G Ê N É R A U T É S.
,I_f A plupart des naturalises ont diftingué deux
espèces dé hériflon , l'un qui a le mu (eau long ,
pointu & femblable au groin d’iin cochon' ; l’autre
, dont le mufeau eft plus court, moins aigu1,
& reflemblant à celui d’un chien. Nous n’en
connoiflons qu’une feule, qui, n’a même aucune
variété dans ces cliru.ats. ( MM. de Bujfon ,
Daubenton & Erxleben% ‘ Elle eil: allez généralement
répandue, on la trouve par-tout en Europe ,,
à l’exception des pays les plus froids , comme la
Laponie , la Norvège , &c. ( Bujfon ). 11 y a aufil
des hériflons en Egy pte & à Madagafcar. ( Bnde•
ben). On les trouve fréquemment dans les bois ,
fous lés troncs des vieux arbres, dans un creux ,!
ou fous de la mouffe ; ils fe cachent aulfi dans les
fentes dérocher, & fur-tout dans les monceaux,
de pierres qu'on amalfe d-aii-s les champs dedans les
vignes ; ils approchent rarement des habitations ;
ils-préfèrent les lieux élevés & fecs, quoiqu’ ils-fe-
trouvent aufiî quelquefois dans les prés. ( Bujfon).
Les gens de la campagne, dit M. Daubenton ;
diftinguent deux efpèces de hériflon , comme les
auteurs , & quoiqu'ils ne puiffent donner aucune
raifon précife de leur opinion fur les différences:
de ces deux efpèces, iis mangent la chair du hé-:
riflon à groin de cochon , & rejettent celui, qui?
leur paroit être à mufeau de chien, parce qu’il
répand une mauvaife odeur. Des payfans, e*t
Bourgogne, ayant apporté à M. Daubenton deux
hériiTons' mâles , qu'ils difoient être l’un de l’ef-
pèce à groin de cochon, iv l’autre de l’efpèceà
mufeau de chien , ce favan-t naturalifte o b fer va
que ce dernier avoir effectivement une odriir forte
éc défagréabie, approchant un peu de celle du
mufe, tandis que l’autre avoit feulement l’odeur
qui eft in réparable de la malpropreté dans les -animaux.
Au refte Erxleben dit que tous les hériflons
répandent une odeur ambrée , ambrofiacus , & que
leurs éxerernens ont cette même odeur.
Ges animaux , quoique foutenus fur le urs. j amibes,
ont le corps uèi informe; c’eft une ma fie -*ob-
longue 3 convexe en deflus , terminée en avant
par un mufeau très-mince , & montée fur des extrémités
fi courtes que l’on ne voit que les
mains & les pieds. On ne diftingué pas le cou.
( M. Daubenton). .
Le hériflon ne bouge pas tant .qu’il eft jpûr;
mais il court, ou plutôt il marche pendant toute
la nuit- 11 pafle l’hiver dans un état d’.engoùr-
difie.ment , comme le loir, la marmotte , &c.
( MM. de Bujfon & Erxleben) ; aufli fa chaleur
naturelle n’eft elle pas plus confidérable que celle
de ces animaux. ( Bujfon).
En général, le hériflon a dix pouces de longueur
depuis le bout du mufeau jjjfqu’à l'origine
de la queue, qui eft longue d’un pouce. (Erx-
'leberi). ' !
La plupart des détails anatomiques contenus
dans ce tableau , . ont été extraits'de la .deferip»
tion que M. Daubenton a publiée de.cet.anisnal.
Il en a examiné principalement trois individus :
c'eft au premier qu’appartiennent les dimenfîons
que nous allons rapporter des différentes parties
extérieures & du fquélette- Le fécond>a fer.vi pour
la defçription des vifeères & des organes de la génération
du: male : il pefoit une livre cinq, onces;,
& avoit-'neuf polices, fept lignes de longueur .depuis’Jel
bout-dii 'mufeau jufqu’à lcoKigtne.de la
-queue. Le troifième fujet étoit une'femelle nil pe-
foit deux livres une once , & avoit huit pouces
&.‘demi de longueur.1
L’individu fut lequel ontiété prifes les dimejifions
principales des parties extérieures Si du fquélette ,
avoit^tieuf.pouces de longueur depu'is'ile bóut du
mufeau jufqu'à l’anus. La queue étoit longue de
neuf lignes..La circonfererrcè du ‘coups prife fous
les piquans, étoit de cinq pouces dans la région
du cou , de lêpt pouces & demi,fous leséaiffelies ,
& de neuf pouces quatre lignes au - deflus des
hanches.— ‘La tête non-ulécharnée: à voit deux
pouces & -demi de langueur’de puis-le bout, du
mufeau jufqu’à l ’occipur j. la xfirconférencè étoit
de cinq poiices'!& demi.entte les yeux Scdes. oreilles
, de trois- pouces fept li.gib.es au t deiflows des
yeux , & de- treize lignes au bout du nuifeau. Il
y avoir un pouce quatre lignes de diftance entre le
bout du mufeau &Tanglemterne.dei’ôeil, & onze
lignes d’intervalle entre les angles internes des
yeux. — L’extrénnit-é?u-périeure-.ou antérieure avoit
deux pouces de longueur depuis Je coude jufqu’au
poignet, & un pouce quatre lignes depuis je
poignet jufqu’au bout des ongles. — L’extrémité
inférieure étoit longue de deux pouces depuis le
genou jufqu’ au talon ^ & d’un pouce huit- figues
depuis le talon jufqu’au bout des ongles.— Les
plus grands ongles àvoiënt cinq lignes de longueur,
& une ligne un quart de largeur à leur bafe.
Dans le fquélette , la tête étoit longue de deux
pouces trois lignés depuis Ie bóut * dë"Ta mâ-
choir-e fu périeur.ç j-ufqu’à.l'pccipiit ; fa plus grande
largeur étbi-t d’un pouce ..quatre lignes : il y avoit
huit lignes & /demie de dift.mce entre les orbites
& l'ouverture des narines.La mâchoire fupérieure
étoit large' de quatre’ lignés' dans ‘ la région des
dents incifives. Les os propres du nez avoient
huit lir.nevdê longueui , & trois quarts dé ligne
d’étendue da^s. leur partie la plus large r la. hauteur
dès oibitas'etoit de dinqlignesi& demie. La
mâchoire inférieure étoit longue d’un pouce huit
lignes depuis fbn extrévriite antérieure jufqu’au
bord pofténeur de l’apoühyfe condÿloïde : fa largeur
étoit de fleïix ligues r8c démiè dausHa région
des dents incifives : il y avoir dix lignesTte diftance
entre les apophyfes cbndyloïdes.— Les plus
longues dents incifives avoient deux 1-ighes 'demie
de 'hauteur au-deflUs des‘ alvéoles , & les
•plus grades -molai-res deuV- H^rfési —1 L’ôsfdcfiim
étoit long de neuf lignes i il avoit.qi'iaùé iligoefi ■ &
demie ,de largeur à/on, extrémité fuperieure ,
& wrie: ligne. 4 evnie ,à. l’inférieure. — La première
fauffe vertèbr,e de la queue , qui etoit la
plus longue avoit deux lignes un tiers- Le
baflàn .avoitîfept lignes de diamètre de droite a
gauche, & un, pouce deux l)gnes_ de devant en
arrière , ou de haut en bas. L’os innomme e,toit
large de; trois, lignes & demie, dans fon bprd luperiëur^,
& Ibng. d’un pouce quatre lignes depuis
fon extrémité fupérieure:^ jufq.u aii milieu de la.
cavité çotylbïdé.r-L.e fternum- avoit un pouce
cinq 1ignes.de iongùeur.,— »La leptième cote etoit
la plus longue > elle avoit deux pouces une ligue»
-Llles clavicules étoient longues d un pouce. L o-
moplaté avoit u,n pouce fept lignes de longueur,
huit.lignes 4e largeur 4ans fa partie la plus loïgê, &
feulement. troi|. lignes dans fa partie la plus étroite.
L’épine 4 e cet ès'étoit haute de . trois lignes dans
fa partie la plus faillante. — L’extrémité fuperieure
avoic un pouce fept lignes & demie de longueur
dans l'humerus, un pouce dix lignes dans le cubitus
, un pouce quatre lignes dans le radius ,
éminences font plus (aillantes. On obferve une
efpèce d’arête ou de crête aflez aigue dans la région
de la future fagittale. Les ailes de l’os fphenoïde
font très-grandes ( Blafius). Les orbites ne font
pas terminées en arrière, de forte qu’elles fe trouvent
deux lignes 8f demie dans le carpe, fix lignes
dans le troifieme os’du métacarpe, qui eft le phis
long., deux Ijg-nes & demie dans la première
phalange du doigt du milieu., deux lignes dans
la fécondé , & aufli deux lignes dans la troi-
fièmeL-^ Vextrémité inférieure étoit longue d’un
pouce fept lignes, dans l’os de la cuiffe, d un
pouce dix lignes dans le tibia , d un pouce neuf
lignes dans le péroné, de fix.lignes dans le cal- ,
caneum , de-trois lignes & demie d'ans, le premier
os cuiVeifortrie, & le feaphoïde pris enfemble , de
Ijx lignes & tjemie dans le troifième os du méta-
tarfe ,, qui eft,1e plus long , de deux lignes un
tiers dans la'première phalange du doigt du milieu
, ■ d’ une ligne & demie dans la fécondé phalange,
& de deux lignes un quart dans la troifieme.
_Les rotules avoient trois lignes & demie de
longueur, deux lignes de largeur & d'épaifleur.
F O N C T I O N P R E M 1 ÈRE.
O s S J- Fri CATION.
.. ... $ E O T L -O- N P R E M I È R E.
I & 2. Les os en général. Suivant Blafius ( anat.
Brut. pan. L cap. X P . ) Iç.fquéletre du hériflon
diffère peu se celui de la martre.
3 4 ,7 , i i , 17 & -20. Les os delà tête en général,
„En gcn’tn ’l le’ hfriffon relîemble plus au cochon-
qu'au'chien par la forme 4u- mufeau-, & plus au
chien qu'au cochon par celle du nez.
La tête du fquélette a -quelque1, rapport avec
celles de la maître ( Blafius) , du putois & des
fiisetS ; par tes proportions principales'& pariles
a,êtes: de l'occiput ( M. Dauktnton)..Cependant
lis'OS font plus-grands, que dans la martre, & leurs
confondues avec les fofles zygomatiques
! ( MM. Daubenton éf V, D. ). — Les os propres
: du nez font très-étroits , & ils ne s’étendent pas
sautant en -lavant que la mâchoire fupérieure. —
Le, angles de la mâchoire inférieure font fa ilia ns
eh arrière en manière de petite apophyfe ( M.,
Daubenton ).
2 1 , 22, 23 & 24. Les dents en général. Le
hériflon a trente - fix dents, vingt à la mâchoire
fupérieure , & Ceize à-l’inférieure. Ces dents font
fitwéesr-dé manière qu’il y en a deux en devant à
chaque mâchoire 5 elles font étroites & les plus
longues. On trouve quatre molaires de chaque côté
des deux mâchoires -& cinq petites dents fituées
entres les molaires. & la dent de devant de chaque
côté de la mâchoire fupérieure-; il y a trois
.petites dents placées entre les molaires & la dent
de devant de la mâchoire inférieure..
La fécondé dent molaire eft la plus grofîe 5 la
, dernière eft la plus petite. Les extrémités de toutes
les molaires font recouvertes de pointes très-
élevées.
Les quatre premières petites dënts de chaque
côté de 1a mâchoire fupérieure ne forment chacune
qu’une pointe. La cinquième en a trois , de
forte qu’elle pourroit être regardée comme une i dent molaire.
La première petite dent de chaque côté de la
mâchoire inférieure a fa racine dirigés oblique-
i ment en arrière ; la racine de la fécondé eft an fil
inclinée en arrière , mais moins obliquement.
Elles ont toutes les trois une eminence dirigée en
devant; dans les deux dernières, cette éminence
eft féparée du refte du corps de la dent par un petit
fillon ; ce qui forme deux lobes , dont' l’un eft
beaucoup moins confidérable que l’aurre & fe
trouve au-deflus de la racine ( M. Daubenton ).
Les deux dents incifives de chaque mâch ci refont
éloignées l’une de l’autre , principalement
celles de là mâchoire fupérieure ( Erxleben ).
2 7 ,18 , 29 ,• 30 , 3 I & 3 1. Les vraies vertébrés
en général & en particulier. La colonne épinière
eft compofée de fept vertèbres dans la région cervicale
, de quinze dans le dos , & de fix dans la
région lombaire ( Coi ter dans Blafius, & M. Daubent
en).
1 L’apophyfe épineufe de la fécondé vertèbre cer*
I vicale reftemble à celle du cochon-d’ Inde. — La
branche inférieure ou antérieure des apophyfes
tranfverfes de la fixième vertèbre eft large & plate
( AL Daubenton ). — Suivant Coïter, les deux
dernières vertèbres cervicales ont leurs apophy