
m D I S C O U R S
connoiflances vagues, lefquellcs deviennent nulles pour ceux qui n’approuvent
que des idées exactes. Les femences 6c les parties de la fruââfication
font les feules qui ayent été exactement obfervées dans toutes les clafles
de^végétaux , parce que les auteurs des fyftêmes ont eu befoin de les con-
noître pour former diverfes claiiîfications ; encore fe font-ils , autant qu’ils
ont pu , bornés à l’examen des furfaces.
Pour fe former une jufte idée des végétaux, il eft donc nécelfaire, i°, de
diflequer avec foin , 8c dans toutes leurs parties, un certain nombre d’individus
de chaque famille naturelle ; a0, il faut encore les diflequer dans toutes
les périodes de leur accroiflèment, dans lefquelles elles éprouvent de grandes
variations ; 30. la connoiflance de la ftruéîure des parties internes des végétaux
8c de leurs ufages, ne peut être le fruit d’une feule diflè&ion ; elle
doit être fournie par l’obfervation de tous les changemens que peuvent fubit
les diverfes parties des végétaux.
Il s agit fur-tout ici de rechercher dans quel ordre doivent être rangés
les végétaux , pour être confidérés fous des rapports anatomiques 8c phyfio-
logiques. On peut les examiner, ou comme formant de.grandes familles
naturelles qui fuppofent une fuite d’organes analogues 8t comparables en-
tr’eux ; ou comme préfentant certaines qualités ou propriétés remarquables,
Sc dont on fournit individuellement des exemples.
A r t i c l e p r e m i e r .
Des végétaux divifés en grandes familles,
La divifion fuivante nous a paru propre à généralifer les idées que donnent
les obfervations déjà recueillies fur des végétaux. l’anatomie 8c fur la phyfiologie
Première famille. Les arum.
! Nous donnerons le pied de veau pour exemple. La partie de la fruétifica-
tion la plus remarquable dans ce genre de plante eft le fp a d ix , qui paroîc
être une excroiflance rie fubftance veficuleufe, laquelle eft très-abondante
dans ces plantes, ainfi que dans les palmiers , dont la fleura fouvent pour
bafe cette pièce finguiière.
L arum italiçum , 8c plufleurs efpèces de ce genre, font remarquables
aux yeux du phytologifte , par la chaleur naturelle de leur fpadix, Koye\
ce quen a dit M. de Lamark, diét. encycl. art. arum.
Deuxième famille. Les palmiers.
Ici les feuilles de chaque année repouflent en dehors les feuilles de l’année
precedente, 8c ce font les baies des anciennes feuilles deflèchées qui tiennent
lieu d’écorçe.
Ces
P R É L I M I N A I R E . ix
Ces arbres ne peuvent habiter les pays froids , parce qu’ils font formés
d’un tiflu véficulaire très-lâche. En général les plantes qui réfiftent au froid,
ont toujours les fibres très-rapprochées , 8c un tiflu véficulaire très-ferré.
Troifème famille. Les orchidées.
La racine de ces plantes mérite une étude particulière ; elle eft compofée
de deux tubercules,ou de deux canaux , dont l’un s’épuifepar la croift’ance
delà plante, tandis que l’autre croît avec elle. Les femences des plantes de
cette famille , exigent également une étude très-particulière. Elles font d’un
très-petit volume , ôc elles paflènt pour être ftériles.
Quatrième famille. Les liliacées.
Toutes les plantes de cette famille ont un tiflu véficulaire très-lâche,
8c une racine bulbeufe. Elles croiflènt très-rapidement, parce que la vîcefle
de l’accroiffèment d’une plante, eft toujours en raifon inverfe de la quantité
de parties fibreufes, 8c en raifon direéie de là quantité de tiflu véficulaire
dont elle eft compofée. C ’eft ainfi que les fungus , qui ne font prefque entièrement
formés que de. tiflu véficulaire , croiflènt très - rapidement. Il
faut encore obfetver que la tige d’une plante bulbeufe eft toujours annuelle;
car la vie d’une bulbe fe terminé toujours à la première floràifon de l’individu.
Il eft encore utile de reconnoître comment, dans cette famille , les
graines font fi fouvent fuppléées par de petits tubercules-qui fe développent
dans la fructification de la plante. Nous donnerons les allium pour
exemple.
Cinquième famille. Les joncs.
Leur tige eft toujours annuelle ; on peut faire ici beaucoup d’obfervations
fur la ftruéture du tiflu véficulaire , qui eft toujours très-étendu dans ces
végétaux.
Ici, comme dans la clafle fi remarquable des plantes dont la tige eft articulée,
8c dont chaque individu femble être une fuite de végétaux implantés les uns
fur les autres , ëc qui jouiflènt chacun d’une vie 8c d’une végétation particulière
, il eft important pour le phyfiologifte qui cherche la caiife de ce
phénomène, d’obferver que les rejettons 8c les poulies de toute nature dans
ces plantes , 11e fc forment que fur les noeuds 8c jamais dans l ’intervalle
qui les fépare. Les perficaires, les cariophyllées , les plantes farmenteufes
ont des nouures d’une nature femblâble dans la longueur de leur tige ; il
paroît que daris ces parties la continuité de la fibre eft totalement interrompue
, 8c que la foudure entre les diverfes pièces du tronc ou des rameaux,
n’eft compolée que d’un tiflu véficulaire très-ferré. Il eft aifé de reconnoître
cette vérité , fi l’on fait attention à la calibre nette des tiges dans les ar-
Syfl. anat. des Animaux. Tom. II. b '