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long abdufte«r. Le mulcle péronier moyen eft percé pour le paffage d’un
mufcle grêle qui fe porte vers le petit doigt, dont il opère l’exteniion &
J’abduâiom Le mufcle plantaire eft très-charnu ; il paffe , après s’être élargi,
fur le talon,.& dans la plante du pied, il fe confond li intimement avec l’apo-
névrofe plantaire & avec le fléchiffeur perforé, qu’on doit le regarder comme
faifant partie de l’un & de l’autre.
Ici fe trouvent deux fléchiffeurs perforans, l’un pour le troifième & le
quatrième doigts , l’autre pour le fécond & le cinquième ; & chacun de ces
fléchiffeurs fournit un tendon au pouce, qui n’a point de fléchiffeur propre ,
pon plus que dans la main antérieure.
Il fuit de cette ftruôure, que les linges doivent le plus fouvent étendre plusieurs
doigts enfembie, & qu’ils ne peuvent fléchir le pouce de la main fans
fléchir en même temps plus ou moins les autres doigts.
En continuant l’examen de la main poftérieure ou pied du linge , j’ai appris
que chacun des mufcles perforés fournit un tendon au pouce , fans doute afin
que dans toutes les attitudes & dans toutes les circonftances poflibles, ce
doigt foit fléchi fans peine & par une fuite néceffaire de la difpofition des
parties. Cette ftruéfure doit être très-utile à ces animaux , qui vivent fur des
arbres, aux branches defquels iis font fans ceffe accrochés & fufpendus.
Le nombre des doigts des quadrupèdes , conlidéré dans chaque extrémité,
eff au plus de cinq. Il réfulte des nombreufes obfervations de M. Dau-
benton, que la plupart de ces animaux ont cinq doigts à chaque pied ;
que parmi ceux qui font ainiî conformés, on en compte un tiers dont
le doigt interne du pied a la forme d’un pouce, & que dans trente-trois
efpèces, les doigts antérieurs & les poftérieurs ne font pas en même
.nombre*
Les quadrupèdes peuvent être divifés en dix feftions, à raifon du nombre
de leurs doigts.
Dans la première, en comparant toujours le nombre des doigts d’une
des extrémités antérieures avec celui des dctigts d’une des extrémités pof-
térieures, la proportion eft de cinq ( 1 ) à cinq, comme dans l’homme &
dans les linges
Dans la fécondé, elle eft de cinq à quatre, comme dans le chien & le
çhat, jcL _
Dans la troifième , elle eft de quatre à cinq, comme dans le tamanoir,
Dans la quatrième, elle eft de quatre à quatre, ioit que l’animal s’appuie
fur fes quatre doigts, comme l’hyæne , ou fur deux feulement, comme les
b.ifuiques JJ.
Dans la cinquième , la proportion eft de quatre à trois, comme dans le
cochon d’Inde JJ.
( t ) Le premier nombre défigne toujours celui des doigts de l’extrémité antérieure.-
Dans
Dans la lixième, elle eft de trois à trois, comme dans l’a i , j:{.
Dans la feptième, elle eft de deux à quatre, comme'dans le fourmilier, JJ.
Dans la huitième , elle eft de deux à trois, comme dans l’unau , Jf.
Dans la neuvième , de deux à deux , comme dans le chameau, JJ,
Enfin , dans la dixième, elle eft d’un â un, comme dans le cheval, dans
| l’âne, le zèbre & l’onagre, JJ.
Remarquons que dans le phalanger, deux des doigts font réunis en un
1; feul, finis Cependant que les ongles foient confondus entre eux. Obfervons
1 que dans les linges &-dans les makis, chaque doigt eft formé de trois pha-
1 langes, tandis qu’on n’en trouve que deux dans quelques-uns des doigts de
I plulieurs autres fiffipèdes. N’oublions pas qu’il èxifte une proportion confiante
l| entre le nombre des os du métacarpe & du métatarfe & celui des doigts,
J & que les quadrupèdes bifulques nê font point exception à cette règle ,'quo.i-
] qu’avec deux doigts ils n’aient qu’un canon, puifque cet os, fimple en appa-
1 rence , eftcompofé, dans les jeunes fujets, de deux pièces très-diftinàes ,
J qu’une offification 'rapide confond de,forte qu’il n’y en a plus qu’une feule ( t)
,1 dans un âge avancé.'Ces mêmes quadrupèdes ont deux-petits doigts lurnumé-
I raires fur lefquels l’animal n’eft point appuyé, & dont chacun s’articule avec
fi un petit os métacarpien ou métatarfien. Ces deux doigts furnuméraires font
fi en général plus volumineux dans les ruminans à cornes folides que dans ceux
I dont les cornes font creufes ; dans le renne , par exemple, que dans le boeuf.
| Il m’a paru-auffi qu’ils étoient plus gros dans les extrémités antérieures de ces
jj bifulques que dans les poftérieures. Dans le fanglier les deux doigts furnumé-
I raires font très-exprimés, & l’os du canon eft remplacé par deux os épais &
i courts. Dans le cheval, l’os du çanon eft environné de deux petits os aigus ( z ) ,
| que l’on doit regarder comme tenant lieu de deux os du métatarfe , ou comme )) répondant à deux ordres de phalanges ébauchées.
Les os du métacarpe & du métatarfe font donc, comme les doigts, au
nombre de cinq dans l’homme , dans les linges , dans les makis, & dans plu-
fieurs autres fiffipèdes ; au nombre de quatre bien diftinêts dans le fanglier,
& en général dans les bifulques fans canon j au nombre de quatre , dont les
■ deux moyens font réunis, dans les bifulques à canon'; enfin au nombre de
trois dans les folipèdes ; tels que le cheval.
L’examen dès dents eft encore un objet de recherches commun à ceux qui
I cultivent l’hiftoire naturelle & l’anatomie, & fans lequel on ne peut avoir
I qu’une connoiffance imparfaite des animaux. Les anciens regardoient les dents
J comme des os d’une nature particulière : elles jouiflént, difoient-ils, d’une
ï forte de fenfibilité, puifque l’impreflion du froid & du chaud s’étend jufqu’aux
) nerfs dont leurs cavités font remplies. Servons-nous de ce caractère pour dif-
( O V o y e z le Mémoire de M. Fougeroux fur le canon du veau. Acad. dis Sciences, 177,2,
■ (z ) M. Dàubenton les appelle épines'. 1
I B dnat. des Animaux. Tome //. I