
Quadrupèdes
rigue » il y quatre .trompes de fallope , qua-
•5 tre cornes de matrice & quatre ovaires «*.
M . de Buffon qui cite à ce fujet les paroles de
T y fon , s’eft trompé en les interprétant , car il a
exprimé en françois par le nombre quatre , le nombre
deux employé en anglois par Tyfon. Ailleucs
M . de Bufton dit lui-même, d'après T y fo n , qu’il
y a d e u x ovaires, d e u x trompes de falloppe,'
d e u x cornes de matrice , deux matrices & deux
vagins, ( i ) ( V . D . )
S e c t i o n q u a t r i è m e .
M H - L a conception , fes par ticu lar ités . Les
petits font conçus & portés dans la matrice
jufqu’au moment de leur naiffance ( M M . de
B u ffo n & F la n d r in .') , ce qui eft contraire au
fentiment de quelque auteurs , entr'autres de
Pifon & de Marcgrave , qui avoient penfé que ,
la'conception fe faifoit dans la poche mammaire |
que le farigue femelle a fous le ventre. ( B u ffon \
b v . D . y K M
La mère étant pleine , ne paroît jamais avoir
plus de ventre que lorfqu’il y a long-temps qu’elle
a mis bas , & que fes petits font déjà grands ;
on s’en apperçoit du moins très-peu. ( M . de
B u f f o n , ) ^ \
I Mƒ• L a groffeffe ou gefiation j f a durée. M.
Flandrin, qui a été à portée d’obferver à Paris
une femelle qui étoit devenue pleine prefque
fous fes yeux , eftime que le temps de la gefta-
tion s’étend de trente à quarante-cinq jours.
1156. Vaccouchement. C e t auteur, dont le
témoignage eft ici d’ un grand poids, a me-
furé les petits farigues au moment de leur naiffance
; i f avoient, d it- il, un peu moins d'un
pouce, de longueur , depuis le bout du nez juf-
cpi’ à l’origine de la queue. M. Bajon les compare
a un grain d ’orge , & il dit même qu’ils ne
fcfnt pas^ aufli gros j dautres voyageurs ( 2 ) af-
fûrent également qu’ils ne font pas plus gros
que des mouches. ( V . D . ) « C e fait , ob-
» ferve M. de Buffon, n’eft pas aufli exagéré
» qu’on pourroit l’imaginer , car nous avons vu
nous-memes dans un animal ( la marmofe ) ,
» dont l’efpèce eft voifine de celle du farigue *
« des petits attachés à la mamelle , qui n’étoient
» pas plus gfos que des fè v e s , & l'on peut pré-
» fumer avec beaucoup de vraifemblance, que'
» dans ces animaux , la matrice n’elt pour ainfi-
dire que le lieu de la conception, de la for-
» rnation & du premier développement du foetus.
Vivipares.
” dont l’excluflon étant plus précoce que dans
» les autres quadrupèdes, l’accroiffement s’ achève
> dans la bourfe ou poche mammaire ( n°. 1 304&
M f. ) où ils entrent au moment de leur naiffance
»» prématuréè «. ( M . de B u ffon. ) Suivant la plupart
des obfervateurs, les petits farigues ne font
en effet que des efpèces d’embryons ou de demi-
foetus au moment de leur naiffance. Leur développement
fe termine dans la poche mammaire
( nos. 1303 , 1304 &r f. ) , où la mère les place
auflitôt après leur fortie, & quirefte enfuite conf-
tamment fermée jufqu’au terme de leur entière
maturité. ( ibidem , Erx leb en , & c. )
S e c t i o n -c i n q u i è m e .
1158. L e nombre des foe tu s . Le farigue produit
des foetus en grand nombre > la plupart des
auteurs difent quatre ou cinq j d’autres fîx ou
fept. Marcgrave affure avoir vu fîx petits vivans
dans la poché d’ une femelle ( n°. 1304 & f. )
( M . de B u ffon. ) Selon Erxleben , les portées
font depuis quatre jufqu’à fîx*m { V . D . )
L e u r p oid s ou grandeur. Voyez ci-deflus n®.
izj6.
1275. V oe i l dans le foe tu s . V o y e z , ci-deffus
n°. 785. .
F O N C T I O N N E U V I È M E .
N U T R I T I O zrç,
S e c t i o n p r e m i è r e ..
1303, 1304, 1305 , 1306 , 1309 , 1313. L a *
lactation en général 3 le s mamelles en g én é ra l, leur
nombre , leur pofition , le corps glanduleux qui le s
fo rm e , la p a p ille . Les petits farigùds tettent pendant
plus de trois mois. ( M . F la n d r in . )
Le nombre des mamelles ou plutôt des mamelons
, n’eft pas confiant 5 on en trouve tantôt
quatre , tantôt fîx , & quelquefois davantage
( M . B a jo n . ) ; il y en avoit fîx dans le farigue
femelle de grande taille que j’ai difféqué. ( V . D . )
Erxleben étend leur nombre depuis quatre
jufqu’à huit. Marcgrave fixe ce nombre à
huit, & Barrere dit qu’ordinairement il n’ y
en a que quatre. Des deux femelles qu’on voit
au cabinet du r o i , & qui font certainement de,
i même efpece & du même pays , l’une a
a j M B B f i i 2 r !< ! V C ° '’5ria ’ cubx fallopian* , two cornua uceti, two uteri anatomy or an oppoflum. London 1S98 gag. and two va°g ina. Tv7fon ,
(1) tji^oifc de la Virgiaie , pag. z io.
cin<|
cinq 8c l'autre a fept tetines. (1) ( M M . de B u f f
o n & Daubenton. ) Dans celle qui n’ avoit que
cinq mamelons , les plus longs avoient jufqu’à
lîx lignes de longueur j ils étoient applatis fur
leur longueur, &r prefque pointus à l’extrémité ;
ils avoient une ligne & demie de largeur à leur
origine. Quatre de ces mamelons formoient un
quarré par leur pofition , parce qu’ils fe trouvoient
placés deux de chaque côté les uns vis-à-vis des
autres j le cinquième étoit au milieu de ceauarré.
Dans l’autre femelle de farigue , qui étoit plus
grande que la précédente ( 2 ) , les fept mamelons
étoient placés fur une glande mammaire
longue de deux pouces , large d’un pouce &
d em i, & épaiffe de fîx ou fept lignes. Us étoient
longs de cinq ou fîx lignes, rangés fur cette
glande en deux files de trois chacune j le fep-
jième mamelon fe trouvoit placé au centre d’un
quarré que formoient les quatre mamelons antérieurs
ou fupérieurs. La glande mammaire ,
quoique grande & faillante , laiffoit de l’efpace
vuide , principalement dans les côtés , vers
les aînés & les flancs de l’animal. ( M . D a u benton.
)
Les mamelles du farigue font cachées dans
une bourfe ou poche (figure xxxij ,a b c d , &
figure xxxiij nos. y , 6 3 7 , 8 > 9 r o o o o ) , particulière
à ce genre d’animaux, & qui n’exifte que
dans la femelle. Cette poche , que j’ appelle
m ammaire, eft fîtuée vers le milieu de la région
ombilicale j fon o u v e r t e , qui eft affez petite,
oblongue ou ovale , & dont le grand diamètre
s’étend dans le trajet de la ligne blanche , femble
occuper la place du nombril. Les parois de
cette poche font formées par une duplicature
de la peau du ventre, qui fe replie a cet effet
fur elle-même à l’entrée de la poche , pénètre
dans fa cavité , & la tapiffe de toutes parts.
Dans l’intervalle des deux feuillets de la peau
qui compofent la parois antérieure ou fuperfi-
cielle de cetre poche > fe trouvent quelques muf-
cles qui fervent à la mouvoir , & dont on a lu
ci-devant ( n°. 18 4 ) la defcriprion. ( V . D . )
Cette poche mammaire a beaucoup de profondeur
en arrière ou vers le pubis & fur les côtés ,
mais en avant , ou dans fa commiffure fupé-
rieure , l’extrémité de fon ouverture tient au
ventre , par une efpèce de frein , de forte que fa
cavité, qui s’ étend affez profondément fous la
peau dans tout le refte de fa circonférence ,
eft tout-à-fait interrompue dans cet endroit.
( M M . Daubenton & y . D . ) La forme de la
cavité de la poche mammaire , & l’étendue de
cctre cavité fous la duplicature de la peau qui
compofe fes parois , font déterminées avec une
grande précifion dans la figure xxxiij , on les voit
encore très bien , mais moins régulièrement dans
la figure xxx iv , qui repréfente la poche mammaire
, dont j’ai ouvert la parois antérieure
pour faire voir les gamelles , qui font cachées
vers le fond de la poche , 8c qui n’au-
roient pu être apperçues autrement. Vo yez ci-
après les explications de ces figures. ( V . D . )
C ’eft dans cette p och e , qu'après avoir mis
bas , la femelle farigue place fes petits (3) , q ui,
s’attachant à fes tettines , s’y nourriffent de fon.
la it, & s’y élèvent comme dans un fur afyîe où
ils font toujours chaudement. Plufieurs obfervateurs,
dont M. de Buffon lui-même- paroît avoir
embraffé le fentiment ,'o n t avancé que les petits
farigues , placés comme je viens de dire dans la
poche mammaire aufli-tôt après leur naiffance,
s’attachent véritablement par la gueule aux mamelles
(4) de la mère , & qu’ils y relient comme
collés pendant le premier âge , & jufqu’à ce
qu’ ils aient pris affez de force & d’accroiffement
pour fe mouvoir aifément. M. Flandrin qui ,
ainfi que je l’ai obfervé plus h au t, a fait à ce
fujet des obfervations dans notre climat fur une
femèlle de farigue qui venoit de mettre*bas ,
affure au contraire qu’il a trouvé en effet les
petits renfermés dans la poche mammaire, immédiatement
après leur naiffance } mais qu’ils
n’étoienc pas attachés aux mamelles comme oti
l’a dit. C e fait s l’adhérence des petits fari-
gues nouvellement nés aux mamelles de la mère ,
fur lequel l'obfervation de M . Flandrin répand
beaucoup de doute , eft toutefois appuyé fortement
par M. de Buffon <, tant par les témoignages
qu’ il cite de plufieurs auteurs qui ont-
(1) Cette différence qui fe trouve dans le nombre des mammelles, n’a , dit avec raifou M. de Buffon , rien de flngti-
lier , puifque la meme variété fe trouve dane les animaux les plus connus, tels »Jue la chienne , qui en a quelquefois
êix , & d’autres fois neuf, huit ou fep t} la truie , dix , onze ou douze -, la vache fix , cinq ou quatre-, la chevre & la brebis
, quatre, trois ou deux •, le ra t , dix ou huit j - le furet, trois à droite & quatre à gauche. \K..D. )
(1) C’eft principalement à .cet individu qu’appartieanent les détails anatomiques que j’ai rapportés dans cette table d’après
M. Daubenton. ( y . D . ) H
(5) La mère prenant avec les doigts des-pieds de devant fes perits nouvellement nés , les met dans fa bourfe j & cite
Hé les tire pas de là qu’ils ne jouilfcnt de la lumière. Seba, vol i • pag. sc .
(4) M. Bajon dit avoir trouvé conftamment les petits fatigues , nouvellement nés , tenant dans leur guenle
le mammelon de la uière, êc y étant fi fortement collés par l’intérieur de la bouche , qu’on ne pouvoir les .en fépa-
xer qu’avec une certaine Force* Le bout du mammelon patoiffoit, dit iL, alors fe rompre , 6c du bout de cet organe,
ainfi que de 1» bouche du petit farigue , coule dans ces clrconfiances une humeur rotiffarre affez claiie. Dans ces premiers
teins, le mammelon eft très-menu & très-allongé-, il eft enfoncé jufques dans le gofier du petit farigue, tandis
qu’on ne diftingue pas encore dans la bouche de ce dernier les traces memes des organes que ccttc cavité doit renfermer.
(B ajo n , mem. pour firvir à 1‘hijloire de Cayenne &e* t , i . pag> 104 ÔC fuiv.
S y f f anatom» d » A n im a u x . T om . I I . F f