
tièrement dé nourriture j ils fortent de leur nid
le matin , l’après-midi & le foir, & fe promènent
pendant environ un quart-d’heure ; ils goûtent
à peine les alimens qu’on leur préfente , ils les
rejettent même & éprouvent des naufées , comme
s’ils en étoient incommodés* Ils paflent la plus
‘ grande partie du jour & la nuit entière dans un
fommeil profond, qui eft fouvent accompagné d’un
ronflement très - fort. M. Pallas a fait fur ce
fujet quelques expériences dont je crois devoir
rapporter les détails..
Dans l’hiver de 1768 , il nourriffoit une femelle
de bobak , âgée de quatre ans, & qui étoit
tiès-aprivoifée & très-gralfe ; dans' une. chambre
qu’ontenoit échauffée depuis le noqufqu’au 125e.
degré du: thermomètre de De l’ifle 3. ce thermomètre
ayant été appliqué, le 4 décembre, entre
les aines de cét animal, le mercure s’y eft
élevé au-deifus de 104°. Le même jour, dans
un temps de très-forte gelée , M. Pallas renferma
fon bobak dans une chambre très-froide qui fe
trouvoit fituée près de la porte de fa maifo.n :
Cette chambre étoit entièrement-obfcure & elle ;
avoir à peine; fix ou huit pieds de largeur. .L'animal
rongea d’abord la porte & fut extrêmement
inquiet ; enfuite il fe conftruifït un nid
dans un des angles de la chambre avec de l’étoupe
qu’on lui avoir apportée , il en fortoit
peu , & il mahgeoit très-rarement des alimens
qu’on lui donnoit. Le froid. étoit à 1(58°.; le 6
é i le 7 décembre , il defcendit au -deffouslde
170°. le 19 du même mois, parce qu’il fouf-
floit un vent de nord très-pénétrant 3 -:1e bobak
foutint bien ce froid rigoureux , il parut vigoureux
comme à l’ordinaire > il fortoit par fois de
fon nid , principalement lorfqu’il entendoit paf-
fer des hommes, & il les appelloit en fifflant.
ZI ne perdit rien de fa familiarité i &: feulement
très-peu de fa chaleur. <Au commencement de
janvier , le froid étant plus v if & plus foutenu,
l’animal fortit très-rarement de fon nid, i l . ne
mangea prefque rien, mais il confervoit toujours
fa vivacité lorfqu’il étoit éveillé. Le 16 janvier
, le froid fit baifler le mercure, jufqu’à 187°; î
cependant le bobak ne fut point engourdi, il
jouoit, étant affis dans fon nid , avec les per-
fonnes qu’il connoiffoit, il étoit autant gai qu’à:
l’ordinaire , mais fon nid ne confervoit plus de
chaleur, l’animal s’endormoit facilement lorf-
qu on l’abandonnoit à lui-même. Le même degré
de froid ayant continué pendant deux jours,
le bobak devint un peu plus engourdi, il fe ré-
veilloit plus difficilement j toutefois, lorfquon
le chaffoit de fon nid , il fe promenoit encore,
& il continua de le feire pendant plufieurs jours
de fuite j il rendoit prefque t o u s les jours des
matières, quoiqu’il né goûtât prefque rien , 011
l’entendoit aufli par intervalles ronger des planches.
Le jo janvier, les circonftànces étant les
mêmes, M. Pallas plaça un thermomètre entre
les cuifles de l’anima] > le merture fe tint entre
le 108 & le 109®. degré de chaleur. Enfin, le
premier jour de ‘février , le thermomètre ayant
été placé dans un ouverture qu’on fit au ventre dè
ce bobak le mercure s'éleva à 9 3 fo. ( ou a 100 f-o.
fuivant l ’échelle de Farenheit. M. Pallas a toujours
obfervé que la chaleur naturelle de ces animaux
étoit au milieu de l’été d’environ 92°. du
thermomètre de de ,l’ifle ( pu 1020. de la graduation
de Farenheit), dans ceux qu’on tient dans
l’etat de domefticité, & de 100 à 100 r°< (de
l’échelle de Farenheit ) , dans les individus maigres
& fauvages qui font pris nouvellement. A infî,
dans le bobak qui a .été le fujet de cette expérience
, après plus d'un mois de froid continu
, la chaleur naturelle a été diminuée à peine
.de deux degrés , -& elle s’eft trouvée réduite
feulement au même degré dans lequel elle exifte
dans les' individus ifauvages qu’on prend, en été.
Il refaite de cette expérience', fuivant M. Pallas,
qu’on ne peut pas appliquer au bobak , au
moins à ceux qu’on élève dans les maifons , ce
que M. de Buffon a dit (1) relativement au lé-
rot & généralement concernant tous les animaux
qui paflent l’hiver dans un état d’engourdifîementJ
« que. la chaleur dû fang -n’êft guère au-defifus
de' la température de l’air extérieur, & qu’elle eft
fouvent au-deflous. »
Le fouflik (z) qui a été nouvellement pris
& dont le naturel ne fe trouve^ pas encore altéré
par la vie domeftique , perd promptement
fa chaleur par le froid extérieur , mais il n’en
eft jamais privé autant, que M. de Buffon l’indique
, & lorfqu’oVi lé met dans un air tempéré
, il recouvre bientôt la chaleur qui eft propre
aux animaux à fang chaud. Le loir qui s’engourdit
dans une feule nuit lorfqu’on l’enferme
dans une glacière, & qui eft ,• parmi les animaux
de cette clàfle, celui qui eft ftupéfié le plutôt
par le froid , peut être ranimé dans l’efpace de
quelques heures par la chaleur de l’ été. Peu d’heures
après qü’ il a été reffufcité i la chaleur de
l’air étant à peine a 120°. ( 68 f -'de Farenheit),
celle de cet animal s’élève au 96 lt ° ’ de l’une
& de l ’autre échelle , de manière qu’elle eft très-
fupérieure*à celle de l ’atmofphère. Le même
fait a lieu à l’égard des chauve- fouris , qui font
auffi entièrement engourdies pendant l’hiver j dans
une no&ule qui fut foumife plufieurs fois à cet
examen dans un jour allez froid, la chaleur du
( 1 ) Voyez ci-deflus, dans la defctiption anatomique du loir , Üarticle G éhér.a l it a s .
(1) ( G lis Ç i j E L L U S , Erxlçbent Bodacrt & Linné j glfs ciiellus P allas, &c. Voyez ci-après l’article du foufiic, )
ftna étoit de 90°. (W ° ,d e Fatenh. ) ; dans une i
niniftrelle. ,-la chaleur interne s’elevoit a »9 ,
} , 0j — 101S0. de Fatenh. ) , la température de
l'air étant alors à n i ( fy ° - de Farenh. )
( P a l l a s . ) ( 1). , ’ ; . ' .. .
Le bobak eft très - bas des jambes ; il a le
corps court ; fon ventre eft très-gros, & il pa-
roit très -.large Iorfque l'animal eft étendu. ( ib idem.
) Cet animal eft de la grandeur de la marmotte.
( M M .d e Bu ffon ( i P a lla s . ) Les individus
adultes pèfent ordinairement huit ou dix livres],
poids de feize onces ( P a l l a s , ) . , M. Pallas a
même vu des mâles qui pefoient quatoize livres,
& des femelles qui en pefoient treize & demie.-
Dans une fejhelle très-graffe , fur laquelle M.
Pallas a pris toutes les dimenfions qui font rapportées
dan? cette table & à laquelle, appartient
aulli la defctiption des vifcères de cét animal,
la longueur du corps, depuis le bout du nez
jufqu'à l'anus-, étoit d'un pied'trois pouces dix
lignes. La queue, étant dépouillée des po.ils, avoir
quatre pouces quatre lignes de longueur ( 1 ).
La circonférence du corps étoit de fix pouces
dix lignes dans la région du co u , d’un pied deiix
pouces autour de la poitrine , & d'un pied
lin pouce fix lignes auprès des cuifles. Le train
de devant, dans la région des épaules , étoit
haut de cinq pouces -& demi, & le train de
derrière de cinq pouces.
F O N C T I O N P R E M I È R E .
O s S I F I C A T I O 'N .
S e c t i o n p r e m i è r e .
3 , 4 & 1 1 . L a tête en général. La tête eft
légèrement applatie de haut en bas, & renflée
furies côtés. Le mufeau eft court, épais & obtus.
Dans l’individu que M. Pallas a décrit, la tête
avoit trois pouces dix lignes de longueur ( 3 )
depuis l ’extrémité du mufeau jufqu’à la nuque.
Sa circonférence étoit de fix pouces une ligne
entre les yeux & les oreilles, & de cinq pouces
quatre lignes à la hauteur de la lèvre inférieure.
Il y avoir un pouce huit lignes de dif-
tance entre le bout du mufeau & l ’angle interne
de l’oe il, & un pouce fept lignes d’ intervalle
entre les angles internes des yeux. ( P a lla s . )
21. L e s dents inci/îves.. Ces dents font au nombre
de deux, dans chaque mâchoire , comme
dans les autres animaux de ce genre. Elles font
prefque’ rondes, rapprochées dans le milieu , divergentes
& tronquées dans leur extrémité. Les
inférieures font blanches, fîllonnées légèrement
dans leur longueur , Ôc les plus longues j elles
ont huit lignes & demie de hauteur dans le
fujet qui a fervi pour çetee defeription. Les dents
incifives Supérieures font jaunes en dehors. Leur
longueur eft de cinq lignes. ( P a lla s ,. p ag. 3.
b p L l X . f i p l . y ^ '
23 & 24. L e s molaires. Les dents molaires font
; au nombre de dix dans la mâchoire fupérieure, cinq
à droite & cinq à gauche. La mâchoire inférieure
n’a que huit dents molaires, quatre de chaque
côté. ( P a lla s . )
36. L e coccyx. Voyez ci-defïusGén ér a l ité s^
40. L e Jlernum & le cartilage xyphoïde. Le fter-
num étoit compofé de quatre os.
Le cartilage xyphoïde avoit beaucoup d’épaifr
feur dans fa partie antérieure ou fupérieure 3 fon
extrémité inférieure fe terminoit en pointe comme
une lame d’épéè. ( P a lla s . )
41. L e s côtes en général. Lès côtes étoient au
nombre de douze de chaque côté. ( ibidem. >
49, 56,, 59, 6 7 ,6 8 , 6 9 ,7 2 , 76 & 84. L e s e x trém
ité s-en général. Elles font très-courtes.
L’avant-bras avoit deux pouces dix lignes de
longueur.
La main étoit large d’un pouce deux ligpes
près de la bàfe des doigts. Elle avoit deux'poupes
quatre lignes depuis le poignet jufqu’au bout
des ongles. Sa circonférence étoit de deux pouces
cinq lignes dans le carpe derrière les çallofîtés,
& de deux pouces deux lignes dans le métacarpe.
La jambe étoit. longue de trois pouces une ligne
& demie j elle, ayoît quatre pouces & une
ligne de circonférence dans fon extrémité fupé-
rieure, & deux" pouces quatre lignes auprès du
calcanéum.
Le pied avoit un pouce une ligne de largeur
près de la bafe des doigts , &. trois pouces qua<
tre lignes de longueur depuis le talon jufqu’ à l’extrémité
des ongles.
(1) M. Pallas a fait auffi lut le même o b je t, relativement au hériffon, des expériences dont on trouve les reful—
tats dans les nouveaux mémoires de Pérersbourg, ( nov comment, petrop* ) vol. XIV. pag Ï77 6e fuiv.
f i ) Dans un bobak mâle, dont le poids étoit de huit livres , M. Pallas a trouvé que le corps avoit un pied neuf pouces
fix lignes de longueur depuis l’extrémité du mufeau jufqu’à l’anus.» La, queue étoit longue de fix pouces deux lignes 9
étant me futée fans les poils.
(3) Dans le bobak rr^âle dont j’ai rapporté la- longueur du corps dans la note précédente * la tête étoit longue de
quatre pouces huit lignes, depuis le'bout du mufeau jufqu’à la nuque.