Klle est peu pratiquée, et la figure que nous en donnons suffit pour montrer
qu'elle est plutôt <le fantaisie que Oc nécessité.
8." Tailh en candélabre (Pl. II, fig. 3). On donne cette forme à des arbres
plantés contre un mur d'appui, ou qui n'a pas assez de hauteur ^wur les autres
formes; ou bien, on l'applique à des contre-espaliers que l'on veut tenir fort Las.
9.® Taille de la vigne à la Thomery. Presque partout la vigne en espalier est
fort mal conduite, et il y a des places "vides dans des endroits et une confusion
de grappes dans d'autres. Depuis J)icn long-temps, le seul village de Thomery et
Fontamebleau sont en possession d'une méthode qu'on ne pratique pas ailleurs,
et qui nous paroît parfaite, en ce que le mur est complètement couvert avec
une régularité admirable, et que les grappes sont toujours bien placées. Il seroil
trop long de décrire ici cette méthode, qui devroit être l'unique dans tous les
jardins bien tenus; mais, pour y suppléer, nous renvoyons à l'article Figne et
à l'excellente figure qu'en a donnée M, Lclieur dans sa Pomone française.
CHAPITRE IX.
Des maladies et des ennemis des arbres Jruitiers.
Les végétaux, comme les animaux, passent par difFérens âges, éprouvent des
langueurs, des maladies, et sont exposés aux attaques de divers ennemis. Les
principales maladies des arbres fruitiers sont le blanc, la fumagine, la brûlure,
le rouge, la gale, les varices, les chancres, les ulcères, la gomme, etc.; leurs plus
redoutables ennemis sont les vers blancs, les pucerons, les fourmis, les hannetons,
les chenilles, les tigres, les punaises, les lisettes, les limaçons, les loirs, etc.
ARTICLE I.®' Des maladies les plus graves et de leurs caractères.
Avant et depuis Duhamel, plusieurs auteurs ont parlé des maladies des
arbres et des moyens de les guérir. Forsyth, jardinier du roi d'AngleteiTe, s'en
est spécialement occupé, et a fait connoltre plusieurs traitemcns dont on vante
l'efficacité, et qui lui ont valu une marque flatteuse de reconnoissancc de la
part de son gouvernement. En France, M. Lclieur, ancien administrateur des
parcs et jardins impériaux, peu satisfait des moyens curatifs indiqués ou employés
jusqu'à présent, sest livré à des recherches et des expériences, dont les résultats
l'ont convaincu que plusieurs maladies sont incurables, et que ce seroit en vain
que l'on prétendroit guérir un arbre <îu blanc, de la gomme, du rouge, de
la gale et de la brûlure.
Les faits et les résultats que M. Lelicur cite pour appuyer sa doctrine, nous
sont parfaitement rtninus, ot nous craignons que cet habile observateur n'ait
que trop raison. Si nous n'adoptons pas ici sa division des maladies en simples
et en graves, c'cst-à-dirc en celles qui peuvent se guérir et en celles qui sont
incurables, ce n'est pas qu'au fond nous ne pensions à peu près comme lui ;
mais c'est qu'il nous scroit trop pénible de renoncer eniièrement à l'espoir de
rendre la santé à des arbres qu'il nous importe souvent beaucoup de conserver.
Ainsi nous croyons que M. Lelieur a raison, et nous désirons sincèrement qu'il
ait torl.
1." Le Blanc peut être considéré comme une maladie propre au pêcher,
quoiqu'on l'observe quelquefois sur l'abricotier et sur le pommier. C'est sur '
les pêchers qu'il cause des ravages efi'rayans; il les attaque tous, et plus particulièrement
les espèces qui n'ont pas de glandes aux pétioles de leurs feuilles,
telles que les Madeleines. Il se manifeste par une transsudation blanche, poudreuse,
qui recouvre les jeunes feuilles et le sommet encore tendre des rameaux,
et qui, descendant peu à peu, va jusque vers la moitié de la longueur des
bourgeons et ne paroît s'arrêter que quand il trouve le bois et les feuilles
trop durs. Les fruits même en sont atteints et tombent long-temps avant
l'époque de leur maturité. Le bourgeon attaqué du blanc ne s'alongc plus;
il se gonfle par place, devient raboteux, galeux, et transsude avec abondanco
cette matière blanche, un peu grasse et fétide, qui porte la contagion avec elle
et communique la maladie aux pêchers sains qu'elle touche; les feuilles deviennent
toutes blanches, se cloquent et se contournent de toute manière;
elles s'épaississent, et leur surface devient galeuse comme le bourgeon.
La nature, l'origine, la cause, et surtout le remède à cette cruelle maladie
ne sont pas encore bien connus, malgré toutes les recherches et les expériences
faites par de très-habilcs observateurs, et le prix proposé depuis long-temps
par la Société d'agriculture du département de la Seine. M. Lclieur la range
parmi les maladies incurables, et assure que, si on prend des greffes sur un
arbre qui en soit attaqué, tous ceux qui en proviendront seront sujets au
blanc. Cependant, depuis que cet auteur a écrit son livre, il lui est arrive
de faire établir un chaperon de neuf pouces de saillie sur un mur contre lequel
étoit un pêcher atteint jusqu'alors du blanc chaque année, et qui ensuite
n'en a plus été incommodé. Ce fait semblcroit prouver que le blanc est
occasioné par un passage subit du chaud au froid, qui, en arrêtant le mouvement
de la sève dans l'extrémité des branches, la corrompt et lui donne
im principe contagieux.
Comme c'est un fait certain que le blanc se communique par attouchement
et même par approche, il faut, dès qu'on l'aperçoit au sommet d'un rameau,
couper bien vite ce rameau à plusieurs pouces au-dessous de l'endroit attaqué
et le brûler ou l'éloigner avec soin. Nous avons quelquefois arrêté le mal avec
cette seule précaution. Quelquefois aussi il s'obstinoit à reparoitre sur d'autres
rameaux que nous supprimions également de suite, préférant une petite irrégu