inconvéniens, et seryir de base à la nomenclature, en un
mot, s'opposer à l'introduction de nouveaux synonymes ;
mais il n'a point atteint ce ])ut, probablement parce que
son auteur n'a joint qu'à-peu-près la moitié des ligures aux
espèces qu'il a décrites , et que ces figures même ne
peuvent toutes être reconnues avec certitude, parce qu'elles
ne sont pas coloriées.
Puisqu'il ne règne pas entre les maîtres de l'art assez
d'intelligence et d'union pour établir une nomenclature
raisonnée , nous avons dû suivre le sentier battu, et
choisir, parmi les synonymes, le nom le plus généralement
reçu, sans nous em])arrasser s'il étoit bon ou mauvais.
L'usage, ce maître impérieux qui entraîne tout comme un
torrent dans son cours, ne nous permet pas même de nous
astreindre fidèlement à la nomenclature do Duhamel. Il
nous seroit impossible, par exemple, do rendre le nom
à'Ahi-icot-pêdiC, à l'espèce à laquelle notre auteur l'avoit
appliqué; ce nom est passé à VAbricot de Nancy , qui est
la plus belle et la meilleure espèce, tandis que Didiamel
désigne par cette dénomination un petit abricot d'une
métliocre (|ualrté.
Plusieurs personnes auroient peut-être désiré voir à la
suite du nom de chaque espèce, ses diriéiens synonymes,
pouf en avoir l'histoire aussi complette (|u'il est possible.
Quelque envie (jue nous ayons eue de les satisfaire, nous
ne l'avons pu, parce que depuis (jue nous cultivons l'histoire
naturelle, nous nous convainquons de jour en jour (pie
la synonymie est pleine de f ausses citations et d'incertitudes;
ce <|ui arrive ordinairement lorsqu'on veut <léterminer
qui n'est pas appuyé d'une bonne figure. On cite parce que
c'est l'usage, et que citer est une marque d'érudition; mais
combien de fausses citations dans les livres d'histoire naturelle!
Qnseul exemple marquant suffira pour prouver ce
([ne nous avançons. Si vous compulsez toutes les éditions
des ouvrages de Linné, vous verrez qu'à chacune d'elles,
Il supprime un certain nombre de citations et de faux
synonymes des éditions précédentes. Son Manlissa est plein
de semblables corrections. Swartz , dans ses Observations
botaniques, détruit un noml)re prodigieux de fausses
citations de Linné. La Marck, dans son Dictionnaire de
botanique, en relève aussi une grande quantité ; de sorte
qu'il est évident que Linné dont le mérite est au - dessus
de tous nos éloges, a fait une foule de fausses citations.
Si ce grand naturaliste n'a pu éviter de telles erreu s en
traitant une science qui a ses principes et ses lolx ,
i;omment aurions-nous pu espérer de n'en pas commettre,
nous qui traitons un art qui n'a encore aucune base, aucune
loi , aucun principe déterminé ?
Pour ne rien avancer que de certain, nous n'avons dû
mettre aucun synonyme à la suite du nom de chaque
espèce ; mais, à l imitation du célèbre de la Marck, nous
les rassemblons tous à la fin de l'ouvrage dans une table
générale où le lecteur les trouvera rangés à la suite de
I • -
leur nom principal, d'après la trailition orale, la comioissance
et l'intelligence tjue nous avons des auteurs. Ainsi,
purger notre ouvrage do la bigarrure de tous ces noms,
et pourtant n'en point priver les personnes qui pourrolent
vouloir y recourir, est un double Intérêt que nous tâchons
de concilier.