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il ne faut pas se llei' à ce moyen de roproduclion, quoi qu'eu dise
ilosier.
Les arbres venus de graines des autres espèces, ne donneni que des
iruils dégénérés, projn'es seulement à la confiture ou à la marmelade j
mais ils soûl d'e.\cellen.s sujets pour recevoir la greffe des aln-ieoiiers
francs, des pcViiers et des j)runiers. Il est inutile de rappeler cond)ien
la j>raUque de siratifier les noyaux d'abricots, avant de les mettre en
place, est a\aniageuse.
La greiTe à écusson à oeil dormant esi la meilleure et la plus usiiéc
pour les abricotiers : si l'on emploie des sujets de pruniers, il iiuil préférer
ceux du damas rouge à ceux de la ceriseite, parce qu'ils oui la séve
plus douce, et qu'ils ne rendent pas anière l'amande des espèces d'abricots
qui l'ont naturellement tlouce. Lorstpi'on destine son arbre à un
terrain chaud, il vaut mieux qu'il soil gretfé stu- franc. Les abricolspècbes,
angoumois et alberges peuvent se gi^efler sur amandiers ou sur
pêchers j mais alors ils sont sujets à la gomme et à se décoller.
Lorsqu'un abricotier est trop vieux ei que son fruit dégénère, on peut
le rapprocher en coupant ses grosses branches^ il reperce facilement, se
rajeunit et parcourt encore une longue carrière, si d'ailleurs son pied
est sain et placé dans un bon fond.
Si l'on vent avoir à Paris des fruits aussi parfaits que lu peut permettre
le climat, il faut planter les a])ricotiers en plein vent et ne les point
tailler ; on doit se contenter de les nettover et supprimer a\ec économie
les branches qui peuvent nuire aux autres, mais jamais les assujettir à
d'autres formes (jue celles que leur a domié la nature. Tout le monde
sait qu'un abricot venu en j)lein venl vaut mieux que celui venu sur
un arbre laillé. On voit aux environs <le Paris beaucoup de j)laiitolions
d'abricotiers dont les arbres figurés en gof)elets sont rigoureusement taillés
tous les ans: eh bien, ces arbres ne rapportent (jue des fi'uits peu ou
point colorés, sans saveur, sans parfum, j)arce que la taille annuelle
procure aux parties restantes une ])lus grande abondance de sé\e qui
tend à réparer les j)ertes de l'arbre, et ([ue cette séve, étant d'autant
plus crue qu'elle est j)lus abondante, empêche la coction d<! s'opérer dans
les fruits, en même tems qu'elle développe des bourgeons >igoui'eux
T R A I T É DES A R B R E S FRUITIERS,
chargés de feuilles larges et nombreuses, qui forment au-dessus d'eux
une voûte impénétrable aux rayons du soleil, dont l'aspect bicnlaisant est
indispensable à toutes espèces de fruits.
Mais comme on est pressé de jouir, et que sous le climat de Paris
les abricotiers eu plein vent manquent très-souvent à cause des gelées
prinlanières, on plante une partie des abricotiers en espalier, d'abord
parce que leur fruit y mûrit plus tôt, et qu'ensuite on peut les abriter
avec des paillassons pendant les gelées tardives : ces arbres alors sont
soumis à une taille raisonnée, qui n'est qu'une modification de celle
du pécher; modification déduite de ce que l'abricotier a ses branches
plus grosses et moins nombreuses que le pécher. Cette taille se fera
également le plus lard possible, ou afin qu'elle ne b;ke pas le développement
des boutons dans une saison dangereuse, ou afin de ])Ouvoir remédier
aux ravages que les gelées de mars et d'avril auroient pu occasioner
sur Je bois et sur les fleurs. Nous voyons avec étomienient un auteur
reconunandable indiquer de tailler les abricotiers tous les ans en février.
Duhamel conseille de planter un ou deux abricotiers tout-à-fait à
l'exposidon du nord, parce que les fleurs, devant s'y ouvrir plus lard,
courront moins de risques d'élre gelées, et que les Irults, n'y prenant
pas de couleur, seront plus propres pour la confiture que l'on désire
d'un jaune clair ou peu ombrée.
Aux approches de l'hiver, les feuilles des vieux abricotiers deviennent
ou jaunes, ou rougeiilres, ou cuivrées : celles des jeunes restent vertes
et endurent même plusieurs gelées assez fortes, mais elles tombent enfin
ordinairement toutes ensemble un beau matin, après une nuit dont elles
n'ont pu supporter la rigueur.
U S A G E S .
L'abricot se mange crû, en compote, confit, entier, en quartiers, en
marmelade, en p;ites, i l'eau-de-vie, etc. Crû, c'est un fruit doux, sucré,
d'une odeur d'autant plus agréable qu'il est ^enu dans un pays plus
chaud; sa chair est nourrissante, un peu indigeste, lourde; elle calme
la sédiercsse de l'arrière-bouche, tempère la soif, dégage beaucoup d'air
lorsqu'elle est soumise aux organes de la digestion, et cause souvent des