avanlagcusc au développemcnl <lu Iriiit, sont infiniment plus nombreux que
ceux qui tendent à faire révoquer cet avantage en doute. Voici pourtant un
lait important en faveur de cette dernière opinion. Les fleurs de la nèfle san.s
noyaux n'ont aucun rudiment de style ni de stigmate, et peuvent être considérées
comme d<?s fleurs absolument milles; néanmoins il leur succède des
fruits assez gros et très-bons, qui, bien entendu, ne contiennent aucune graine.
A quelques exceptions et à quelques faits près dont on ne peut rendre compte,
il est néanmoins probable que la fécondation parfaite ou imparfaite influe sur
10 développement du fruit, non d'une manière directe, mais d'une manière
relative, en ce qu'après avoir déterminé la nourriture ù se porter dans la
graine, cette nourriture entre ensuite dans le fruit qui l'entoure.
A un G LE IV. De la Germmation.
La geimination est l'action par laquelle une graine mûre se dispose à devenir
une plante semblable à celle qui l'a produite. Pour qu'une gi-aine puisse germer,
11 faut qu'elle se trouve dans un environnant cbaud et liuniide; la clialeur dos
couches, les pluies douces du mois d'avril, favorisent singulièrement la germination
des graines qui ne sont revêtues que d'une mince enveloppe. Les graines
de laitue, de cresson alénois, lèvent en vingt-quatre heures sur une couche
chaude ; mais les amandes et les noyaux ont besoin d'être humectés dans îa
terre pendant tout un hiver, pour germer au printemps suivant. 11 n'y a pas
encore très-longtemps qu'on s'est imaginé de stratifier les amandes pour hâter
leur germination. Strat^er des amandes ou des noyaux, c'est les mettre dans
une cave, ies disposer par lits dans du sable, afin qu'elles y germent; on fait
cette opération en octobre et novembre, et en mars les amandes ont germé.
On les plante alors dans la pépinière, où elles peuvent cire greffées à fin d'août
de la même année.
Quand une graine est entourée d'une humidité convenablement chaude,
elle se dispose à germer; alors ses cotylédons se gonflent par l'humidité environnante
qui les pénètre; ils envoient de la nourriture à la radicule, qui
bientôt s'alonge, ouvre ou déchire les enveloppes qui la recouvrent, et se
plonge dans la terre pour aller chercher à son tour de la nourriture, qu'elle
envoie à la plumule et quelquefois même aux cotylédons, qui alors prennent
un certain accroissement comme dans le café; mais ordinairement les cotylédons
se dessèchent dès que les rapports séveux sont établis entre la racine
et la plumule. Cette dernière se développe ensuite en tige et se divise en rameaux
qui se couvrent de feuilles, s'ornent de fleurs et scnridussent de fruits.
C'est toujours la radicule qui se développe la première dans la germination; et
quelquefois elle s'est déjà changée en une racine longue de <leux pieds, comme
•dans le chêne, <]uc la plumule n'a pas encore accpiis la hauteur de deux pouces.
ANNE LE V. De la durée et du dépérissement des végétaux.
La nature a mis des bornes peut-être encore plus variées à la vie des végétaux
qu'à celle des animaux. Plusieurs plantes croissent, se reproduisent et meurent
en quelques heures; d'autres parcourent les mêmes périodes en quelques jours,
celles-ci en quelques semaines et cellcs-Ià en quelques mois. Beaucoup ne
fleurissent et ne donnent du fruit qu'une fois et meurent aussitôt; un plus
grand nombre persistent plusieurs années et donnent des fruits plusieurs fois,
à des époques déterminées. Ces diverses considérations ont porté les botanistes
à diviser les plantes en annuelles, en bisannuelles et en vivaces. Les premières
sont celles qui ne vivent qu'un an ou moins; les secondes, celles qui vivent
deux ans, et les troisièmes, celles qui vivent trois ans et plus. Les plantes des
deux premières séries meurent aussitôt qu'elles ont amené leur fruit à maturité :
elles n'ont en conséquence ni vieillesse ni décrépitude; elles cessent de végéter
et se dessèclifint. Celles de la troisième série, au contraire, sont sujettes à toutes
les infirmités qui assiègent les animaux dans la dernière période de leur vie ;
elles perdent successivement une partie de leurs membres; leurs vaisseaux
s'obstruent, et la sève ne s'élève plus jusqu'au sommet des rameaux; la force
vitale s'affoiblit et ne résiste plus aux influences extérieures; enfin, cette force
vitale s'éteint entièrement, et laisse la plante exposée aux agens destructeurs,
qui peu à peu en désunissent les élémens pour les rendre au grand laboratoire
de la nature, qui les soumet sans cesse à de nouvelles combinaisons.
Cette destruction totale arrive plus tôt ou plus tard à chaque plante, selon
sa texture et les qualités de ses parties constituantes. On dit assez généralement
que plus les arbres ont le bois dur, plus ils vivent long-temps, et on en apporte
pour exemple les cèdres du mont Liban, qui existent depuis un temps antérieur
à toutes les époques historiques connues ; cependant le bois du baobab {^Adansonîa
digitata, LINN.) est mou, spongieux, comme toutes les malvacées, et
pourtant Adanson estime, par des calculs très-ingénieux et assez plausibles,
que quelques baobabs des îles de la Magdeleinc vivent depuis plus de six
miUe ans.
On trouve néanmoins certaines mousses et certaines plantes rampantes qui
échappent à îa loi générale, et qui paroissent être susceptibles de vivre indéfiniment,
en ce qu'à mesure que leur base périt, leur sommet se garnit de nouvelles
racines, de telle sorte que ces plantes voyagent réellement, et peuvent être
trouvées à plusieurs lieues de l'endroit qui les a vues naître. L'art imite ce
procédé de la nature, pour rendre indéfinie la vie des arbres fruitiers, au
moyen des marcottes, des boutures et des greffes. Un poirier, par exemple,
abandonné à lui-même, ne vit que de cent à cent cinquante ans; mais en le
greffant successivement, il peut durer on ne sait combien de siècles. Nous