occasiomiont sur les feuilles, et pent-êtrc de la nourriture clans une multitude
de petites plaies que leurs morsures font à Icpiderrae et au parenchyme des
feuilles; qu'ensuite les pucerons s'y logent, et, selon M. de Réaumur, régalent
les fourmis de leurs excrémens. Quoi qu'il en soit, je regarde les pucerons
comme des ennemis moins dangereux que les fourmis, qui fatiguent beaucoup
un arbre et le font même périr, si elles s'opinidtrent à l'attaquer plusieurs
annees consécutives. Il faut les faire tomber en secouant les branches, et ensuite
envelopper la lige de l'arbre avec de la laine ou du coton imbibé d'huile d'aspic,
ou d'huile d'olive, ou mieux, d'huile de cadc; ou bien, remplir d'eau un godet
de cire formé autour de la tige, et si c'est un arbre d'espalier, le dépalisser et
le tenir éloigné du ti-eillage; ou retrancher les feuilles tendres et les extrémités
des pousses; caries fourmis et les pucerons ne s'attachent point au bois formé,
ni aux feuilles dures; ou répandre quelques gouttes d'huile de cade sur la tige
et sur les endroits de l'arbre les plus fréquentés des fourmis.- Quelquefois j'ai
vu cette huile les chasser presque en un instant et sans retour; souvent aussi
elle a été sans effet.
, Ces expédicns, et tout autre qu'on peut employer pour écarter cet insecte,
procurent au moins à un arbre la délivrance de son ennemi et l'avantage de
pouvoir se remettre de ses pertes; mais c'est au préjudice de son voisin, qui
est aussitôt attaqué : de sorte que tous les moyens destructeui-s sont préférables,
comme de chercher la fourmilière, en boucher l'entrée, si elle est dans un
mur, y jeter de l'eau bouillante, si elle est en terre ou sous des pierres. Pendant
la grande chaleur du jour placer au pied de chaque arbre un pied de
boeufà moitié écorché, une poignée de mousse, sur laquelle on répand du miel
ou quelque sirop, et jeter ces appdts dans l'eau, lorsque les fourmis y sont rassemblées
en grand nombre; un vase rempli d'eau miellée, des fioles pendues
aux branches et remplies à moitié de la même liqueur, etc. Cette guerre exigeant
moins de force que d'opinidtreté à la poursuite des ennemis, on peut en confier
le soin à un enfant, qui, s'il ne les extermine pas, du moins en diminuera
beaucoup le nombre. '
5." Les Chenilles communes, les chenilles livrées et les hannetons dévorent
quelquefois toutes les feuilles des arbres et attaquent le fruit même. Les détruire
est le seul remède. Le savon dissous dans l'eau fait périr les chenilles. On peut
en écraser ou brûler un grand nombre au lever du soleil, lorsqu'elles sont
rassemblées par pelotons sur les arbres, si on a laissé échapper quelques-uns de
leurs nids pendant l'hiver, saison où ils sont si aisés à voir et à saisir.
6." La Lisette et la petite chenille verte, qui rongent les boutons et les
fleurs, et coupent le jeune bourgeon, méritent le même traitement.
7." Les Tigres sont de petits imectes ailés; mouchelés de gris, de brun, de
violet, etc., qui mangent le parenchyme des feuilles du poirier, surtout du Bonchrétien
d'hiver en espalier au raidi. Je ne connois aucune drogue dont la force
antipathique les fasse périr ou fuir. Lorsque les feuilles sont tombées, il faut les
brûler et ratisser ou frotter rudement l'écorce pour enlever leur frai.
8." Les Limaçons et Limaces sont friands de fraises et de pêches. 11 faut
les surprendre le soir et le malin, ou après une petite pluie, lorsqii'ils se mettent
en campagne et lorsqu'ils se retirent. Une corde de crin tendue le long d'un
espalier, de façon qu'elle touche partout la terre et qu'elle fasse une révolution
autour du pied de chaque arbre, est un rempart qu'ils osent rarement franchir,
par la crainte d'offenser leur ventre délicat contre les poils rudes dont elle est
hérissée.
9.° La Punaise dont il s'agit ici, très-différente de l'insecte connu sous ce
nom et si détesté dans les logeniens, est la même que la punaise d'oranger,
CocciLS citri. C'est un gallinsecte dont le corps est couvert d'une peau ou écaille
mince et rempli- d'une liqueur blanchâtre. Vu par le ventre au microscope,
cet insecte a six pieds et deux antennes. Pendant sa jeunesse il marche assez
vite; mais bientôt il se fixe et s'attache fortement à l'écorce des arbres et
aux feuilles par des filets très-déliés qui naissent des bords intérieurs de son
écaille. Dans cet état il prend toute sa croissance, jette ses oeufs et périt ensuite.
Son écaille se dessèche et se durcit, couvre ses oeufs et une poussière I)Ianchc
en laquelle s'est convertie la liqueur qui remplissoit son corps. Ses oeufs éclosent
à la fin de mai et en juin, et la plupart des jeunes punaises sont fixées au
mois d'août et même plus tôt. Les fourmis suivent la punaise, et leurs excrémens
noircissent les feuilles, les branches et le fruit même, et les rendent
fort désagréables à la vue. Pour les détruire, on ratisse avec le dos d'un couteau,
ou l'on frotte avec un linge rude ou une brosse, les branches infectées, pendant
l'hiver ou au commencement du printemps, avant que les oeufs soient éclos.
Peut-être vaudroit-il mieux le faire dès l'automne, avant que les punaises aient
jeté leurs oeufs, et tremper la brosse dans de l'eau où l'on auroit délayé du fiel
de boeuf. J'ai délivré des orangers de la punaise en trempant leur tête dans un
baquet plein de cette eau.
10.° Les Guêpes font beaucoup de dégât sur les fruits. Pour en diminuer
le nombre, il faut, pendant la nuit, détruire avec le feu ou l'eau bouillante
tous les guêpiers qu'on pourra découvrir, ou mettre près des arbres un pot
frotté de miel ou rempli d'eau miellée.
11. Les Loirs, Rats, Souris, etc., se détruisent avec des quatre de ciiiffre,
des ratières de toute espèce, des appâts empoisonnés placés avec les attentions
que tout le monde connoît, et qui sont les armes ordinaires contre ces animaux;
mais il faut en faire usage avant la maturité des fruits, autrement les
appâts seroient inutiles.
Les Oiseaux. On les tue à coups de fusil, on les prend avec de la
glu, et on les écarte avec des épouvantails.
13." La Grêle est un (léau contre lequel il n'y a pas de remède, jusqu'à
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