T R A I T É D E S A R B R E S F R U I T I E R S.
Paris: cette précocité ne s'accordant pas du tout avec les idées que l'on
a sur les effets de la chaleur, il seroit ciorieux de chercher la cause de
ce phénomène.
La plaie annulaire a produit un effet très-sensible sur ce pêcher.
Nous avons peint de préférence une bi'anche siu' laquelle M. Tliouiu
avoit fait celte opération. On voit que la plaie, après avoir sécrété un
peu de gonune, étoit cicali-isée à l'époque de la maturité <Ies fruits,
et (]ue la branche et le fruit sont plus gros au-dessus de cette cicatrice
tjuau-dessous. Nous nous attendions aussi à voir mûrir le fruit supérieur
le premier, car son volume étoit déjà très-considérable, que les autres
n'avoieuL pas encore atteint la grosseur d'une noisette : cependant ils
mûrirent tous en même tems. Le supérieur cessa de croître loiigtems
avant de mûrir, tandis que les inférieurs ont grossi jusqu'à la maturité;
quelques-uns même de ceux-ci égalèrent presque l'autre en grosseur;
mais en général favantage est toujours resté à ceux qui avoient été soumis
aux elfcts de la plaie annulaire.
De quatre branches qui avoient été soimiises cette opération ,
l'une est morte avant la maturité du fruits les trois autres ont persisté
et se sont parfaitement cicati-isées, mais elles ont fait des pousses
moins vigom-eases que les branches qui n'avoient pas été opérées, et
leurs feuilles ont eu toute l'année un ton tant soit peu plus pâle ([ue
les autres. L'année suivante, ces branches étoient encore plus foibles-,
leurs feuilles étoient pâles, et leui\s fruits ne se disiinguoient en rien
des branches non opérées ; de sorte <[uc la plaie annidaire n'a influé
siu' la grosseur des fruits que pendant l'amiéc de l'opération. Toutes
les observations faites jusqu'à ce jour par M. Thouiu s'accordent à nou-s
convaincre que les noyaux et les gi-aines des fruiis n'augmentent pas
de volimie par la plaie annulaire-, mais que raugmeulatioii a lieu seulement
dans la })arlie extérieui-e et charnue des fruits; d'où cet habile
observateur pense que c'est la sève «Icscencianic qui nourrit et fait grossir
les fruits.
Le plus bel individu du pêcher d'Ispahaii , et le ])1ILS âgé sans doule
qui soit en Eui'ope, est celui de l'école des arbres fruitiers du MiLséun».
Semé en 1800, il fleurit et fructifia abondamment dans sa sixième
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année. 11 a déjà fourni beaucoup de greffes aux p<'piniéristes qui, jusqu'à
présent, le cvdiivcnt sous la mauvaise <lénomination de pécher de
Perse.
Cet individu, planté dans une plate-bande en plein vent, n'a pas
encore ét<; taillé; il est divisé, dès la base, on six branches pi'incipales
de 37 à 54 millimètres ( i à 2 po. ) de diamètre, très-rameuses, un peu
divergentes, et qui forment, par leiu? ensemble, un buisson arrondi,
haut de 1 mètre gfîo millimètres ( 6 p i . ) . Il n'est pas probable (|ue cet
arbrisseau s'élève jamais au-delà de 3 mètres 898 millimèti'es (12 pi.).
Ses branches secondaires sont nombreuses, très-menues, effilées, d'un
vert tendre du côté de l'ombre, rouge-violet du côté du soleil. Parmi
les plus petites, il eu meurt tous les ans un certain nombre, comme
sur îes autres pêchers abandonnés à eux-mèiTics.
Les supports sont médiocrement élevés, et retiennent ordinairement
les deux petites stipules quand on arrache une feuille.
Les boutons ou solitaires, ou deux, ou trois ensemble dans les aisselles
des feuilles, sont petits, mais bien gonflés, bien arrondis, et ont
les écailles extérieures aristées.
Les feuilles sont lancéolées, longues de 54 à 81 millimètres ( 2 a 3 po. ),
d'un vert tendre, bordées de dents fines, et proportionnellement plus
longues que dans toutes les autres espèces de pécher. Le pétiole est
coui't, canaliculo.
Les fleiu's sont nombreuses, d'un rose tendre et de 27 millimètres
( i po.) de diamètre. Le calice est campanule, rougeàtre, divisé en cinq
découpures ovales, ouvertes, légèrement soyeuses sur le bord. Les
pélales sont ovales, quehjuefois oblongs, onguiculés , échancrés au sommet,
rarement cnliers. Les étamines, au nombre de vingt à trente, sont
<le la hauteiu- <les pétales, convergentes à la base, insérées sur deux
rangs au bord du calice; avec l'âge, les filets devieinient d'un rouge-violet
très-foncé; ils son! terminés par des anthères ovales bilobées, de couleur
de cinabre avant rémission du pollen qui est d'un jaune d'or.
Le centre de la fleiu- est occupé par un ovaire ovale, libre, velu,