
G É N É R A L ! T É S.
O N trouve tles caftors en Amérique,- depuis le
trentième degré de latitude nord * juTqu'au foixan-
tième & au - delà ; ils font très - communs vers le
nord, & toujours en moindre nombre à mefiire
qu'on avance vers le midi. C'eft la Tnême chofè
dans l'ancien Continent; on n'en trouve en quantité
que dans les contrées les plus feptentrionales';
ils font .très- rares en France * en Bfpagne * en
Italie, en Grèce & en Egypte. Ils habitent de préférence
fur les bords des lacs* des rivières & des
autres eaux douces ; cependant il s'en trouve au
bord de_ la mer * mais principalement fur les mers
feptentrionales, & fur-tout dans les golfes médi-
terranés qui reçoivent de grands fleuves* & dont
les eaux font peu Talées.
Le caftor femble faire la nuance dés quadrupèdes
auxpoiflbns* comme la chauve-fouris paroit faire
celle des quadrupèdes aux ôiféaux ; il eftlefeulpar-
^ mi les quadrupèdes qui, refîemblànt aux animaux
ierreftres par les parties antérieures ou fupérieùres
de fon corps, paroiffe en meme temps tenir des
animaux aquatiques par les parties postérieures ou
inférieures; le feul qui ait la queue plate* ovale &
couverte d'écailles, de laquelle il fe fert comme d'un
gouvernail pour fe diriger dans l'eau ; le feul qui ait
les doigts des pieds réunis par une membrane natatoire
, & en même-temps ceux des mains féparés.
Dans les pays qui font très-peu fréquentés par
les hommes i telles que les régions feptentrionales
de l'Amérique, les caftors Te réunifient en
fociété , & conftruifent en commun , fur des
étangs ou des rivières, des cabanes particulières
dans lesquelles ils habitent ; ces*cabanes ont deux
îfiues, l'une, pour aller à terre; l'autre, pour fe
jetter à l’eau; la fenêtre, qui regarde fur l'eau *
leur fert de balcon pour fe tenir au frais & prendre
le bain pendant la plus grande partie du jour;
ils s'y tiennent debout,* la tête & les parties fu-
périeurès‘’-dü corps élevées, & toutes les parties
inférieures plongées dans l'eau. Cet élément liquide
leur eft fi néceflaire (;) , au plutôt leùc fait
tant de plaifir, qu'ils'fembient ne“ pouvoir s'en
palTer. Ils vont quelquefois aflez loin fous la glace.
L'habitude qu'ils ont de tenir continuellement
leur qiiéue, & toutes lés parties inférieures de
leur corps dans l'eau , paroit avoir changé la nature
de leur chair; celle des parties antérieures ou
fupérieures* jufqu'aux reins, a la qualité, le goût,
la cpnfift.an.ee de la chair des animaux de la terre
82: de l’air; celle des cuifies-& de la queue a l’odeur,
la faveur toutes les qualités de celle du
' poiflon ; cette queue eft même une extrémité * une;
vraie portion dé poiflon attachée au corps d’un
quadrupède ; elle eft entièrement recouverte d'écailles
( n°. 877) , & d'une peau femblable à
celle des gros poiffons.
Outre les caftors qui vivent en fociété* on rencontre
par-tout, dans le même climat, des caftors
TohYaires * qui demeurent comme le blaireau dans
un boyau Tous terre. On les appelle caftors- terriers;
ils habitent Comme les autres au bord des eaux.
Tons nos bièvres d'Europe font des caftors terriers
& folitàires, quoiqu’on ait trouvé dans lès
derniers fiècles des caftors cabanés enNorwège Sr
dans les autres provinces les* plus feptentrionales
de l’ancien Continent. ( Buffon.
Le caftor reflemble au rat-d’eau par la forme
de la tête; mais le chanfreinparoît être plus arqué,
& lefommet de la tête eft plus applati. Le
m.ufeau eft gros & court; ce qui a déterminé les
anciens à mettre cet animal au nombre de ceux
qu'ils appelaient têtes - quarrées. ( Perrault 3 Acad.
des Sc. ) Le cou a très-peu de longueur, &1 il pa-
roît anfli gros que la tête. Le corps eft proportionnellement
plus long que celui de la marmotte ;
mais il eft aufti gros, fur-tout dans la partie pof-
térieureou inférieure ( M. Daubenton ).Comme le
caftor a;les extrémités antérieures ou fupérieures*
beaucoup plus courtes que les poftérieures ou
inférieures , il marche-7 toujours la tête baiflee &
le dos arqué. La queue eft applatie de devant èn
arrière, ou de haut en bas, ( MM. de Buffon &
Daubtnïon ). Elle eft ordinairement longue d'un
pied *épaifîe d'un pouce , 6e large de cinq ou fix.
Les plus grands caftors' pèfent cinquante ou
foixante livresj & ont à-peu-près trois pieds
de longueur, depuis le bout du rmifeau jufqu'à
l'origine de la queue \Bujfo'n}. M. Daubenton
en a examiné deux qui venoient du Canada ;
l'un , n avoir pas encore pris tout fon accroif*
fement; il pefbit dix-fçpt livres * & avoit:un
pied onze pouces quatre lignes de longueur *;
depuis le bout du mu le au jufqu'à l'anus ; M,. Dau-
benton a décrit fur- ce fujetjfês parties intérieures
& extérieures du caftor. —- L’autre individu pa-
ro-ifloii avoir atteint toute la grandeur qu’il devoit
avoir. Dans ce fujet, la 'longueur du corips* depuis
l'extrémîté dumufèau jufqu'à l’anus, étoit
de deux pieds fix lignes ; fa circonférence étoit
d’un pied un pouce cîàns là région du TOifi d*tVii
I pied huit pouces fix lignes fous les bras* & de
J deux pieds un poncé Ôc demi au - deflbus-; des
hanches.’ — Lé train dé devant avoit dix pouces
J quatre lignes de hauteur, Se. le train de derièrre-
( 1) Plufîcurs auteurs ont écrit qjie le caftor étant un animal aquatique-, il ne pouvoic vivre fur terre 8c fans eau. Cette
opinion n*éft pas fondée, dit M- de Bjjffon} un caftor qup nous avons1 eu vivant,, ajoute ce célèbre nauiralifte , ayarjr- été
pris tout jeune, en Canada, 8c ayant été élevé clans la inaifpri. ne connoiftoit pas ciicoçt l’eau à l’âge de neuf mais; il
craignoir- 8c -cefufôic- d’y-.entrer; mais l’ayant une fois plonge.pne forcé dans un bâüin , il s’y rrouva (î bien au bout de
quelques minutes qu’il ne cberchoit pas à en forcir, 8c lorlqu’on le laiftoit libre* il y îétournoit ttès.-fouvent'; il le vau-
.troic aufti dans la boue 8c fur l.s payé, mouillé.
i dix lignes de largeur a là partie antéiieure ou fi.-
: périeure, & un pouce deux lignes à fon extrémité;
; poilérieure ou inférieure.77“ Les premières faufils
vertèbres de la queue, ctoient les plus, longues 5
elles avoient .huit lignes. Le bafTin.avoic un
•jsouçe cinq lignes de largeur de droite, a gauche,
Sc un pouce huit lignes de devant enjarrière , ou
de haut en bas. — L’os de la hanche.avoit treize
lignes de. largeur à fon extrémité Supérieure Sc
deux pouces huit lignes de longueur, depuis ie
milieu de la cavité cotyloïde- La goutière du pubis
. . 7. tsouces-, le milieu du corps étoit haut d un
; i;2nps — La tête, non-decharnee, avoit
1 fo ie fs de longueur depuis le bout du m.u-
fe.iu Fufqu’à l’anus ; & circonférence a 1 extrémité
du mufeau étoit de fix pouces. 11 y avoir deux
pouces de difhnce/entre le bout du
l’angle interne de l’oeil, & un pouce onze lignes
d intervalle entre les angles internes des yeux. -
La queue étoit longue d un pied, depuis 1 .nus
jufqu’à l’extrémité ; elle étoit large ce quatre pouces
deux lignes dans Ta partie ecatUeufe. — L extrémité
ftipérieure avoir quatre pouces de longueur,
depuis le coude jufqu au poignet:, 8< deux
pouces quatre lignes depuis le poignet jufqu au
bout des ongles. - L’extrém.te inferieure çtoit
longue de quatre pouces huit lignes depuis le
genou jufqu’au. talon,.& de quatre pouces dix
lignes depuis le talon jufqu’au fommet des ongles.
—. Les plus grands ongles avoient fix lignes de
longueur & quatre ligues de largeur. - - La main
étoit large d’un pouce quatre lignes & demie, &
le pied de deux pouces trois lignes.
Dans le Cquélette, la tête avoir quatre pouces
fix lignes de longueur, depuis l’extremite des os
du liez jufqu’à l ’occiput ; fa plus grande largeur
étoit de deux pouces dix lignes-. Il y avoir un
pouce quatre lignes.de diftance entre les orbites:
& l’ouverture des narines; le diamètre des orbites
étoit de neuf lignes, La mâchoire fuperieiire avoir
neuf lignes de largeur dans la région des dents m-
cifives. Les os propres du nez avoient un pouce
fept lignes de longueur, & cinq lignes ü demie
de diamètre'dans leur partie la plus large. La mâchoire
inférieure, étoit longue de deux pouces onze'lignés, depuis, foiv extrémité antérieure jufqu’ati
bord poilérieur de l’apophyfe condyloide ;
fa .largeur, dans la région des dents, încmves ,
étoit de huit lignes * Si d’un pouce deux lignes,
dans le cdntour des branches ; il y avoir un pouce,
& demi de diftaricé'ehtre les apophyfes-condyloi-.
des. — Le trou de la première vertebre cervica.e
avoir cinq lignes deux tiers de diamètre de haut
en bas, ou de devant en arriéré , & lept lignes j
d’un côté à l’autre. — '‘L’apophyfe epmeu'fe de
la. fécondé vertèbre’du col étoit longue de quatre |
lignes’.■— La partie de la colonne épiniere, qui ett
cofnpofée des vertèbres dorfales , avoit fix pouces
de longueur ; la dernière de ces veitebres , qui
étoit la plus longue, avoit. fix lignes & demie de
hauteur dans fon , corps. LYpophyfe éprneufe de
la tfoifième étoit la plus faillanre ; elle avoit iepe.;
lignes de hauteur. — La troifième vertebre lombaire
étoit la plus longue de celles de cette légion
; elle avoit fept lignes & demie de hauteur
dans fon corps. L’apophyfe épineufe Ss 1 ijP0-
phy'fe acceiioire rie la dernière de ces vertèbres
étoientles plus faiilantes ; elles avoient {l apophyfe,
épineufe) fept lignes de longueur, & (1 apophyle
accéffoite ) huit lignes. — L’os facrum croit long ■
ae trois pouces deux lignes; il avoit un pouce 1
étoit longue de treize lignes Sc demie, large
de deux pouces trois lignes au milieu, Sc profonde
d'un pouce fix lignes. Les trous, ovalaires
avoient un pouce huit lignes de longueur, Sc huit
lignes de largeur. — Le fterntim étoit Iong^ de
trois pouces cinq lignes. — Les.premières cotes •
étoient longues d’un pouce ; la dixième ., qui
étoit la plus confidérabie , avoit trois pouces huit
lignes. La plus large cote avoit trois lignes -..e
diamètre. ~ Les clavicules; croient longues d’ un
pouce Onze lignes. — L omoplate avoit deux
pouces,, onze lignes .de longueur ; fon diamètre
étoit d’un pouce, trois lignes à fa partie la plus
large,'(Se de.cinq lignes Se demie à fa partie la
plus étroite. L’épine de l'omoplate, avoit huit lignes
de hauteur à fit partie la plus faillante,^-L’exr
trémité fupérieure étoit longue de deux ponces
huit lignes dans l’os du bras ; de trois pouces neuf
lignes dans le cubitus ; de deux ppu.ces dix lignes
dans le radius ; de quatre lignes dans le carpe ;
de neuf lignes dans le .troifième os du. métacarpe
(qui étoit le plus long) ; de cinq lignes dans la
première, phalange du doigtrdu milieu^ de quatre
lignes dans, la fécondé phalange., 8c de fix lignes
dans ta troifième. — L'extrémité inférieure avoit
trois pouces 8c demi de longueur dans l’os de la
cuiffe; neuf lignes dans la rotule; quatre pouces
deux lignes dans le tibia > trois pouces onze lignes
dans le péroné ; un ponce huit lignes dans le. calcanéum
; fix lignes dans le premier os cunéiforme
8c le feaphoïde pris enfemble; un pouce onze
lignes dans le quatrième os du métatarfe .( qui
étoit. le plus long ) ; un pouce dans la première
phalange du quatrième,doigt, cinq lignes 8c demie
dans la fécondé phalange, Sc fept lignes dans la
troifième.
F O N C T I O N P R E M I E R E .
O S S I F I C A T I O N.
S E C T I O N P R E M I È R 1 .
I . Lés os en général. On affu-re que les os cîu
caftor font.exceflivement durs : nous n’avons pas
été à pqrtée de vérifier ce ,fait * dit M. de Buffon ,
n’en ayant difiequé qu'un jeune-
3 a 4a 5a 8a “ a l ia >7 & 20. 1 ts os de