
éprouvé aucun changement, fi ce n’cft qu'ils pa-
roiffoient avoir perdu un peu de leur tranfparence. ;
on ne put découvrir ni dans le vagin , ni dans
les cornes de la matrice, aucun vertige de fe-
mence, : _
Graaf'ouvrit une fécondé femelle environ fix
heures après l’accouplement : il obferva dans les follicules
des oeufs un commencement de rougeur.
Ces oeufs étant percés avec une aiguille, il s’en
écoula une humeur vifqiieufe, limpide, fuivie de
quelques goures de fang , qui fortirent des vaif-
feaux répandus dans les follicules. On ne trouva
non plus dans cette lapine aucune tracé de
fperme.
Une troifième femelle , ouverte vingt-quatre
heures après lecoït, avoitdans un ovaire trois fol-
JjCùles 8c dans l’autre cinq. Ces follicules étoient
confidérablement changés ; car au lieu d’être limpides
8c fins couleur, comme les autres, ils étoient.
opaques, 8c d’un rouge-clair; au milieu de leur
face, Graaf vit une papille. Intérieurement ces
follicules contenoient au milieu un peu d’humeur
limpide, & une matière plus épailfe 8c plus rouge
à leur circonférence.
Dans une quatrième femelle, que Graaf ouvrit
vingt-fept heures après le coït, les cornes de l'utérus
8c les conduits des oeufs étoient plus rouges,
8c la partie en forme d’entonnoir , embraffoit les
ovaires. Au milieu de la furface des follicules
étoit, comme dans les précédens, une petite papille
d’où l’on faifoit fortir , en exprimant l’ovaire
’ d’abord une liqueur limpide ,8c enfuite
une autre plus épailfe 8e plus rouge. A l’ouverture
des cornes de l’utérus , Graaf ne trouva
point d’oeufs ; mais la tunique interne de ces organes
étoit ridée 8c un peu enflée.
ç Une cinquième femelle ouverte par cet habile
anatomifte , deux jours entiers après l'accouple- 1
ment avoit dans l’un des ovaires trois follicules,
dans l'autre fept fort changés ; les papilles de la :
furface étoient un peu plus Taillantes , 8c renvoient
par la preflion , un peu de liqueur albu-
mineufe ; le telle de l’oeuf étoit plus dur 8c plus
difficile à exprimer qu’auparavant.
Üne fixième femelle examinée cinquante-deux
heures après l’accouplement , avoit dans un
oyatre un follicule changé, 8c à l’autre quatre follicules
au® changés;-Après avoir ouvert ces follicules
on y obferva une fubftance glanduleufe :
dans1 le milieu de cette fubftance étoit une petite
cavité , où Graaf ne trouva prefque aucune liqueur.
La tunique interne des cornes étoit gonflée
, St d’un rouge-vif.
Ayant fait l’ouverture d’une feptièmê femelle,
trois jours après fon accouplement, Graaf y trouva
tin changement très-confidèrable. L'entonnoir em-
braffoit étroitement l’ovaire tout autour; l'ovaire
du côté droit contènoit trois' follicules un peu
plus gios 8c plus durs que les précédens : à leur
iurface étoit une papille percée d’un petictrou,
8c leur cavité du milieu étoit vuide. Ayatit cherché
avec.foin par oùl'oeufpouvoit s’en être échappé
, Graaf découvrit dans le milieu du conduit
droit, un oeuf très-petit, 8c à l’extrémité fupé-
rieure de la corne du même côté , deux autres
oeufs.femblables à celui-ci. Tous ces oeufs étoient
environnés chacun de deux tuniques, qui ayant
été percées , biffèrent écouler une liqueur très-
limpide. Dans l’autre ovaire, Graaf trouva quatre
follicules; trois d'entr’eux étoient déplacés, 8c
avoient un petit trou ; ils contenoient dans le milieu
une petite quantité d’une liqueur très-claire.;
mais le quatrième étoit plus opaque, 8c ne ren-
fermoit point de liqueur, ce qui fit foupçonner
que l’oeuf en étoit forti. Ayant cherché par-tout,
Graaf trouva en .effet un oeuf tout feu!, placé au
haut de la corne, 8c exaélement femblable à ceux
qu’il avoit déjà vus. Ces oeufs fortis des ovaires ,
n’avoient que la dixième partie du volume dé ceux
qui y tenoient encore ; ce’ qui femble venir, die
Graaf, de ce qu’étant encore dans l’ovaire, ils"
contiennent , outre leur fubftance propre , une
, autre madère, favoir celle qui fait portion de la
fubftance glanduleufe des follicules. ,
Une femelle ouverte quatre jours après Ton
accouplement, avoit d’un côté trois, 'de‘l’Sutre
quatre follicules vuides , 8c dans les; cornes
de l'utérus autant d’oeufs plus grands .que les
précédens ; ils étoient defcèndus vers lé milieu
des cornes. Dans la cavité de ces derniers organes
Graaf vit nager une autre efpèce d’oeufs. Il
remarqua en outre, fur les ovaires, quatre véfi-
cules noirâtres : elles contenoient chacune un
grumeau de fang ; mais ces vélïçules, ajoute ie
même anatomifte, ne font pas particulièies aux
femelles pleines.
Une autre femelle difféquée cinq jours après le
coïr, avoit aux ovaires ftx follicules vuides accompagnés
chacun d’une papille confidérable , par
l'ouverture de laquelle Graaf inféra facilement dans
la cavité du follicule, une foie affez greffe, II trouva'
autant d’oeufs dans différentes parties de l’Utérus;
ces oeufs adhéroient fi foiblement à cet organe, que '
le fouille lesballotoit par-tout. Leur tunique Interne-
■ étoit très-apparente.
Six jours apres l’accouplement , une dixième
femelle avoit à l’un des ovaires fix follicules
vuicjes, 8c dans la corne du même côté, feulement
cinq oeufs faffemblés comme en un tas ,
près du vagin. L’autre ovaire avoit quatre follicules
vuides, 8c la corne du même coté ne coii-
tenoit qu'un oeuf, foit que les autres euftent été
poulfés trop loin par le mouvement périftatique
de l’utérus, ou qu’ils euffentéprouvé quelqu'autre
accident.
Une onzième femelle examinée fept jours complets
après fon accouplement , avoit, aux ovaires
quelques follicules vuides ,'plus ’grands , plus’
rouges , plus durs que les ’précédens., 8c autant
de tumeurs ou de cellules tranfparenrçsdans diffé--
rentçs
fefltes parties de l’utérus. Ayant ouvert les tumeurs
, Graaf en tira des oeufs beaucoup plus
grands que tous ceux qu'il avoit rencontrés juf-
qu’alors ; mais ils contenoient feulement une liqueur
limpide , renfermée dans une tunique qui
étoit très-apparente-
Le huitième jour après l’accouplement, Graaf
trouva dans une deuxième femelle deux follicules
dans l’ovaire gauche. Les cornes de la matrice
ayant été ouvertes, cet anatomifte y trouva les oeufs
. un peu accrus : on ne pouvoit toucher ces oeufs fans
les rompre ; il en fut de même dans une autre femelle
, dont on effaya de les tirer. La liqueur qu’ils
contenoient, fe durcit au feu comme le blanc des
oeufs des oiieaux. La fubftance interne des follicules,
à l’endroit où ils reçoivent des branches
des vaiffeaux hypogaftriques, étoit rouge 8c enflée.
Le neuvième jour après l’accouplement, Graaf
difléqua une femelle un peu vieille, dont les ovaires
étoient doubles des jeunes. L’ovaire droit avoit
deux follicules , 8c le gauche cinq ; ils étoient tous -
récemment vuidés ; il y avoit en outre dans les
ovaires plufieurs autres follicules fort pâles ;'
Graaf penfe que ces derniers follicules étoient ref-
tés du coïr précédent, quoique pour l’ordinaire,
dit cet anatomifte, ils ne laiffent que des points
de couleur blanche-cendrée,qui caufentl’augmen1
ration des ovaires. Les follicules du dernier accouplement
avoient chacun leur papille ; les autres
étoient tout unis. La corne droite étoit divifée en
quelque forte en deux cellules, 8c la gauche en
cinq ; la fubftance de çes cellules étoit plus rare
8c plus tranfparente que le relie de l’utérus, 8c
couverte de rameaux d’artères 8c de veines. Ayant
ouvert quelques-unes des cellules dont nous venons,
de parler, Graaf y trouva des oeufs ; mais il ne lui
fut pas poffible de lés en retirer, ce qui l’obligea
de les examiner dans les cellules mêmes, A la fur-
face de l’humeur très-limpide qu’ils contenoient,
nageoit une petite tache d’une matière très-tenue ;
dans les femelles plus jeunes, difféquées à la même
époque, cette matière étoit fi déliée, qu’elle échap-
poit à la vue. La fubftance interne des cellules,
celle qui reçoit les branches utérines des vaiffeaux
hypogaftriques, étoit plus gonflée que dans toutes
les femelles que Graaf avoir vues jufqu’alors; elle
offroit des ébauches dé placenta.
Le dixième jour, Graaf trouva dans l’ovaire
droit d’une autre femelle, un feul follicule , qui
étoit vuide ; le grand nombre des vaiffeaux qu’il
recevoit, le rendoit fort rouge ; fa papille étoit
très-petite, 8c la cavité de fa fubftance cendrée
l’étoit encore plus; l’ovaire gauche avoit fix follicules
femblables au précédent ; les cornes de
l ’utérus contenoient le même nombre de cellules,
c’eft-à-dire celle du côté droit une , 8c la gauche
fix. Ces cellules étoient à la diftan.ee d’un travers
de doigt l'une de.l’autre ; dans leur milieu étoit
Une légère ébauche d’embryon , femblable à un
Syft. anatotu. des Animaux. Tom. 11.
petit ver ; le placenta étoit très - apparent, 8e
l’oeuf y étoit attaché par fon choriou. La matièie
.des oeufs contenus dans les cornes de l’utérus ,
étant cuite 8c durcie; elle avoit le même goût que
celle des oeufs tenant encore aux ovaires-.
Une femelle ouverte douze jours après l'accouplement
, avoit dans Un ovaire fept, dans l’aütre
cinq follicules vuides. Les cornes étoient, di-
vifées en autant de cellules, plus grandes 8c plus
rondes que dans la femelle précédente yelles contenoient
des embryons fi développés; qu’on en dif-
tinguoic en quelque forte les différentes parties ;
car à la région de la poitrine, on voyoit deux points
rouges 8c deux points blanchâtres, 8c â celle de
l ’abdomen onobfervoit un corps mucilagineux ,
qui avoit une apparence de rouge en divers en-
dioits.
~Le quatorzième jour, une autre femelle avoit des
cellules encore plus grandes, 8c des vaiffeaux fan*
gùlns plus nombreux 8c plus gros; l’amnios 8c le
chorion étoient adhérens l'un à l’autre. Ayant
fendu , ces enveloppes , Graaf vit l’embryon : il
avoit la tête fort grande Sc tranfparente, 8c le cervelet
y formoit une pointe ; les. yeux étoient fail*
lans ; la bouche étoit ouverte , 8c l’on diftinguoit
en quelque forte les oreilles ; l’épine du dos fe fai-,
foie remarquer par fa longueur 8c fa couleur blanche
; elle étoit courbée vers le fternum, en forme
de carène, 8c côtoyée par dés vaiffeaux fanguins
très-tendres. Les ramifications de ces vaiffeaux s’é-
tendoient à droite 8c à gauche , 8c jufqu’aux pieds.
On ’reconnoilfoic dans les deux points rouges de 1a
poitrine, des ébauches des oreillettes du coeur, 8c à
leur côté on voyoit deux points blanchâtres, qui
défîgnoielit la place des poumons. L ’abdomen ouvert
préfentoit d’abord le foie, qui avoit une teinte
de rouge, enfuite un petit corps blanchâtre, autour
duquel fe rouloit en forme de fil, une matière
mucilagineufe ; cette matière étoit l’ébauche
du ventricule 8c des inteftins. Plufieurs diffec-
tions faites dans la fuite, offrirent les mêmes objets
aggrandis.
Le vingt-neuvième jour après l’accouplement,
8c l’avant-dernier de la portée , Graaf ouvrit uns
femelle qui avoit déjà mis bas fix femaines auparavant
: il trouva dans fes ovaires onze petiis fol-,
ücules blanchâtres, 8c d’autres beaucoup moin-s
dres d’une fubftance peu ou point différente. de
celle des ovaires mêmes. Les cornes de l’utérus
n’étoient plus à cette époque divifées en cellules
; elles formoient chacune un canal continu,
qui étoit entièrement rempli 8c très-tendu. Un
mouvement païftaltique très-fenfible, dont elles
étoient agitées, faifoit fortir les foetus les plus voi-
fins de l’orifice , encore enveloppés dans leurs
membranes, 8c avec tant de promptitude, que fi
Graaf n’eût arraché l'utérus, ife auroient, dit cet
anatomifte, tous été mis dehors.
On voyoit onze foetus fe mouvoir dans cette
I matrice s ieurs différens chorions étoient fi étroite«
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