
ment unis , qu’ils fembloient n’en faire qu’un.
( Graaf3 dans Blafius).
M. Daubenton a ouvert deux lapines pleines,
& une troifième qui paroifîoit avoir été couverte
par le mâle peu de tems avant fa mort. Dans cette
dernière femelle il fortoit du vagin une liqueur
épaifte & jaunâtre , & il s’eft trouvé au fond de la
matrice , près des orifices des cornes , une petite
quantité de pareille liqueur, mais qui étoit épaiflîe.
La vulve étoit gonflée & le clitoris très-faillant :
il n’y avoit rien de particulier dans les cornes : les
trompes décrivoient leurs fînuofités fur une ligne
tres-Iongue} les ovaires avoient une couleur jaunâtre
, & des caroncules très-convexes, au centre
defquelles on voyoit une efpèce de petit mamelon.
En les prefîant, il en fortoit une liqueur épaiflfe
& jaunâtre.
La première des deux autres lapines étoit pleine
feulement depuis quelques jours. 11 y avoit dans
les ovaires des caroncules & des véficules plus
volumineufes que dans les temps où la gefta-
tion n’a pas lieu. Ces caroncules étoient blanchâtres
& faillantes > les véficules étoient bleuâtres. Il
y avoit un foetus dans une corne de la matrice, &
deux dans l’autre. Dans les régions où étoient des.
foetus, les cornes utérines étoient dilatées , & for-
moient pour chaque foetus une poche de fept à
huit lignes de diamètre. On enfloit ces poches en
foufflant dans les cornes , de forte que l'air paf
foit d’un bout à l’autre de ces conduits. Il y avoit
dans chaque poche un placenta de quatre ou cinq
lignes de diamètre ; les rudimens de l’embryon
fbrmoient une nulle beaucoup moins volumi-
neufe ; ils étoient entièiement mucilagineux &
informes.
La fécondé lapine pleine étoit fur le point de
mettre bas. Les orifices des cornés de la matrice
commençoient à fe dilater pour l’accouchement 3
comme l’orifice interne de l’uterus fe dilate alors
dans les femelles de la plupart des autres quadrupèdes.
(n°. 1186 &fuiv.)
11 y avoit cinq foetus dans la corne gauche &.
lin dans la droite. Les enveloppes de chacun des'
foetus, leur placenta &■ leur allantoïde, étoient fem-
blables à ces mêmes parties confidérées dans le lièvre.
(Voyez ci-âprès l’article de cet animal). Le
cordon ombilical avoit onze lignes de longueur $
le placenta avoit environ quatorze lignes de diamètre
& trois lignes d’épailfeur ; la bulle de l’allantoïde
étoit prefque auflî grande que celle du
lièvre. Les foetus avoient quatre pouces depuis le
lommet de la tête jufqu’à l ’anus} la longueur de la
tête étoit de quatorze lignes, & fa circonférence
de deux pouces & demi j la queue étoit longue de
fept lignes. Les mâles 8c les femelles fe refifem-
bloient beaucoup par les parties extérieures de la
génération 5 la vulve formoit un tubercule placé ,
contre l’anus , & entièrement femblable par Ta po-
fition & par fa forme, au tubercule que le prépuce
& la verge formoient dans le mâle j toutefois
il y avoit un peu plus de*diftance entré l’anus
8c le prépuce, qu’entre l'anus 8c la vulve.
( M. Daubenton). .
Le chorion fe trouve appliqué à l’amnios. Il
reçoit le fang qui lui eft neceftaire, de l’artère
omphalo- méfentérique. {Graaf dans Blafius.)
Suivant Needham, le chorion eft couvert en
grande partie , de vaifteaux qui lui donnent une
couleur blanchâtre ; mais fes extrémités font unies
8c tranfparentes. Les vaifteaux qui le parcourent
font en-deftous , & tirent leur fuc de la fécondé
membrane fur laquelle ils font répandus. Cette fécondé
membrane eft la plus grande ; elle eft prefque
femi-Iunaire. Etant enflée, elle reftemble par fa
forme, au rein de l’homme. Les vaifteaux répandus
fur la face concave par laquelle le chorion
tient au placenta, fe rafîemblent en un tronc, qui
laifiant le placenta, fe porte vers l’ombilic, 8c
atteint feulement le cordon ombilical dans cette
région3 enfuite le tronc dont nous venons de parler,
continue fa*route jufqu’au méfentère, 8c contribue
à former les vaifteaux omphalo-méfentéri-
ques. {Néedham dans Blafius').
L’amnios étant foufflé, prend la forme d’un
rein ; mais on n’y trouve aucune liqueur. ( Graaf
& Néedham dans Blafius).
L’allantoïde eft placée entre les vaifteaux ombilicaux
fur le placenta. ( Néedham & Graaf). Elle
paroît formée , dit Graaf, de plufieurs cavités qui
s’unifient entr’elles. Cet auteur n’a pu découvrir
aucune communication , ni faire palier le fouffle
de l’allantoïde dans la veflie.
Chaque foetus a fon placenta. Everard compte
à la partie fupérieure de ce corps, fept ouvertures
par lefquelles il reçoit les vaifteaux de l’utérus :
ces vaifteaux fe terminent darts fe placenta, de
forte qu’ils ne comuniquent point avec ceux du
cordon ombilical.
Le placenta eft compofé de deux fubftances ,
l’une rouge, l’autre tirant fur le blanc. Celle-ci,
placée entre la fubftance rouge & l’utérus, eft percée
de fix ou fept trous, comme nous avons dit
ci-deftlis 5 8c fi l’on y fouffle, la portion rouge du
placenta s’enfle comme une éponge- Ce placenta
reçoit deux fortes de vaifteaux j l’aorte lui donne
deux altères , 8c la veine-porte une veine : ces trois
vaifteaux, avant d’y parvenir, fe divifent en plufieurs
rameaux, qui parcourent enfemble toute fa
fubftance. ( Graaf dans Blafius).
1 175. De l'oeil du foetus. Voyez nos 785 8c 78 <$•
12.94 8c 1295. Des tefiicules» & du ferotum du,
, foetus. Voy. nOSl 1132, n 34 & fuiy.
F O N C T I O N
N U T R
N E U V I È M E . ,
I T I O N .
S e c t i o n p r e m i è r e .
1303, 130J 8c 1306. La lallation en généralj
les mamelles3 leur nombre & leur pofition. Le lapin
a , comme le lièvre, dix*mammelons , cinq de
chaque côté, quatre fur la poitrine 8c fix fur le
ventre. ( M. Daubenton ).
Les femelles s’arrachent fous le ventre une allez
grande quantité de poil, dont elles font une efpece
de lit pour recevoir leurs petits aufti -tôt apres
qu’ils font nés. Pendant les deux premiers jours
elles ne les quittent pas. > elles ne fortent que lorfque
le befoin les prefte., 8c reviennent dès qu’elles ont
pris de la nourriture. Dans ce temps, elles mangent
beaucoup 8c très- vite ; ; elles apportent a
leurs petits du feneçon 8c d’autres herbes > elles
les foignent aufli 8c les allaitent pendant plus de
fix femaines; de forte qu’elles ne les font fortir de
leurs terriers pour les amener au-dehors ,que lorf-
qu’ils font tout élevés. ( Buffon).
SE'CTION d e u x i è m e .
1319. Les alimens en général. Lës lapins fe
nourrilfent prefque de toutes fortes de fubftances
végétales : ils mangent des herbes , des racines,
des grains , des fruits , des légumes , 8c même les
arbrifleaux 8c les arbres. ( Buffon).
132Ç). Les alimens confidérés par rapport aux.
âges. Voyez nosi303 > 1305 8c 130(5.
S e c t i o n t r o i s i è m e .
1322. Le corps graiffeux. Les lapins prennent
un peu plus d’embonpoint que les lievres,
( Buffon).
S e c t i o n q u a t r i è m e .
1324. Les diverfes périodes ou âges de la vie.
• Les lapins vivent huit ou neuf ans. ( Buffon &
Erxleben ).
E S P È C E D E U X I È M E .
L e L i è v r e .
Le Lièvre. Buffon , hift. nat. VI. pag. 146.
pl. 38.
' Lè Liè v r e , Lepus. ( ___) caudatus ex cinereo
rufus. Briff. reg. an. p. 138- n. 1.
Lepus ti,nidus caudâ abbreviatâ , ptdibus pofticis
longitudine corporis dimidii , duriculis apice.nigris.
Erxleben , fyft. regn. an. cl. n g. 31. efp. 1.
Lepus caudâ abruptâ . pupillis atris. Linn. fyft.
nat.2. pag. 46. en. Fn. fuec. 1. p. 8. n. 19. mfyft.
nat. 6. p. 9. n. 2.
Lepus (vulgaris) caudâ abfuptâ, pupillis atris.
Lin. muf. Ad. Frid. 1. p. 9.
Lepus ( timidus) caudâ>abbreviatâ , auribus apice
nigris. Linn. fyft. nat. 1 0. 1. p. 57. n. 1,
Lepus (timidus) caudâ abbreviatâ , duriculis apice
nigris. Linn. Faun. fuec. 2. pag. 9. n. 25. ~ fyft.
nat. 12.1. p. 7 7 » «• I*
g é n é r a l i t é s .
L e lièvre habite prefque par-tout en Europe ,
en Egypte, en Barbarie & en Afie. (MM. de Buffon
, Erxleben , Boddaen , hic.). Son efpèce eft
très répandffe dansles Montrées tempéréesde l’Europe
i elle eft moins nombreufe dans i’orienuIL^iw) ;
elle ne s’étend guere du corc du nord au-delà de yo0-
de latitude; les lièvres qu’on trouve dans les régions
feptentrionales de la Rulïie & de la Sibérie, font
de l'efpèce de celui que M. Daubenton appelle
le changeant. (Voyez ci-après l’article de cet ani-
mal). (M. Vall.ts) . . . 1 1
En général, les lièvres s’éloignent peu du lieu
oil ils font nés, principalement les femelles ; ils
choififfent en hiver les côtés expofés au midi, &
en été ils fe logent au nord.
Les lièvres des pays chauds, d’Italie , d’Ef^
pagne, de Barbarie , font plus petits que ceux de
France & des autres pays plus feptentrionaux.
Selon Ariftote, ils étoient aufli moins grands en
Egypte qu’en Grèce. La nature du terroir ou du
climat influe aufli fur ces. animaux, relativement
à la grandeur ; ceux de montagnefont plus grands
fk plus gros que les lièvres de plaine..Les femelles
font plus groffes que les mâles, & cependant elles
ont moins de force & d’agilité ; elles font auflî
plus délicates & plus fenfibles aux impreflïons de
l’air. ( Buffon).
Le corps du lièvre eft allongé, & à-peu-prês de
la même groffeur dans toute fa longueur. Laqueue.
quoique très-courte, eft repliée en haut. (M. Daubenton).
Les extrémités inférieures font à proportion
beaucoup plus longues que les fupérieures.
{MM. de Buffon , Daubenton, Pallas , Erxleben
, &c.).
Le lièvre paroît être du nombre des animaux
qui voient aufiï-bien la nuit que le jour ; il rie
vit même en quelque forte quels nuit, (no siiy
8c 784)- (Buffon). ■ i . H
M. Daubenton à dilleque plufieurs individus de
cette efpèce. Celui qui lui a fervi de fujet pour la
defeription des vifeères & des parties de la génération
du mâle , avoit un pied fept pouces de longueur
depuis le bout duinufeau jufqu’à l'anus. La
femelle fur laquelle il. a pris les dimenfïons de*
parties fexuelles, avoit un pied huit pouces &
demi 5 elle pefoit fept Livres un quart, 8c le ma!®
1 fept livres.
Bbbb t