
çbfervé îes farigues dans leur pays natal , que
par l’analogie. ».Ce fa i t , dit ce célèbre natura-
lifte , n'elt pas particulier à cette feule efpèce,
puifque nous avons vu des petits ainfi attachés
aux mamelles dans une autre efpèce que nous
appelions la marmofe. Or cette femelle marmofe
n a pas j comme la femelle farigue , une poche
fous le ventre, où les petits puiifent fe cacher.
Cette dernière obfervation , ajoute M.
de Buffon , prouve que ce n’eft pas de la
commodité ou du fecours que la poche prête
aux petits, que dépend uniquement l’effet de
leur longue adhérence aux mamelles, non-plus
que celui de leur accroiffement dans cette fitua-
tion immobile. II ajoute cette remarque , afin de
prévenir les conjectures que l’on pourrait faire
fur I ufage de la pocîm , en la regardant comme
un abri abfolument néceflaire à ces petits prématurément
nés. Il y a des auteurs ( i ) qui prétendent
que les petits farigues reftent collés à
la mamelle plufieurs femaines de fuite ; d’autres
( i ) affurent qu'ils ne demeurent dans la poche
que pendant le premier mois de leur âge. ~
On peut aifément ouvrir cette poche de la mère ,
regarder, compter & même toucher les petits
fans les incommoder : ils ne quittent la tettine ,
qu’ils tiennent avec la gueule , que quand ils
ont allez de force pour marcher ; ils fe laiffent
alors tomber dans la poche, & fortent enfuite
pour fe promener & pour chercher leur fubfif-
tance. Ils y entrent fouvent pour dormir, pour
tetter , & auffi pour fe cacher lorfqu'ils font
épouvantés ; la mère fuit alors & les emporre
tous. ( Buffon. )
E x p lic a t io n de la figure trente-deuxieme.
Cette figure repréfente le farigue à grande
taille que j'ai di/féqué couché fur le dos -, &
ayant les quatre pattes un peu écartées,
i On voit vers le milieu du ventre l’ouverture
de la poche mammaire , dans laquelle font implantées
les mamelles de l'animal, & qui fert
à loger les petits en différentes circonftances.
Les lettres a b c d défignént la forme & l ’étendue
de l'ouverture de cette poche. Ses rapports
de diftanceavec les autres parties environnantes
ont été mefurés au compas, & copiés fidèlement
par le deifinateùr.
11 y avoit fur les parties latérales & moyennes
de l’intérieur de cette poche deux grandes éminences
plates & fiafques , fituées une de chaque
cote j on les voit en e f . Ces éminences, qui
ont été bien exprimées i c i , s’offroient facilement
a la vue , au dégré d’écartement dans lequel on
voit la bourfe.
P,n ^'ft'ugue encore dans cette même figure,
i° . 1 onfice commun ( n». i, ) du double vagin
& de l'uretre, 20. la marge de l ’anus. ( n°. i . )
. queue étoit couverte de poils affez longs,
mais rares , jufqu’à environ trois ou quatre tra-
veis de doigts au-deffous de fa bafe , c’efl-à-dire
dans 1 mterttice compris entre le n°. .3 & le n°. 4.
A commencer enfuite depuis cette dernière région
'■ P°r'?id.evenoient fi petits & fi clair-femés \
qu il fallpit les chercher pour les appercevoir.
1 oute cette région dénuée de poils étoit recouverte
d écailles placées en recouvrement les
unes fur les autres, ou comme imbriquées , &
de nature cornée, à la manière 'des ongles. Les
écaillés^ de la région dorfale ou fupérieure de la
queue etoient d'un brun foncé, dures & épaiffes j
cédés de la région abdominale avoient une couleur
blanchâtre Se^moins de confillartce. L ’artifte
n a pas_manqué d’exprimer ces différences dans
la conformation extérieure des diverfes parties
de la queue.
, fi-e pouce des pattes de derrière étoit conformé
a-peu-pres comme celui de l ’homme. La dernière
phalange étoit très-courte , & en place d'ongle
il y avoit une peau mince & fort dure qui la
recouvrait fupérieuremenr. ( V . D . )
E xp lica t io n de la figure srente-lroifième
Cette figure repréfente la moitié inférieure du
corps du quatre oe ils femelle, examiné parde-
vant. On a retranché la partie fupérieure du
tronc : la queue & les extrémités inférieures
’ont egalement tronquées. L’objet de cette figure
a été de bien préfenter la difpofition naturelle
de la bourfe cutanée de l’abdomen, qui renferme
les mamelles de la femelle de cette éfpècé de
farigue , & dans laquelle lés petits de cet animal
fe tiennent cachés dans plufieurs circonftances
Les rapports de fituation & de diftance qui
régnent naturellement entre cette poche mammaire
& les parties environnantes, ont été ob-
ferves ici avec exactitude.
A A. Les jambes ou les extrémités inférieures
tronques-.
B. La queue, qui a été également ccuipée un
peu au-demis de la partie écailleufe.
( 1 ) y» Les petits font collés à la te t t in e , 8c c ’e f t l à où il rm i fa n r a j . •< . , . .
ju fqu ’ à ce qu’ ils aient acquis de la f o r c e q u ’i s ouvrent Jes veux 8c I l e itH l p,u/îeu.r.s femaînes ^ fuite ;
fa membrane d’eü ils fortent 8c oq ils rentrent à leur gu i l . H i f lo i r e de la V ir lin î^ Am/?' d ™ ^ t0mbenc I #
« f i f g »
i 3 1. Les extrémités des deux branches du clitoris,
pendantes fur l’orifice commun du méat
urinaire & du double vagin. Ces deux branches
du clitoris font une continuation des deux corps
caverneux.
Ig L'ouverture extérieure & commune de l’urètre
& du double vagin.
3. L ’anus. A droite & à. gauche de cet orifice
font deux groffes glandes foliéculeufes - , qui
renferment une matière onÇtueufe & odoriférante
, laquelle fott fur les bords de l’anus par
deux conduits excrétoires particuliers j les orifices
de ces conduits font fitués en x x .
4 , 4 , 4. Les grandes lèvres du pudèndum.
y 3 6 , 7 , 8 , 9 , o , o j o y o . Ouverture
de la poche abdominale , ou circonférence interne
& marginale de cette poche , vue dans le
même état & dans le même degré d'écartement
auxquels elle fe préfentoit pendant que l’ animal
étoit en place, comme on le voit dans cette fi
gure. Cette ouverture eft échancrée profondément
dans fa partie fupérieure , & elle a en
quelque forte la forme d’un coeur.
OyOyo 3 o,3d3 e3 n , i i , 13, 14, \ y 3 b y <v Grande
circonférence , ou circonférence externe de la
poche abdominale. Tout l’efpace en forme de
coeur qui eft compris entre cette circonférencè
& la précédente , défigne les bornes naturelles
.de Tétendue de cette poche fous le grand repli
circulaire ou cordiforme de la peau qui fert à
le former.
Far ce qui vient d’être di t , Sc par le foin
qiie j’ai eu d’exprimer , autant qu’il eft poffible-,
dans cette figure, la forme & les dimeniïons naturelles
de cette poche , on voit qu’ il s’en faut
de beaucoup qu’elle déerive un cercle ou une
elipfe entière 5 l’efpace triangulaire qui eft compris.
entre les caractères ij , b 3 c 3 o 3 o , o ,
o 3 d 3 e , 11 , & la ligne ponCtuée 1 y , 11 , loin
d’être creux en deffous comme le relie du cercle
elliptique qui circonfcrit l’ étendue de la poche
dont il s’agit, eft au contraire folide dans ton
entier , & doit par conféquent être retranché
.de cette elipfe. On voit auffi que la peau de ce
même efpace triangulaire dont je viens de parler
forme en c 3 Q3 o , o , o , d 3 une forte de frein ap-
pla ti, ou de demi-cloifon très-peu élevée , qui
s ’avance fort loin dans le milieu de la bourfe
abdominale , & la partage jufqu’ à un certain
point en deux cavités , une à droite & l’autre
s à gauche. Maffée , ( H if i. des ^Indes , l iv . I I 3
page 4 6 . ) 3 Zz Gumilla , ( t lif l. nat. de C Q r e -
noque , A v ig n o n i y$8 , r. I U . pag. 238. ) ont
fans-doute voulu parler de cet efpèce de fépa-
ration de la poche abdominale de la femelle du
farigue en deux cavités j favoir, Maffée lorfqu’il a
dit « q u e du ventre de cet animal pendent deux
» befaces où il porte fes petits. » Et Gumilla, en
i» affurant que « la femelle a la peau de l’eftomac
s» double, & que celle de dehors eft fendue par
« le milieu d’un bout à l’autre, de forte q u elle
j» a de chaque côté une poche dans laquelle elle
« éleve & tient fes petits«. ( tom. X . p a g , 280
& 182. ) M. de Buffon qui cite ces paffages de
Maffée & de Gumilla me paroît ne les avoir pas
| bien entendus, peutêtre parce qu’il n’a pas examiné
lui-même d’affez près la difpofition des parties, ou
1 parce qu’il n’ a pas fitit cet examen fur un affez grand
Inombre d’individus. Il explique , ou plutôt il
croit réfuter de la manière fuivantel e fait
énoncé par ces deux auteurs j « Maffée , dit M.
». de Buffon,indique ici une chofe qui peut induire
» eu erreur & faire croire que fon c é r ig o n ( c’"eft
» ainfi que Maffée appelle le farigue ) qui a deux'
» befaces ou poches, feroit un animal different
» d u farigue -, qui n’en a qu’ une j mais il^ faut
» oblerver , & nous l’avons vu nous-même
» que quand les glandes mammaires du farigue
» font dans leur état de gonflement par le lait
» dont elles font remplies, elles font un volume
» fi confidérable au-dedans de la poche, qu’elles
» en tirent la peau par le milieu , & qu’elle
» paroît alors partagée en deux befaces, comme
le dit Maffée, qui probablement avoit vu fon
» cerigon dans cet état. C e que dit GumiHa de
» ton f aras ( c’eft ainfi qu’il nomme le farigue )
» s’accorde avec ce que dit Maffée de fou ce-
» rigon , & on doit l’ entendre de même». Cette
explication donnée par M . de Buffon fur les paffages
cités ci-defius de Maffée & de Gumilla, ne
çonvient pas au moins ail farigue femelle dont
j’ ai fait defliner ici la poche abdominale, puif-;
que cet individu étoit très-éloigné d’avoir du lait
dans les mammeUes , & que cependant la fe-,
paration de la poche abdominale en deux cavités
, l'une à droite & l’autre à gauche , étoit
très-apparente, comme on le voit dans la figure.
( V - D * )
E xp lica t io n de la figure trente-quatrième.
Cette figure repréfente la poche abdominale.-
ou mammaire de la grande farigue , ouverte &
développée par une ineifîon faite dans fa com-
'miffure inférieure ou caudale, pour en faire voir
l’intérieur. Les lambeaux ( a b c d ) des parois
:de cette poche , font renverfés à droite & à
fauche fur les côtés du ventre. Dans cet état
toute la cavité de la bourfe eft à découvert. On
remarque; i ° . fupérieurement les deux grandes,
éminences applaties ( e f ) que nous avons déjà *
vues dans la figure xxxii , où la poche eft re-
préfentée cUns ton intégrité 5 z • Inférieurement