
xlviij D I S C O U R S
Dans la faifon du ru t, l’orgafme vénérien fe montre à l’extérieur; & -les
parties mâles ou femelles fe tuméfient.
Le fquélette des poiffons eft compofé de cartilages ou d’os. Les cartilages
font réunis par des ligamens très-forts, & qui fuppléent en quelque forte
au défaut de fermeté de ces parties. Les poiffons de cette famille ont les
mulcles très-forts; ils font agiles & capables d’exécuter des mouvemens
combinés. Les épines dans les autres poiffons, tiennent en quelque forte le
milieu entre les os proprement dits & les cartilages : comme ceux-ci,
elles peuvent le féparer K l un certain point en feuillets ; & elles ont
à peu-prés la dureté des premiers. Les articulations font prefque toutes
à facettes ; ce qui rend un bon Iquélette de poiffon très difficile à faire.
Quelques efpèces de Jîtures ont certains Os articulés d’une manière tout-à-
fau particulière ce font deux cercles unis entre eux, comme des chaînons.
Les nageoires tiennent lieu de membres dans les poiffons; elles font l’office
de bras, de pieds , de mains; & leurs ufages varient luivant leurs différentes
pofitions. Celles de l’abdomen, prefque toujours au nombre de deux, font
fituées entre le bout du mufeau & l’anus. Elles seuvrent horizontalement
dans la plupart, & elles fervent à foutenir l’animal à une certaine hauteur.
LlNNEjes a auffi tres-bien comparées à des pieds. Celles qui font attachées
ai** cot^s de la poitrine, font employées pour faire tourner tout le corps.
L ’aileron de la queue donne l’impulfion. Les nageoires du dos & de l’anus
maintiennent 1 équilibré ; elles font toujours en proportion avec le volume
des parties antérieures de l’animal. Elles fervent encore dans quelques-uns*,,
en offrant une plus grande furface vers les parties poftérieures, à aug1-
menter la force d’impu'fion.
Ce qui prouve que toutes ces puiffances font néceffaires aux mouvemens
des poiffons, c’eft quon ne peut en fupprimer une , * fans y
porter atteinte & fans les ralentir. BorelÜ a fait des expériences que j’ai
répétées en 1 7 7 2 , & dont les réfultats ne iaiffent aucun doute fur cette
vérité,
Dans cette claffe d’êtres vivans, la chaleur diminue, parce qu’il y a
moins d air refpiré ; le. nombre des mufcles blancs augmente ; en gënefal
le- fquelétte à moins de confiftancc; il n’y a dans la; colonne vertébrale1,
ni portion cervicale, ni portion lombaire; point d’extrémités proprement •
dites ; point de baffin : le corps entier fe réduit au tronc , qui lui-même
nelt pas complet. Le coeur na qu’une cavité; une artère principale
fait les fondions de veine, & redevient enfuite artère ; ■ & ce font les
organes de -la digeftion & fur-tout ceux de la génération darîs les fe'mèîles ,
qui occupent ici le plus.grand efpace. Cette grande claffe d’â’nim&xoeft
muette >
muette, parce qu’elle n’a ni poumons ni larynx ; ehe eft ftupide , parce
que le cerveau , très-imparfait, n’offre que les tubercules propres à l’origine
de chaque nerf; elle eft vivace, parce que le fyftême de la digeftion
domine & n’eft réprimé par aucun autre ordre d appétit. Au refte, on
manque encore d’obfervatiôns fur les habitudes & fur les moeurs des poillons
qu’on ne connoît que d’une manière tres-incomplete.
La diftribution füivante offre, dans un tableau , les poiffons de divers
ordres, que j’ai confidérés fous des rapports anatomiques , & fur lefquels
je defire de fixer l’attention de ceux qui s’intéreffent aux progrès de
notre art.