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longitudinales. Les poiffons avalent quelquefois de très-gros morceaux,
& les dents ne leur fervent point à triturer les alimens, mais tout au plus
à tuer ou à retenir leur proie. L’eftomac eft grand, ordinairement membraneux
, & peu différent, quant à la forme, dans les diverfes efpèces.
Dans quelques-unes il n’eft, à proprement parler, qu’une dilatation du tube
inteftinal. Dans le muge & dans une efpèce de truite, il eft mufculeux,
orbiculaire, applati, très-épais, & reffemblant au gezier des oifeaux. Dans
ces memes efpèces., l’ouverture de la gueule eft affez petite. Le tube
inteftinal, qui eft très-court dans les autres , forme, dans celles-ci, un grand
nombre de circonvolutions, & fa fubftance eft d’un tiffu plus délié.
Dans -beaucoup de poiffons la partie qui unit l’eftomac aux inteftins eft
garnie dun grand nombre d’appendices vermiformes. On oblerve fur-tout
ces parties dans les faumons , les morues , &c. Elles font glanduleufes,
& féparenr fans doute une liqueur particulière néceffaire à la
digeftion. Le méfentère eft ordinairement parlemé de glandes; ce font les
rélervoirs de la liqueur qui pafle dans les vaiffeaux laêfés, lefquels font
très-apparens dans cette clafle.
Tous les poiffons font ovipares; mais la manière dont ils font leurs oeufs
offre des différences très-remarquables. Tous les épineux les jettent dans
un temps déterminé; leurs ovaires font très-confidérables, & en contiennent
une quantité prodigieufe : ces organes font le plus fouvent au nombre de
deux , très-rarement au-deffous; & ils laifîènt échapper les oeufs par un
Canal plus ou moins court, fuivant les différentes efpèces.
Dans la plupart des épineux anguilliformes, ces organes font fîtués hors
de l’enceinte du péritoine , difpofés en grappe, & leur canal aboutit dans
le cloaque. L’anguille, qui eft conformée de cette manière , n’a auflï qu’une
feule & même ouverture pour rendre les excrémens & les oeufs. On retrouve
la mêm.e ftruéture dans la lamproye ; & ce n’eft pas le fieul caraflère que
les anguilliformes aient de commun avec les cartilagineux. Les organes internes
de la générarion des mâles de cette famille, font aufli hors du
péritoine, & divifés en lobules.
Dans les cartilagineux, comme les chiens de m er, les oeufs détachés
des ovaires tombent dans l’uterus , & y éclofent après un certain temps.
Ce temps leur eft néceffaire pour prendre leur accroiffement. Le petit fort
de 1 oeuf fans en rompre l’enveloppe , & il y tient encore par un cordon
ombilical , quoique hors du corps de la mère. Cette manière de fe reproduire,
analogue à celle des animaux ovipares & vivipares, femble prouver
que le méchanifme de la génération n’eft pas aufli différent qu’on le croit
d’abord, dans ces deux piaffes d’animaux.
P R É L I M I N A I R E . jçJvij
Les branchioftèges proprement dits, rendent leurs oeufs comme les épineux,
mais dans quelques-uns ( les fyngnathes ) Ses oeufs reftent collés fur la partie
extérieure de l’abdomen jufqu’à ce qu’ils foient éclos; ou bien, comme dans
le cheval marin, qui eft une efpèce de fyngnathe ,• ils font attachés aux
parois internes de deux lèvres longitudinales qui paroiffent au moment de
la ponte. Ces lèvres font formées par le gonflement des tégumens de la partie
qui eft derrière l’anus ; & elles difparoifl’ent lorfque tous les oeufs font éclos.
Cette manière de faire leurs oeufs, qui eft propre à tous les branchioftèges
que M. Brouffonet a eu occafion d’examiner, pourroit bien aufli l’être
à tous ceux qui vivent dans les mers des Indes. Elle eft abfolument analogue
à celle de plufieurs grenouilles; & la façon dont fe reproduit la grenouille
pipa, eft à-peu-près la même.
Quelques poiffons s’accouplent à-peu-près comme les animaux à fang
chaud ; d’autres à la manière des grenouilles ; d’autres enfin fe multiplient
d’une façon particulière & qui leur eft propre. Les mâles des cartilagineux ,
comme les raies , les chiens de mer, &c. ont deux pénis comme les ferpens.
Les femelles ont aufli deux ouvertures génitales. On pêche quelquefois ces
animaux accouplés ; d’ailleurs, la forme de leurs organes montre affez qu’ils
doivent refter long-tems en copulation. La liqueur féminale paroît devoir
paffer lentement dans les ovaires.
Nous ne croyons pas que la génération des branchiojlèges s'exécute par
un accouplement réel. Les oeufs déjà collés à l’extérieur du corps, ne font
point fécondés ; mais le mâle les rend tels , en répandant fur eux, à
plufieurs reprifes, fa liqueur fécondante. Peut-être même cette liqueur
fert-elle encore, comme dans les infeâes, à les coller.
es \ I1 / iCt MO -i.-M---/-/-i1l------- — / ** »•*** * i c . u i u i u u n e UCUIIC ronde, fongueufe, reffemblant en quelque forte à une écueile, au moyen
de laquelle il s’attache fortement aux rochers. Des auteurs dignes de foi
ont écrit que les deux fexes attachés réciproquement par ces parties, pro-
cèdoient à l’aéle de la génération. Mais la partie mâle dans cette efpèce,
telle que M Brouffonet l’a obfervée dans le tems du ru t, n’a pas plus
de deux ou trois lignes de longueur. Les ovaires cependant ont quatre
ou cinq pouces d’étendue. Comment s’imaginer qu’un accouplement
quelque réitéré qu’il fut, pût fuffire à féconder tous les oeufs contenus
dans des parties fi difproportionnées ? Il eft bien plus vraifemblable que
le maie jette fon fperme fur les oeufs à mefure qu’ils fortent du corps de
la femelle. Certe opération doit être longue comme dans les grenouilles ;
et la nature femble y avoir pourvu en donnant à ces animaux un organe
particulier qui joint les deux fèxes & les empêche d’être féparés par les
vagues dans les mers agitées, comme le font celles du nord où ils vivent.
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