services qu'il a rendus à l'agriculture, aux arts, aux
sciences, aux manufactures, à la navigation et à tout ce
qui tient au bonheur de riiomme. La plupart des savaus
travaillent plus pour leur propre gloire que pour l'utilité
des nations. Duhamel, sans s'embarrasser de la gloire,
ayant plus d'aversion que d'inclination pour les systèmes,
s'apperçut de bonne heure que toutes ces sublimes conceptions,
toutes ces théories brillantes, appuiées sur le seul
raisonnement, disparoissoient presque toujours devant
l'expérience , après avoir occupé et fasciné les esprits
pendant quelque tems. C'est pourquoi il n'avança jamais rien
que la preuve en main et apris avoir interrogé la nature.
Aussi tous ses ouvrages jouissent d'une célébrité justement
méritée, et seront toujours des guides sûrs et lumineux pomceux
qui voudront courir la vaste carrière des sciences physiques
et naturelles.
Son Traité des arbres fruitiers est un ouvrage fondamental
d'une nécessité absolue pour tous ceux qui desirent
connoître les fruits et leur culture, soit qu'ils veuillent
en laire un objet de spécidation ou simplement un objet
de plaisir; mais cet ouvrage est devenu extrêmement
rare. Plusieurs amateurs et propriétaires de jardins en
desirent vivement la réimpression, avec l'addition des
connoissances acquises depuis sa publication. Nous-mêmes
aussi en sentions depuis longtems la nécessité, lorsque
M. Thouin, memljre de l'Institut, professeur de culture
au Muséum d'histoire naturelle, auquel nous sommes
redevables de notre première instruction, et qui nous
honore toujours de sa bienveillance, nous invita à nous
charger do ce travail, et pour en faciliter le succès, nous
offrit ses conseils, la communication des résultats de ses
nombreuses observations, et le moyen de pi-ofiter de tous
les avantages (ju'offre le Muséum. C'étoit une faveur trop
grande pour que nous n'y fussions pas extrêmement
sensibles, et que nous ne lissions pas tous nos efforts pour
la mériter. Sous des auspices aussi favorables, cpielque
dl l'Ile de que nous pai-ût l'entreprise , nous n'avons pas
craint de nous en charger; nous y avons apporté tous les
soins, toutes les recherches dont nous sommes susceptibles,
poiu' en rendre l'exécution digne de son attention
et de son approbation; et nous espérons d'autant mieux
réussir à les mériter, que nous sommes favorisés par le
concours de plusieurs circonstances heureuses qui ne
s'étoient point encore réunies jusqu'à présent.
D'abord , une pratique constante de vingt années dans
la culture des jardins, nous donne une connoissance
particulière de rol>jet cpie nous traitons. Nous peignons
nous-mêmes les fruits .avec tout le fini dont nous sommes
capables. L'école du Muséum d'histoire naturelle, la plus
riche et la plus complette qui ait jamais existé, nous est
toujours ouverte, et nous offre de grands moyens d'observations
que nous n'aurions jamais pu trouver ailleurs.
M. liosc d'Antic, inspecteur des pépinières impériales, et
dont les vastes connoissances dans toutes les sciences naturelles
sont le moindre mérite, a bien voulu s'intéresser
aux succès de nos travaux, et nous permettre de décrire
et de peindre les raretés que renferment les pépinières
confiées à son inspection. Enlln, M. Noisette fils, cultivateur
n(m moins distingué que jaloux de se rendre utile
au public, vient d'établir à Paris une école méthodique