est une cxtravasion du suc propre dans les arbres à fruits
à noyau. Ce suc, d'abord liquide ou coulant, obstrue les passages de la sève
dans les endroits où il s'amasse et y cause des altérations souvent très-graves
et môme mortelles. Il est moins dangereux quand il s'échappe au dehors, où
il se condense en larmes, qui forment souvent des masses assez considérables
de gomme, dont la médecine fait usage. Cette gomme sort d'un arbre sans
aucune cause apparente, en se faisant elle-même un pa,s.sage, ou elle sort par
une plaie. Si dans ces deux cas elle n'est pas abondante, l'arbre n'en souffre pas:
SI elle s'obstine à reparoitre, alors elle devient une maladie qui peut faire laourir
l'arbre tôt on tard, selon la tliéoric de M Lelieur. Cependant nous avons vu
des pêchers couverts de gomme, pour avoir été n.al tailles pendant plusieurs
années par un jardinier ignorant, et qui se soril. parfaitement rétablis en passant
dans des mains plus Labilcs. Ces pêchers ont refait du lK.is neuf très-beau, et
ne rendent plus de gomme dans aucune de leurs parties.
On doit donc faire le moins de plaies possible aux arbres à fruits à noyau,
surtout au pêclier, et supprimer sur-le-champ la branche qui devient gommeuse
sans cause apparente; car le mal pourroit descendre et gagner le corps de
l'arbre. Quant à la gomme qui suinte d'une plaie, elle est moins dangereuse;
en nettoyant cette plaie jusqu'au vif, et en la couvrant d'onguent de Saint-
Fiacre, on la guérit fréquemment.
Quand une branche de pècber n'a pas toujours bien végété, son écorce
devient si dure qu'elle ne peut plus se dilater pour faire place au grossissement
du bois, et la sève, n'ayant plus son cours libre, rend les pousses supérieures
gommeuses. Alors on fait deux ou trois incisions longitudinales tout
du long des écorces dures; la sève reprend son cours plus librement, et la
gomme disparoît
Les Ulcères sont des plaies plus ou moins grandes, qui rendent de la
sanie ou une eau corrompue. Ils peuvent être causés par l'action ou le choc île
corps étrangers, ou par le vice de quelpues organes ou fluides inLéricurs. Quand
un ulcère se manifeste sur une branche, il faut la retrancher de suite à quelques
pouces au-dessous de la plaie; s'il se déclare sur le tronc, il faut avec
un instrument tranchant nettoyer l'endroit jusqu'au vif et recouvrir la plaie
avec l'onguent de Saint-Fiacre, ou avec la composition de M. Forsyth. Mais,
si cet ulcère est déjà grand sur le tronc, il peut être incurable; et même,
selon M. Souchet, tout ulcère, petit ou grand, cause par un vice intérieur,
est incurable : quand on a supprimé une plaie d'un côté, il s'en déclare une
de l'autre.
10." Les Chancres sont des plaies qui ne paroissent différer des ulcères qu'en
ce qu'elles ne rendent pas de sanie : ils se développent dans les mêmes circonstances,
causent les mêmes ravages et se traitent de même.
11." La Gale est une maladie qui attaque la peau des arbres et qui les
ronge. «Par les effets de cette maladie, dit M. Lelieur, la peau des arbres,
au lieu d'être lisse et rebondie, devient raboteuse et noirâtre, pleine de rides,
de creux et de petites croûtes qui s'écaillent. La gale attaque d'abord le tronc
de l'arbre, ensuite les grosses branches, et gagne insensiblement le jeune bois
plus ou moins avant, selon la force du mal. Les pluies, les gelées, les frimas,
les insectes, qui s'introduisent par les gerçures, occasionnent en outre un préjudice
notable aux arbres. Les fruits d'un arbre galeux ressemblent en tout à
ceux d'un arbre atteint de brûlure.
« La maladie de la gale n'est pas incompatible avec celle de la brûlure : on
les voit souvent attaquer ensemble un même arbre. Les effets de la gale ne
sont pas accidentels; ils sont constants sur l'individu (|ui en est attaqué. Cette
maladie se communique par les greffes et le semis : par cette raison je la classe
parmi les incurables. Un sujet galeux donne son vice à la greffe, quoique
saine. L'arbre attaqué de la gale peut vivre long-temps : c'e.st précisément en
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