
iv D I S C O U R S
parties , la propriété <i attirer les principes homogènes, Sc de rejetter les prîri-*
cipes hétérogènes,1 eft attachèee à chacun de fes points, & elle ne dépend
pas , ainfi que dans le règne vivant, de la mobilité d’un oro-ane.
Tous les cryftattx qui appartiennent à une même efpèce, renferment,
comme cryftal infcrit, un polièdre d’une figure confiante. Quelques variées
que (oient les formes extérieures , ce polièdre eft la forme primitive ; les
autres ne donnent que des formes fecondaires. Celles>-ci font produites par
une fuperpofition de lames appliquées fur le noyau, & qui décroiffènt, fui-
vant des loix fimples Sc régulières, par des fouftiadions d’une ou de plu-
fieurs rangées de molécules intégrantes; iL’eXiftence de Ces loix , prouvée
par l’accord des calculs avec l’obfervation des angles , eft le fondement de
cette théorie La plus légère réflexion fait voir combien ces principes font
loin de pouvoir être appliqués, foit à la compofition, foit au développement
des corps vivants.
Nous reconnoifïbns neuf caractères ou propriétés générales de la vie ;
(avoir: i°. la digeftion ; i°. la nutrition ; 30. la circulation;^0, la rcfpïra-
tion ; 50. les fecrétiôns ; 6a. l’ofiification ; 70. la génération ; 8°. l’irritabilité
; t>°. la fenfibilité.
Tout corps dans lequel on obferve une ou plufieurs de ces fonctions
doit être regardé comme organifé Sc vivant.
Il eft hors de doute, que les végétaux doivent être rangés dans cette
grande divifïon ; ils fie nourriflènt ; quelques-unes au moins dé leurs parties
fie meuvent; ils croiflent Sc fe reproduilent ; leurs humeurs circulent ; il fe
fait en eux des fecrétiôns, Sc ils ont une forte de refpiration. Mais la fenfibilité
eft le grand caractère de la vie animale.
Le tableau fuivant fera connoître quels font, dans les différentes clafl'es,
l ’influence Sc l’éténdue des neuf fonctions que. nous avons admifes.
T A B L E A U des fonctions ou caractères propres aux corps
vivants.
1. D I G E S T I O N .
Corps vivants, Qui ont un ou plufieurs eftomacs bien diftinéts de l’oefophage & du conduit
inteftinal :
L ’homme, les quadrupèdes , tes cétacées , les oifeau x,
les cruftacées.
Dont l ’eftomac ne diffère que par quelques renflements de l’oefophage & du
conduit inteftinal :
Les quadrupèdes ovipares, les ferpents , les poiflbns cartilagineux
, les poiflbns proprement dits.
Qui nom qu’un tube ou tuyau alimentaire :
Les infeéfces , les v ers , les zoophytes*
Qui n’ont ni eftomac, ni conduit inteftinal :
Les plantes^
1. N U T R I T I O N .
Corps vivants, Dont les fucs nourriciers font abforbés par des vaifleaux ouverts dans des
cavités intérieures :
L’homme, les quadrupèdes, les cétacées, les oifeaux ,
les quadrupèdes ovipares .».les ferpents, les poiflbns
cartilagineux, les poiflbns proprement d its , les infectes,
les cruftacées les vers.
Dont les fucs nourriciers font abforbés par des vaifleaux ouverts à. la furface
extérieure :
Les plantes.
3. C I R C U L A T I O N .
Corps' vivants, Qui ont du fang , des vaifleaux & un coeur à deux ventricules & â deux
oreillettes.:
L’homme, les quadrupèdes, les cétacées, les oifeaux.
à un feul ventricule dont l'intérieur eft divifé en plufieurs
cavités, & à deux oreillettes :
Les quadrupèdes'ovipares, lés ferpents.
à un feul ventricule & à une feule oreillette :
Les poiffons cartilagineux, les poilTons proprement dits.
Dont le coeur eft formé par un vaifleau longitudinal , noueux & contraélile,
& dans lefquels une liqueur blanchâtre
tient lieu de fang :
Les cruftacées , les infeéles . les vers. On trouve dans
quelques cruftacées l'ébauche d’un coeur.
Dans lefquels on n’obferve point de coeur -, mais des vaifleaux remplis de fucs
de différente nature :
Les zoophyces, les plantes.
4. R E S P I R A T I O N .
Corps vivants , Qui refpirent par des poumons libres de toute adhérence, & fpongieux :
L’homme, les quadrupèdes , les. cétacées.
par des poumons libres de toute adhérence, formés de cellules 3
& mufculaires:
Les quadrupèdes ovipares, les ferpents.
par des poumons adhérens aux côtes, ôc pourvus d’appendices :
Les oifeaux.
par des ouïes de diverfes formes :
Les poiflbns cartilagineux , les poiflbns proprement d its.
, ^ les cruftacées.
par des ftigmates ou trous placés fur les différents anneaux :
Les infeétes , les vers terreftres.
par une ouverture appellée trachée^ ou par des franges extérieures ;
Les vers aquatiques,
y par des trachées :
Les plantes.
Dans lefquels on n’a encore découvert ni ftigmates ni trachées :
Les polypes.
5. S E C R É T I O N .
Il n’y a point de corps vivants dans lefquels il ne fe fafle des fecrétiôns.