large de trois ou quatre pieds, dont la profondeur descende jusqu'aux racincs;
ou la remplit de bonne terre neuve, cl on transporte ailleurs les terres usées qu'on
en a tirées. S'il n ' j a pas de bonne terre à portée, il faut faire la tranchée moins
profonde, afin de ne pas découvrir les racines, la remplir de fumier pourri, mais
non réduit en terreau; fumier de cheval, si le terrain est fort et froid; fumier
de vache, s'il est léger. La tranchée demeure ouverte et le fumier à découvert
jusque vers la mi-février, qu'on le recouvre avec la terre tirée de la tranchée.
Au mois de novembre suivant, on donne un labour profond pour mêler la terre
avec le fumier, qui sera alors bien consommé.
s Quelques jardiniers rejettent le fnmier comme préjudiciable aux arbres et à
la qualité des fruits. 11 est certain qu'on ne doit pas fumer de jeunes arbres qui
ne peuvent pas avoir épuisé le terrain où ils sont plantés, à moins qu'il ne soit
très-mauvais, auquel cas il ne falloit pas le planter d'arbres, qui, avec le secours
même des engrais n'y réussiront jamais bien. Pareillement le fumier est inutile,
et pourroit même être nuisible à des arbres qui poussent avec vigueur et nourrissent
Lien leurs fruits. Mais lorsque des arbres sont modérés, il est bon de
les soutenir avec quelque engrais, et lorsque leurs productions montrent qu'ils
s'affoiblissent ou qu'ils languissent, il est nécessaire de les fumer pour les ranimer
et leur fournir une subsistance plus abondante, sans craindre que la qualité des
fruits en soit altérée. Car, les fruits de tout arbre foiblc, malade, languissant,
sont mauvais ou médiocrement bons : par conséquent, tout ce qui peut contribuer
au rétablissement de l'arbre, contribue aussi à rendre la qualité à ses fruits.
2." La plupart des fruits, et quelques-uns en particulier, comme pêches, prunes,
cerises, jilus ils sont gros relativement à leur espèce ou variété, meilleurs ils sont,
pourvu que leur grosseur ne vienne pas d'un excès d'humidité dans le terrain;
et si un petit abricot de plein vent est préféré à un gros abricot d'espalier, ce
n'est pas parce qu'il est petit, mais pour sa qualité, à laquelle l'espalier et le plein
vent mettent une différence plus sensible dans ce fruit que dans tout autre.
3° Enfin, la pratique des plus habiles cultivateurs, autorisée par le succès, ne
laisse aucun lieu de douter, qu'à défaut de bonnes terres, le fumier est avantageux
aux arbres, *