
colorante ; tandis que l’air vital, autre élément de l’eau, eft verfé dans
l’atmofphère.
D ’ailleurs, les animaux marins décompofant l’eau à leur manière, forment
la magnéfie , la loude & la craie, dans laquelle ce fluide demeure fous forme
concrète : l’acide carbonique, également formé dans la m er, fe concentre
dans la chaux , oit il fixe auflï de l’eau.
Remarquons fur-tout que les débris des animaux terreftres ajoutent peu
à la maffe du globe, fur-tout fi on les compare à ces bancs calcaires qui font
le produit des animaux marins : deftination importante , qui établit une différence
effentielle entre eux. Confidérés fous d’autres rapports, on peut dire
que les animaux epuiferoient l’atmofphère, & qu’ils la convertiroient toute
entière en acide carbonique, fi les végétaux, en décompofant l’eau -, ne
répandoient pas le gaz oxigène en abondance : fans la bienfailante activité
de 1 économie végétale , la réfpiration des animaux n’auroit donc pu fe faire ;
& pour cette raifort on conçoit que l’une de ces productions a dû précéder
l’autre dans l’ordre des êtres dont notre monde eff formé.
Sans les végétaux, il n’y auroit pas non plus de corps combuftibles.
Mais les animaux, en changeant l’air vital en acide carbonique , âbforbent
en même temps la chaleur; car l’acide formé, par l’air vital atmofphèriqne
& lç carbone pulmonaire, eff plus denfe que l’air vital, & contient par
conféquer.t moins de calorique : tel eff le foyer de lâ chaleur animale ; c’eft
par l’aétion vivifiante du foleil que l’équilibre fe rétablit ; ce foyer.intariffable
de lumière & de feu répand l’un & l’autre à grands flots. Les végétaux expofés
.à fes rayons , produifent de l’air pur ; & la connoiffance de cette propriété
de la végétation, qui eff due à l’influence de la belles découvertes modernes. lumière, eft une des rplus
On fait actuellement que l’air vital eft un des élémens de l’air atmofphérique;
on fait que c’eft lui qui entretient la vie de tout ce qui refpire , qu’il donne à
tdoeu st oluess cceourxp sq aunii ms’éesn fllaa mchmaleenutr. dont ils jouiffent, & qu’il fertà la combuftion
& on plonge des fubftances enflammées dans cet air, il s’en dégage une
lumière vive & une chaleur exceflive; & cette propriété fournit à la phyfioue
cuhna ilnefutrr.u ment des plus aétifs pour exciter facilement un très-haut de6gré de
L influence de cet air fur la vie , .n’eft pas moins grande que fur la combuftion
; il la développe , il l’anime , mais en même temps il la précipite ;
& fi la nature nen eut modéré la .vîteffe, nous eulEons peut-être joui
d une vie plus courte, mais plus aftive , & les générations fe feroient fuccé-
dées avec plus de rapidité': une partie de cet air fur ttois parties de l’atmof-
phere.,-donne.la proportion qui paroit convenir le plus à notre efpèce.
N oubliofts pas qup le gaz qui tempere l’aélivité de l’air vital dans la com-
pofition de l atmofphère, entre aufli comme partie effentielle dans la formation
des animaux.
Les deux principes conftituans de l’atmofphère, paroiffant donc être les
produits de la végétation & de l’animalifation ; ils font les fources des acides
& des alkalis ; l’air vital contenant l’oxigène, & le gaz azotique l’alkaligène
ou azote.
Il faut que l’acide carbonique foit aufli d’une grande utilité dans, la nature ;
car la réfpiration en fournir avec abondance, & il difparoît en peu de temps.
Ne font-ce pas les végétaux qui l’abforbent & qui le décompofent en y puifant
leur charbon ? . ‘ ...
En fomme, les êtres fe, montrent par-tout en deux états ; l’état de combuftion
ou de vie qui en diffère peu, & l’ état falih ou de mort ; c’eft eh
paffant de l’un à l’autre que fe montrent toutes les nuances intermédiaires.
Dans ces deux états & dans leur paffage confifte toute la chimie, & fe
concentrent toutes les opérations de la nature.
III. Pline avoit divifé le ciel & la terre en zones ; Buffon a fuivi la même
idée, à laquelle M. Zimmermann a donné tout le développement dont elle eft
fufceptible ; mais il a foigneufement diftingué le climat phyfique, ç’eft-à-dire,
la température du climat géographique que détermine la latitude ; & cette
diftinftion étôit importante à établir ; car fur les diverfes parties d’une montagne,
dont la latitude eft la même, le tableau de la végétation varie d’une
manière étonnante. Tournefort a cueilli fur le mont Ararat, au fommet, les
plantes de la Laponie, plus bas celles de Suède, plus bas encore celles de
France, plus près du fol celles de l’Italie ; & enfin fur le fol même, celles de
l’Arménie, où eft fitué ce mont. Ainft lâ zone torride n’eft pas phyfiquemenc
la même dans les deux contineiis ; plus élevée & moins brûlante dans le
nouveau-monde, elle nourrit des quadrupèdes & des oifeaux , dont le corps
eft, en général, moins volumineux que fous la zone correfpondante de l’ancien
continent : cette terre étant plus humide, les reptiles & les infeèles y
font plus gros, & ils fe font remarquer par de plus vives couleurs.
Les produirions des zones tempérées diffèrent beaucoup moins les unes
des autres que celles des zones torrides ; l’élan ou orignal habite les zones
tempérées des deux continens : le taureau ne diffère dans le nouveau-monde
que par une boffe qui eft placée fur le dos, & formée par un amas de graiffe ;
ce qui ne doit point fiu prendre dans un climat où la terre, plus neuve & plus
abreuvée, produit une nourriture plus abondante.
Le cygne eft le même dans les contrées du nord de l’Europe , & dans
celles qui leur correfpondent en Amérique; par-tout ces zones offrent phy-
lïquement beaucoup moins de différences que celles-qui font fituées fous
-l’équateur.
L à , le mouvement de rotation renfle le globe terreftre; fur les grandes
élévations de l’Afie fe trouvent les divers animaux que l’homme a rendus
domeftiques, & dont il s’eft principalement entouré. Là fe réunifient toutes
-les qualités qui caraétérifent la plus-ancienne des habitations du globe ; de-là